𝐅𝐀𝐓𝐄

Chapitre 37

— Mes parents ont appelé. Ils ont dit qu'ils seraient bientôt de retour.

Je relève la tête vers lui en continuant de dessiner du bout de mon doigt les lignes de ses abdos.

— Tu t'en fiches ?

— Oui.

Je souris amèrement et repose ma tête contre son torse. Il y a rien d'autre à dire, je sais que la relation entre Vinnie et ses parents est compliquée. À quoi bon essayer de faire des efforts de son côté s'ils n'en font pas du leur ?

— Je suis désolée, dis-je finalement.

— Pourquoi ?

— Eh bien que ta relation avec tes parents se passe ainsi.

— T'inquiète pas.

Il passe sa main dans mes cheveux et ajoute:

— Avant ça me faisait mal, qu'ils nous donnent pas d'attention à mon frère et moi, mais maintenant, je crois que ça me fait plus rien. Ils m'ont...habitué à ça.

Oui, il me l'avait déjà dit. J'allais dire quelque chose quand nous entendons la porte d'entrée s'ouvrir.

Oh merde.

Nous nous relevons en vitesse et nous rhabillons sans trop faire de bruit. Une fois que j'ai remis mon short, je me tourne vers Vinnie qui lutte pour remettre son tee-shirt. Je pouffe de rire et vais l'aider.

— Comment t'as fait ton compte ? je lui demande tout bas.

— Je sais pas. 

Je déroule le tee-shirt sur son torse et il croit bon de préciser:

— Tu m'as trop fait transpirer c'est peut-être pour ça qu'il passe pas.

Je le regarde, blasée et il allait m'embrasser quand la porte de ma chambre s'ouvre. 

Je crois bien que mon cœur va s'arrêter et je flippe de découvrir la personne ayant ouvert la porte. Je m'empresse de me décoller de Vinnie, mon sang pulsant dans mes oreilles, et me tourne vers l'entrée de ma chambre.

— Oh Dieu merci, je soupire, soulagée, quand je vois que c'est Adèle.

Ma petite sœur est sur le pied de la porte, la bouche ouverte.

— Betty !

Je la rejoins et la fait entrer en refermant la porte. Je pose mon doigt sur ma bouche pour lui signifier de se taire, mais elle reste focalisée sur Vinnie, qui la regarde aussi un petit sourire aux lèvres.

Étonnant. C'est tout lui ça.

Je m'accroupis aux côtés d'Adèle et la tourne vers moi.

— Didi, tu dois rien dire aux parents d'accord ? je déclare difficilement. 

Je déteste ce que je suis en train de faire, mais j'ai pas le choix. Je sais qu'Adèle m'écoutera, mais je déteste le fait qu'elle doive mentir aux parents. Espérons juste qu'elle ne fasse pas de gaffe, que par inadvertance elle dise quoi que ce soit.

— Oui d'accord. Mais...c'est ton amoureux alors ?

Je jette un rapide coup d'œil à Vinnie qui sourit de plus belle. 

— Oui, je suis son amoureux.

— D'accord, dit timidement Adèle en rougissant.

Je lève les yeux au ciel face à tout ça et ouvre délicatement la porte.

— Je reviens, j'annonce.

Je descends les escaliers et trouve mes parents dans la cuisine.