𝐅𝐀𝐓𝐄

Chapitre 11

~ Point de vue de Betty ~

Il est aux environs de 13 heures quand je remonte enfin dans ma chambre après le déjeuner.

Je m'effondre sur mon lit, sur le dos en étoile de mer et ferme les yeux.

Est-ce qu'on ferait pas une petite sieste, histoire de rattraper les heures de sommeil que je ne peux pas avoir comme chaque dimanche car je vais à la messe ?

Je n'ai pas le temps de me décider que j'entends mon téléphone sonner.

Je soupire et me relève avant de me diriger vers mon sac pour récupérer le mobile qui se trouvait dedans. Étonnée, mais tout de même contente je décroche.

— Allô ?

— Salut Betty, résonne la voix suave de Vinnie. Comment tu vas aujourd'hui ?

— Eh bien ça va, je lui réponds en m'asseyant sur le lit. Et toi ?

— Je vais bien. Pour une fois que j'ai pas la gueule de bois un lendemain de soirée.

— Oh c'était bien d'ailleurs ?

— Mouais. Sans toi la soirée était maussade...

Je peux très bien imaginer le sourire malicieux qu'il affiche en ce moment même ce qui me fait sourire, amusée.

— Et dis moi, comment tu faisais avant ?

— Figure toi que j'en ai aucune idée. Mais tu es arrivée, et à chaque fois que j'irai à une fête et que tu n'y seras pas, je sais que je ne passerais pas une agréable soirée.

— Ah oui, je rayonne de ma présence ou un truc du genre non ? j'avance en essayant de me souvenir de ses propos envoyés par message.

— Exactement.

Je ricane, même si je tente de rester neutre face à ses mots et de ne pas laisser mon cœur s'emballer. Patty m'a toujours dit qu'il ne fallait toujours pas croire aux paroles des hommes. Suivons ses conseils, elle en sait beaucoup plus que moi.

En parlant du loup, cette dernière débarque comme un ouragan dans ma chambre, me provoquant un gros sursaut.

Elle est malade !

— BETTY ! s'exclame-t-elle à moitié essoufflée.

Roh, je suis sûre qu'elle en fait de trop.

— Mhh je vais devoir te laisser, j'ai une invité surprise.

— J'ai entendu ça, s'amuse le blond. Bien, on se reparle plus tard.

— Oui ça marche.

— Et surtout, on se revoit bientôt.

— Bien sûr, souris-je, avant que nous raccrochions.

Je pose mon téléphone sur la table de chevet, alors que la blonde saute sur mon lit.

— Tu vas jamais croire ce qui s'est passé hier à la soirée !

— Non, mais je sens que tu vas me dire tout ça d'un instant à l'autre.

Elle secoue la tête énergiquement et s'assoit en tailleur face à moi, qui m'étais déjà tourner vers elle, en remettant ses cheveux derrière les oreilles.

— Bon, première chose, je vais baisser d'un ton, parce que si ta mère m'entend, elle va me dégager d'ici en me flanquent des coups de pieds au cul et va m'interdire de t'approcher.

Je pouffe de rire avant que Patty ne se lance dans son récit:

— Alors, j'étais avec Kate tout le long de la soirée, sauf à un moment où je suis sortie dehors, histoire de respirer un peu. Et là...

Elle lève les mains devant elle et laisse passer un silence. Très dramatique.

— Et là ? je répète, attendant impatiemment la suite.

— Et là il est venu me parler !

— Qui ?

Mon amie me dévisage.

— Betty fait un effort !

Je fronce les sourcils en réfléchissant, mais en fait la réponse me vient rapidement. Mon visage s'éclaire. Mais oui, je suis trop conne !

— Pete !

— Oui ! s'écrie-t-elle en tapant dans ses mains. Il a allumé sa clope et a tiré une taffe et j'ai trouvé ça... Ohhh trop sexy !

Je pouffe de rire, alors que Patty se fait de l'air avec sa main, faisant redoubler mon rire. Elle est pas croyable.

— Bref, du coup il m'a tendu sa clope et me l'a proposé, et... Oh mon Dieu Betty, sa voix est tellement sexy !

— Je crois avoir saisi qu'il l'est Pat', t'inquiète pas.

— On a fumé en silence et avant de repartir, il a complimenté ma robe !

La blonde étouffe un cri dans sa main et mon hilarité repart. Je ne l'ai jamais vu aussi mordu d'un homme, elle qui joue souvent l'indifférente. 

— Et c'est tout ? 

— Oui, mais c'est déjà ça. On verra comment ça se passera demain au lycée. Je sais pas s'il fera semblant, comme s'il ne m'avait jamais adressé la parole, comme s'il me connaissait pas, ou s'il fera l'inverse. Honnêtement j'en ai aucune idée, j'ai du mal à le cerner. Mais Kate m'a dit que ce n'était pas un connard, alors...

— C'est déjà ça au moins.

— Oui, on peut pas en dire autant de toi.

Mon visage prend un air blasé. Et c'est reparti...

— Arrête tu veux.

— Pardon Bet'. Tu sais juste que je me méfie de lui. Même si hier, il a fait quelque chose qui m'a surpris, je dois le dire. Enfin, je le connais pas, mais...

— Qu'est-ce qu'il a fait ? je la coupe, impatiente de savoir.

Le fait que Patty amorce d'elle-même le sujet me convient. Comme ça, pas la peine que je le fasse moi-même, et qu'elle commence à faire tout un tas de réflexions du genre: "T'es déjà piquée ?", "Je croyais que tu voulais juste apprendre à le connaître pour le moment, pourquoi tu devrais être curieuse de ce qui s'est passé à la fête le concernant ?". Parce que c'est bien son genre, je la connais, ce n'est pas ma meilleure amie pour rien.

— Eh bien, vu que ta meilleure amie est la meilleure, j'ai gardé un œil sur lui pendant la soirée. Et figure toi qu'au tout début de celle-ci, il est parti s'asseoir, et une meuf est arrivé pour s'asseoir sur ses genoux. Et il l'a repoussé ! Et le reste de la soirée, je ne l'ai pas vu disparaître à l'étage ou embrassé une fille.

Je souris malgré moi. C'est peut-être con, mais ça me satisfait bien de savoir qu'il s'est intéressé à aucune fille hier soir. 

— Mais, tu es partie vers quelle heure ?

— Après lui si c'est ta question.

Mes joues rougissent un peu. Ouais, Patty aussi me connaît bien.

— Donc t'inquiète pas. Surtout qu'il est reparti tout seul.

J'acquiesce en remettant mes cheveux derrière mes oreilles alors qu'au même moment, une petite tornade déboule dans ma chambre.

— Patty ! s'écrie Adèle en sautant sur mon amie.

— Eh coucou ma canaille préférée ! 

— Les filles, vous pouvez faire un jeu de société avec moi ? Je m'ennuie.

Je regarde Patty qui acquiesce.

— Bien sûr petite canaille. À quoi tu veux jouer ?

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Purée demain c'est la rentrée, je m'en remets pas🥲 bon courage à tous🫶