Chapitre 21

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— Où tu m'emmènes en fait ? j'interroge le blond en constatant que nous sortons de notre village.

— Je te l'ai dit, c'est une surprise.

Je détourne le regard sur la vitre et observe le paysage défiler sous mes yeux alors que nous nous engouffrons sur l'autoroute. Je me demande bien ce que Vinnie me réserve...

— J'ai reçu mes réponses pour l'université.

Je tourne la tête vers lui. Vinnie veut travailler dans tout ce qui est en lien avec le sport plus tard, mais ne sait pas encore quel métier faire exactement, m'a-t-il dit un jour.

— Alors, t'es reçu où ?

— UCLA, l'université d'Arizona et l'université d'Utah. J'ai choisi des universités pas trop loin de chez nous. Je me vois pas aller sur la côte Est.

— Et t'as fait un choix ?

— Non, pas encore. J'ai le temps. Et toi ? Tu es censée les recevoir quand ?

— Je sais plus trop, mais ça ne devrait tarder.

Moi, j'aimerais faire mon avenir dans l'édition ou le journalisme. Pendant longtemps, je ne savais pas quoi faire et en y pensant bien, ces deux domaines m'intéressent plutôt.

— Je me demande juste ce que ma mère en pensera. Elle veut que je fasse dans le droit ou la médecine, mais ça m'intéresse pas du tout. Et j'ai beau le lui avoir déjà dit, elle s'en fiche et pense que je changerai d'avis...

— Oui, tu me l'avais dit je me rappelle.

Je soupire.

— Elle était là quand j'ai envoyé mes demandes, mais heureusement, elle n'a pas vérifié mes lettres de motivations. Enfin bref, je me demande vraiment où on va.

— Mystère...susurre-t-il.

Je souris, alors qu'il me passe son téléphone pour que je choisisse une musique. Après réflexion, je choisis "Who Dat Boy" par Tyler The Creator et A$AP Rocky.

— Ohh je pensais pas que t'écoutais ça.

— Ah bon ? Et tu pensais que j'écoutais quoi ?

— Disons, Taylor Swift, Ariana Grande... Tu vois le genre.

Je souris, amusée. En fait, c'est pas surprenant. On associe forcément un style de musique, un artiste en fonction de l'apparence de la personne, son style. Et c'est vrai que quand on me voit, on a tendance à se dire que j'écoute plutôt de la pop. Mais à vrai dire, j'affectionne beaucoup de rappeurs.

— J'écoute Taylor Swift, mais pas beaucoup à vrai dire. Je préfère un peu plus le rock et le rap, même si j'aime bien la pop.

— Je me rends compte qu'on avait jamais parlé de musique avant aujourd'hui. Comment on a pu ?

Je rigole.

— C'est vrai. Comment on est passé à côté de ça ?

Nous nous regardons un instant dans les yeux avant d'éclater de rire. J'aime ça. Rire pour des petites choses comme ça. C'est si plaisant et ça fait du bien. 

{...}

— Oh merci Vinnie !

Je me penche vers lui, enroule mes bras autour de son cou et lui embrasse la joue avant de sortir précipitamment de la voiture. Je réajuste la lanière de mon sac sur mon épaule en observant la devanture du Monterey Bay Aquarium. J'ai toujours adoré l'océan, les animaux marins, la flore marine. Je trouve ça magnifique et fascinant.

— Ça te plaît alors ? me demande le blond en venant se mettre à mes côtés.

— Oui, je lui réponds en tournant la tête vers lui.

— Tant mieux alors. On entre ?

Je hoche la tête. Nous entrons dans le bâtiment et achetons nos places rapidement, car il n'y a pas beaucoup de monde, et c'est tant mieux. La visite sera plus plaisante. J'ai regardé vite fait les avis sur Internet en attendant qu'on prenne nos places, et ils sont pour la plupart positifs. Il y a beaucoup de variétés d'espèces et beaucoup de bassins sont grands et très beaux. 

Et c'est le cas. Nous sommes à la moitié de la visite et j'adore cet aquarium ! Il y a tellement de choses intéressantes, les animaux sont magnifiques, y'a même quelques petits bassins ouverts avec des plantes aquatiques dedans.

Mais ce que j'ai préféré pour le moment, c'est l'homme qui a accosté Vinnie pour lui demander son numéro. C'était très drôle à voir, entre la tête déconcerté du blond et l'excitation sur le visage de l'homme.

Nous arrivons vers un énième aquarium. Il est immense et j'entrouvre la bouche en découvrant les méduses. Il y en a des blanches, des roses, des jaunes... Elles sont magnifiques. Je suis si absorbée par ma contemplation, que je ne sens même pas Vinnie s'arrêter derrière moi, jusqu'à ce qu'il dise:

— Tu préfères lesquelles ?

— Les blanches je pense. Mais elles sont toutes... Vinnie c'est magnifique.

— Oui...

Je me retourne vers lui et lui souris. Il en fait de même en me couvant de ce regard particulier. Je ne saurais comment le qualifié exactement. Mais j'aime cet éclat dans ses prunelles quand il me regarde.

Je le sens s'emparer de ma main et je balaye les environs des yeux. Il n'y a personne.

— Betty.

— Mhh ? je fais en regardant à nouveau son visage.

— En fait je...je sais même pas quoi dire, pouffe-t-il en passant sa main libre dans sa tignasse. 

Je souris, amusée, et il s'empare de mon autre main en se rapprochant de moi.

— Tes lèvres me manquent tu sais ?

Je me mords la lèvre inférieure alors qu'il s'empare de mon visage en coupe.

— Ah bon ?

— Oui. En fait, j'arrête pas d'y penser. 

Je frisonne face à ses paroles alors que son visage se rapproche du mien.

— Chaque fois que je te voie, j'ai envie de les goûter, de rester en contact avec elles pendant des heures, de jamais les quitter.

Nos bouches sont à littéralement quelques millimètres l'une de l'autre. On fixe les lèvres de l'autre sans plus esquisser le moindre mouvement.

— Et qu'est-ce qui t'empêche de les goûter ? 

Le coin des lèvres du blond se lève en un délicieux sourire et il pose finalement ses lèvres sur les miennes. Enfin. Je ferme les yeux en posant mes mains sur nuque. Elles m'avaient manqué elles aussi. Leur douceur, leurs texture, leur goût. Vinnie m'embrassant m'avait manqué. Sentir la chaleur de son corps, ses mains sur moi, son odeur qui est là, tout près, ses frissons parcourant l'entièreté de mon corps. Ça fait du bien.

On finit par se détacher de la bouche l'un de l'autre, à bout de souffle. Il pose son front contre le mien en caressant ma lèvre du bas avec son pouce.

— Princesse ?

Je détache mon regard du sol et le regarde lui.

— Je sais que ma réputation me précède, mais...je te montrerai que tu peux avoir confiance en moi.

Je souris. Tant pis. Tant pis si ( peut-être ) ça fait mal à la fin, si ( peut-être ) je me retrouve à pleurer dans mon lit, avec comme seul réconfort une boîte de mouchoir et mon doudou. Mais je veux connaître ça. Je veux être dans ses bras, recevoir ses baisers, sentir son corps près du mien.

— Alors montre moi Hacker.

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Hihi

𝐅𝐀𝐓𝐄Où les histoires vivent. Découvrez maintenant