36. La joyeuse famille de la Horde - Part I

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« Des renforts arrivent, informe Meyer.

— Pour nous?

— Pour eux, rectifie-t-il. Cheyenne nous a probablement retenus pour laisser le temps aux miliciens de se positionner. »

Ce disant, il contrôle machinalement la culasse de son pistolet.

« Elle a une dent contre toi ou c'est dans sa nature d'être une peste?

— Elle n'a pas aimé que j'exécute des heljaïstes. Tu t'entendrais très bien avec elle! ironise-t-il en engainant. »

Aby grimace de scepticisme, et ferme les bras autour d'elle en le regardant s'éloigner. Après l'étreinte de Philotas, tout semble plus froid!

Les deux hommes échangent des informations et des ordres dont elle ne comprend pas grand chose, avec un troisième interlocuteur qu'ils sont seuls à entendre. Le violeur met un genoux à terre pour dégager un sac jaune du paquetage. Il en extrait des cordages parfaitement ordonnées et toute une série de courroies et mousquetons. Son supérieur s'empare d'un amas de sangles en répondant à sa radio: « Reçu cinq sur cinq. Informez de tout changement. Formez un cordon sécurisé. Et qu'un chirurgien se tienne prêt au cantonnement. »

Le caporal range l'excédent de matériel et se lève avec des lanières liées à un bout de tissu. Il se dirige d'un pas engagé vers Abelone. « T'approche pas, raclure! » Il fige, interdit, et tourne sa consternation vers son supérieur. « Ne fais pas la gamine, Émilie, intervient ce dernier en enfilant un harnais sur sa tenue de camouflage. Il doit t'équiper.

— Si c'est le passage obligé pour sortir, je préfère me débrouiller seule.

— Ah ouais? ricane-t-il durement. Comment?

— Je ne suis qu'une pauvre femme sans défense, grince-t-elle. Je vais juste sortir!

— Sans laissez-passer?

— Je v–... » Elle s'interrompt et fronce les sourcils. « Comment le sais-tu? »

Il la rejoint en serrant brutalement une sangle autour de sa cuisse. « Parce que c'est moi qui l'ai.

— Co–...?! » La peur lui serre le ventre: « Dino!

— Pauvre Dino, se lamente-t-il sarcastiquement. Il doit être à la prison à l'heure qu'il est.

— Tu es le pire des connards!

— Mademoiselle! reproche Klint, outré.

— Il est sérieux, là?!

— Le caporal n'aime pas l'impolitesse.

— Ma chatte non plus! » La vulgarité agrandit d'horreur les yeux de Tyb. « Fallait frapper et attendre la permission d'entrer, ajoute-t-elle comme on crache. Si tu me frôles, tu porteras ta queue en collier pour bouffer tes couilles frites.

— On doit bouger, Aby, commande le capitaine. Le saignement de ta cuisse est sous contrôle, mais la plaie est pleine d'écailles de peinture. Elle s'infecte tandis que tu palabres. Si tu te sens bien maintenant, c'est parce que je t'ai injecté un joli cocktail d'antalgique et de dopants pour sportifs! Ça ne durera pas et dans quelques heures, ça sera la septicémie.

— Tu dis ça pour me faire peur, tente-t-elle de se convaincre.

— Tu veux prendre le risque? » Il se tourne vers son subalterne pour lui faire signe de donner l'équipement à la jeune femme. « Ils arrivent en nombre. On bouge. »

Tyb obéit, mais avant de s'éloigner avec l'autre, il passe la main dans son dos. Il présente à Aby un étui de cuir d'où dépasse un manche préformé. Un couteau de combat. « Pour mes couilles. » lui dit-il presque gentiment, un sourire doux aux lèvres. Surréaliste! Mais elle prend!

Black Bag [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant