Chapitre 40

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Je fais les cents pas dans ma chambre en me rongeant les ongles. Je n'arrive pas à rester en place. Je croise mon reflet dans le miroir de ma coiffeuse et soupire en voyant de légères traces de mascara sous mes yeux due à mes larmes.

Je suis privée de téléphone et ça commence à m'angoisser. Comment je vais faire pour donner des nouvelles ? Et privée de sorties sans compter le fait que je ne peux même pas faire quelque chose après les cours car on viendra me chercher désormais. Et je sais que maman le fera, c'en est une certitude.

En pensant à toutes ces contraintes, je sens le stress m'envahir et j'essaye de respirer calmement. Ça va aller. Faut que je me dise que ça va aller. 

Patty avait tord au final. Ma mère me séquestre bien à la maison.

J'ai l'impression d'être dans un cauchemar et je n'ai qu'une envie : me réveiller. Si seulement ce n'était qu'un mauvais rêve...

Je sursaute quand quelqu'un toque à la porte. Je dis "oui" sans réfléchir et vois Antoine apparaître. Ma mâchoire se contracte et je lui lance un regard noir.

— Betty... Je suis désolé...

— Désolé ? Tu te fous de ma gueule ! Tu as tout ruiné ! J'avais prévu de le leur dire bientôt en plus et tu viens tout gâcher avec tes satanées photos ! D'ailleurs je peux savoir comment tu nous as trouvé ? Tu nous espionnais c'est ça ? T'es vraiment pas bien !

— J'ai appris que tu sortais tous les mercredis depuis un moment. Et je voyais que quelque chose clochait. J'ai commencé à m'interroger le jour où vous êtes venus déjeuner et que tu échangeais des messages avec un certain M.Tatouage. Puis quand Adèle a cru que tu avais un amoureux et que tu as nié. Mais tu m'as pas été convaincante. J'en étais presque sûr et tout a été confirmé cet après-midi...

Je le regarde, bouche bée. Il nous a vraiment...espionné ? C'est du délire !

— Pourquoi t'as tout cafté...? je lui demande du bout des lèvres.

Les siennes se pincent et il continue de me regarder d'un air désolé.

— Pour moi, c'était ce qu'il y avait de mieux à faire. Imagine qu'il joue avec toi...

— Mais il ne le fait pas ! je m'écrie, les joues rouges de colèreTu te rends pas compte de ce que tu viens de faire. Certes, au moment où j'aurais tout dit à mes parents, ma mère n'aurait pas approuvé, je nourrissais aucun espoir là dedans. Mais là...ce que tu as fait c'est pire que tout. Imagine que mes parents ne me fassent plus jamais confiances ?

— Je suis d...

— Tais toi ! Tu peux pas savoir comment je suis heureuse quand je suis avec Vinnie. Il est tout ce dont je rêvais. Je veux pas renoncer à lui.

Je vois ses yeux se voiler de larmes.

— Je l'ai peut-être fait par égoïsme aussi...

Je fronce les sourcils, ne comprenant pas, et essaye de refouler mes larmes. Hors de question que je pleure devant lui.

— Quoi ?

Il prend une grande respiration et déclare: 

— Tu es tout ce dont je rêve aussi Betty. Tu es jolie, drôle, gentille, intéressante et intelligente. Mais tu n'as jamais remarqué que je t'aimais. Et tu es devenue distante quand tu as commencé à lui parler, maintenant je fais le lien. J'ai vu comment tu le regardais tout à l'heure. J'aimerais tellement que tu me regardes de la même manière.

Il émet un rire sans joie en fixant ses doigts.

Mon cœur se serre un peu. Antoine m'aime depuis des années et je n'ai jamais rien remarqué. Et il a réussi à garder tout ça pour lui. J'éprouve de la peine pour lui. Moi je l'aime bien Antoine, mais...

— Tu aurais pas dû faire ça. Tu sais que je t'apprécie. Mais tu préfères que ça reste au stade de l'amitié entre nous ? Ou que je t'en veuille et que je ne veuille plus te voir et te parler ?

Il relève la tête vers moi et ses yeux se remplissent encore plus de larmes.

— Laisse moi maintenant. Je veux être seule.

Je m'assois sur le bord du lit et regarde ailleurs que vers lui. Je l'entends partir et je reste figée pendant ce qui me semble être un moment, les pensées se bousculant dans mon esprit.

{...}

Je suis restée dans ma chambre tout du long. Je ne suis même pas descendue pour manger, de toute façon, je n'avais pas faim. Ni papa ni maman ne sont venus et c'est un mal pour un bien. J'ai envie d'être seule, mais d'un côté j'aurais voulu que papa vienne. Pour me réconforter, me dire que tout ira bien, qu'il arrangera les choses et parlera à maman... Mais je commence à perdre espoir qu'il agisse pour quoi que ce soit. Ça fait des années qu'il ne s'oppose pas à ma mère et il le fera jamais je crois...

J'ai tellement envie de voir Vinnie. D'être dans ses bras et que lui aussi me dise que ça va aller. Ses parents n'auraient pas été là, j'y serais allée en cachette. Mais là, je peux pas. Je n'ai aucun moyen de le prévenir désormais et il est hors de question que je toque chez lui. Et je ne peux pas escalader à sa fenêtre parce que...bah j'ai le vertige.

Et j'ai tellement envie d'appeler mon frère aussi. J'ai besoin d'entendre sa voix, qu'il me donne des conseils et que lui, à son tour, me dise que tout se passera bien. Il sait quoi faire en plus.

Je soupire et me frotte le visage avant de me lever. J'ouvre doucement la porte et regarde de chaque côté du couloir pour voir s'il n'y a personne. Je n'ai pas envie de voir ma mère.

J'allais entrer dans la salle de bain quand j'entends un reniflement provenant de la chambre de Didi. Je m'y dirige alors et ouvre la porte. Ma petite sœur est assise par terre, le dos contre le bout du lit, son doudou dans la main, la tête baissée. Quand elle la relève vers moi, sa mine triste et ses yeux rouges me brise le cœur. J'ai horreur de la voir ainsi.

J'entre et vais m'installer à côté d'elle en la prenant dans mes bras.

— Je suis désolée Betty.

Ma main caresse ses cheveux.

— Pourquoi ?

— Parce que. Tu pourras plus voir Vinnie et j'aime pas quand vous vous disputez avec maman. Et j'aime pas te voir triste.

Je la serre contre moi. Elle m'est si précieuse.

— Tu sais, j'ai rien dit, précise-t-elle à voix basse. Je le dirai jamais.

— Je sais Didi et je t'en remercie. Et tu sais, j'aime pas te voir pleurer. Ni être triste aussi. Alors t'en fais pas pour moi.

Je lui essuie les joues de mes mains tandis qu'elle acquiesce, d'un air peu convaincu.

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Vinnie avec ses nouvelles lunettes 🤭

Je pars en voyage demain et je suis désoléeee de vous laisser sur ça purée

Et aussi merci pour les plus de 10k de vus🫶

Je vous dis à dans 2 semaines à peu près, prenez soin de vous❤️

𝐅𝐀𝐓𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant