Chapitre 5

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Nous sommes un peu plus tard dans la soirée, et Patty et moi sommes assises dans le canapé. Elle tire plusieurs longues taffes sur sa cigarette alors que nous discutons.

— Je vais aller me resservir, j'annonce en me levant.

— Tu veux que je vienne ?

— Non, t'inquiète je vais m'en sortir, je ricane. Je reviens après.

Elle acquiesce avant de tirer de nouveau sur sa clope.

Je me fraie un chemin à travers la foule et arrive finalement vers la table. Je pose mes mains sur le rebord de celle-ci et regarde ce que je pourrais prendre. Soudain, une main tatouée remplie de bagues s'arrête devant moi et une voix grave attire mon attention:

— Je peux te proposer un verre ?

Je me tourne vers cette personne et vois devant moi l'homme qui m'a sourit tout à l'heure, d'ailleurs, ce sourire charmeur n'a pas quitté ses lèvres.

— C'est gentil, mais je n'accepte pas les verres que me propose un inconnu.

Son sourire s'élargit.

— T'as raison.

Son regard recommence à scruter chaque partie de mon corps, alors je décide d'en faire autant. Ses yeux me semblent foncés — mais encore une fois sans certitude, à cause de la pénombre et des jeux de lumières — ses cheveux sont bouclés, et il a une mâchoire carrée avec de belles lèvres pulpeuses. Mon regard s'arrête sur le haut de son torse que dévoile sa chemise légèrement ouverte et je m'aperçois qu'il possède des tatouages également ici. Une araignée entre ses pectoraux, un serpent autour du cou, et juste en dessous de ce tatouage ci, une citation que je n'arrive pas trop à lire à cause de ses colliers et trois autres tatouages plus petits. Ceux-là, je n'arrive pas à définir ce que c'est.

— Mon torse a l'air de t'intéresser à ce que je vois.

Je remonte mon regard vers sien, et vois qu'il a toujours son fameux sourire arrogant. Je souris à mon tour et déclare:

— Nan, pas vraiment en fait. Je regardais les colliers.

Je finis par prendre une bière et tourne les talons, toujours en souriant. Une fois que je suis sûre qu'il ne puisse plus me voir, je souffle doucement. Il m'a fallu une dose de courage pour pouvoir lui répondre que j'étais indifférente...à son beau torse. Faut dire que cet homme est...intriguant et déstabilisant.

Je me rassois à côté de Patty et bois une gorgée de ma bière.

— T'as pas voulu essayer autre chose ? me demande-t-elle.

— Mhh nan.

Je n'ai pas trop eu le temps de regarder ce qui m'intéressait à cause de M.Tatouage... Oh, ça lui va plutôt bien, je vais l'appeler comme ça.

— T'as réussi à approcher Pete ?

— Nan, souffle-t-elle dépitée. J'ose pas.

— Toi, Patty Walker, tu n'oses pas aller confronter quelqu'un ? je lui demande en prenant un air exagérément choqué, en posant une main sur mon cœur.

Elle lève les yeux au ciel et je rigole.

— Mais il est super intimidant en même temps.

Elle regarde autour d'elle, sûrement pour le repérer avant de se tourner vers moi.

— T'as réussi à voir qui c'était ?

Non, quelqu'un d'autre m'en a un peu empêché ma chère Patty...

— Mhh non. Mais on a qu'à aller sur la piste de danse, peut-être que tu le trouveras.

Patty ouvre grand les yeux et se lève. Je pose ma bière sur la table et me lève à mon tour. Nous marchons jusqu'à la piste de danse aménagée et Patty pose ses mains sur mes hanches pour me coller à elle.

— Je vais t'apprendre comment on se trémousse chérie.

Je rigole et elle commence à bouger ses hanches au rythme de la musique. Je pose mes mains sur ses épaules et suis ses mouvements. Nos regards se croisent et elle sourit malicieusement en haussant ses sourcils plusieurs fois. Je glousse et elle aussi.

— Oh purée Bet' ! Il est là-bas !

Elle me fait pivoter et me montre discrètement du doigt Pete. Ce dernier descend les escaliers avant de traverser le salon et se diriger je ne sais où.

— Hum c'est donc lui.

— T'as vu comment il est...sexy !

— Oui, il est pas mal.

— Il est carrément beau Betty ! s'égosille mon amie en se penchant en arrière.

J'éclate de rire et la redresse doucement. L'alcool commence à faire effet sur la blonde.

— Bon Pat', je vais aux toilettes, faut que je fasse pipi.

— Vas-y.

Je me dirige vers les escaliers et les monte en me tenant à la rambarde. Je n'ai pas envie de me casser une cheville à cause de ses chaussures.

Une fois à l'étage, je fais la moue en voyant toutes les portes. Sauf qu'un homme sort de l'une d'entre elle en remontant sa braguette, alors j'en déduis que ce sont les sanitaires. Je me dirige vers cette porte et vérifie qu'il n'y a personne — on sait jamais — et après vérification, je ferme la porte à clé avant de faire mes affaires.

Je sors des toilettes quelques instants après, mais me heurte à un torse (un torse dur en plus). Des tatouages, des colliers... Je relève la tête et vois M.Tatouages.

— Comme on se retrouve, sourit-il lentement.

— Effectivement.

— Mon torse ne t'intéresse toujours pas ?

Je me mords l'intérieur de la joue pour m'empêcher de rigoler.

— Toujours pas, je lui réponds en secouant la tête.

— Dommage, chuchote-t-il.

Grâce à la lumière des petites lampes présentent un peu partout dans le couloir, je peux à présent voir clairement à quoi il ressemble. Ses yeux sont bels et biens foncés, noisettes, et les traits de son visage sont bien dessinés. Une mâchoire carrée, un nez droit. Il est encore plus beau à la lumière.

— Mais je suis sûre que d'autres filles le trouveront intéressant. Tu n'as que l'embarras du choix ici.

— Peut-être, mais je ne vois que toi depuis le début de la soirée princesse.

Mon cœur rate un battement.

"Je ne vois que toi".

Princesse

Eh bien.

— Au fait, moi c'est Vinnie.

Il me tend sa main, celle-ci aussi dotée de tatouages mais également de bagues. Je lève le regard vers son visage et lui tends ma main à mon tour. Nous nous la serrons, et son toucher chaud me provoque de petits frissons. Nous restons quelques secondes à nous regarder dans le blanc des yeux, la main dans celle de l'autre. Je finis par baisser la tête en dissimulant un petit sourire et détache ma main de la sienne. Je croise mes mains devant moi et lui jette un dernier regard avant de tourner lentement les talons.

Arrivée vers les escaliers, il me lance:

— Tu ne m'as pas donné ton prénom. Je suis triste.

Je souris, mais l'ignore en commençant à descendre les escaliers.

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