Au cas où les notifications tarderaient, ce chapitre est le second publié ce matin.
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Phil saute les marches plus qu'il ne les descend. Il trace les couloirs comme si le feu menaçait. Chaque porte à déverrouiller fait grimper son exaspération et l'adrénaline flamboie de plus belle dans ses cellules lorsqu'une de moins le sépare de sa destination.
La dernière barrière se profile au bout du couloir, maintenue ouverte par l'élément le plus assidu et anticipateur de ses escouades. Tyb. « J'ai entendu l'appel. C'est elle, n'est-ce pas? » lui jette-t-il avant qu'il ne l'ait atteint. Qui d'autre?! Qui d'autre est capable de soulever la première émeute en trois ans? Qui d'autre peut foutre un tel bordel dans son monde après une seule nuit en ses murs? Il n'a pas besoin de confirmer, la réponse va de soi! Il préfère conserver son souffle pour traverser le rez-de-chaussée du panoptique.
La grille se ferme derrière eux et leurs pas martèlent la pierre lustrée par des milliards de passage. Au-dessus de leur tête, les cris tombent en pagaille. Appels à la vengeance et ordres de retour au calme se mêlent.
Les veines et tendons de son avant-bras saillent lorsque sa main se referme sur la rampe de l'escalier et tire tout son corps vers le haut. Il monte quatre à quatre et déverrouille l'accès à l'étage. « Fixe! » commande-t-il aussitôt. L'ordre est copieusement enseveli sous les hurlements de la foule qui pousse sur les boucliers bouclant les deux étroits passages d'accès au réfectoire.
Ses hommes défendent l'espace sans chercher à rejoindre le portique que Phil vient d'emprunter. Visiblement, ils ne se replient pas tel qu'ils devraient le faire. Après son ordre nié, cela insupporte le capitaine-commandant.
Sa patience disparaît!
Tyb sur les talons, Meyer attrape des cols, pousse, dégage un chemin parmi les helajïstes. Il remonte la cohue jusqu'aux boucliers. À lors, il lève une combat shoe quarante-huit. L'impact résonne sur le bouclier et son porteur s'envole en arrière. « J'ai dit fixe! » rugit-il en s'engouffrant dans l'intervalle libéré.
Des deux côtés de la galerie, les hommes font un pas en arrière parfaitement coordonné, baissent leur rempart et se fixent. Surpris par la subite reddition, les prisonniers n'osent pas foncer dans l'ouverture qu'ils désiraient. Au contraire, ils s'interrogent les uns les autres sans plus hurler. Ils se calment.
Ce qui n'est pas prêt d'arriver à Meyer! Il découvre pourquoi ses hommes protégeaient le réfectoire plutôt que de quitter l'étage et la remise au pas n'est visiblement pas finie.
À demi dissimulé par une table et deux soldats debout, des jambes définitivement militaires dépassent au sol. Des coups de matraques pleuvent vers le bas et des cris indistinctes lâchent des insultes sans discontinuité.
La matraque levée de l'un d'eux disparaît subitement de sa main. Il n'a pas le temps de se retourner complètement, juste de croiser un œil bleu assombri par la rage avant qu'un poing énorme s'écrase sur son visage. Dans le mouvement de pivot de son corps, Phil abat l'arme subtilisée sur le crâne du second dissident. « Quelqu'un d'autre pour désobéir à un ordre direct? » Les trois autres soldats imitent leur compagnons, relâchant leurs otages qui se ruent dans les bras l'une de l'autre en pleurant à gros sanglots.
Le capitaine peut baisser les yeux sur la masse au sol. Il laisse fleurir l'amusement sur ses lèvres. Elle est là! Bien sûr qu'elle est là! Par terre sous un homme qu'elle continue d'étrangler férocement de la chaîne de ses fers, quand bien même est-il déjà inconscient.
Les poignets croisés sur la nuque amollie, les chevilles cadenassées entre elles sur l'armure militaire, les genoux poussés vers l'avant au creux des reins de sa proie, elle a l'air de pouvoir poursuivre la mise à mort durant des heures sans perdre une once de haine de ses yeux.
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Black Bag [Terminé]
RomanceIl a suffi d'une fraction de la campagne électorale attisée par la peur. Deux semaines de matraquage médiatique durant les quatre mois de campagne, une énorme opération de médisance, et un seul slogan: "Votez contre Mercier". À l'heure de la victoir...