Elle - Jeff The Killer x Reader

Chapitre 56 🥀

La nuit n'allait pas tarder à tomber alors que nous venions de quitter le camp. Jeff et moi ne nous étions pas échangé le moindre mot.

Avant de partir, j'avais simplement sorti son couteau - récupéré plus tôt dans l'armurerie - et lui avait rendu. J'avais bien vu ses yeux briller de joie lorsqu'il l'avait vu mais il n'avait rien dit d'autre qu'un simple "merci".
Nous n'avions croisé aucun creepyhunter dans tout le bâtiment lorsque nous avions pris le chemin de la sortie. Mes larmes avaient finis par s'épuiser tant j'avais pleuré et la fatigue et la faiblesse de mon corps avaient fini par me rattraper.

Après avoir marché de longues minutes vers le manoir, nous le vîmes enfin. Mais je ne ressentis pas la moindre once de joie en le voyant, pas plus qu'en voyant Slender sortir sur le pas de la porte, accompagné des autres.
Le vide que j'avais ressenti lorsque j'avais compris que Masky nous avait trahi était de retour mais cette fois plus fort que jamais puisque désormais, la voix dans ma tête ne pouvait pas me dire qu'il reviendrai peut-être de notre côté.

- Que s'est-il passé ? s'empressa Slender de demander.

Je vis Jeff du coin de l'œil tourner sa tête vers moi, comme s'il attendait que je donne des explications.

- Le traître a été abattu, le camp a été détruit de l'intérieur, mission réussi, dis-je simplement dans un détachement le plus total.

Je n'étais plus là, mon esprit n'était pas devant le manoir, il était resté avec lui. Je n'eus même pas la force de regarder ceux qui se trouvaient en face de moi et mis à marcher vers la porte que je franchis sans dire le moindre mot.

Je montai les escaliers pour rejoindre ma chambre. Chaque pas était douloureux. L'adrénaline qui m'avait maintenu dans un état second jusqu'à maintenant s'était stoppé net et la chute était bien trop violente.
J'avais l'impression d'être en train de mourir tant tout était douloureux.

Je franchis la porte de ma chambre et la refermai à clé derrière moi, en prenant soin de laisser la clé dans la serrure pour que personne, pas même Jeff, ne puisse entrer. Je voulais rester seule, complètement seule.
Je ne pris même pas la peine d'allumer la moindre lumière et me laissai tomber sur mon lit. Je sentis tout mon corps pleurer de joie dès qu'il toucha le matelas moelleux qui m'avait tant manqué.
J'eus à peine la force de me glisser sous une couette et de poser correctement ma tête sur l'oreiller. En une seconde, mes yeux se fermèrent et je plongeai dans un profond sommeil.

Mais ce sommeil fut loin d'être si reposant que je l'aurais espéré. Les images repassèrent encore et encore dans ma tête, durant des heures sans arrêt.

"-... j'ai des sentiments pour toi, des vrais de vrais..."

Ses mots ne faisaient que résonner.

"-...j't'en pris laisse moi une chance..."

Encore et encore.
Je l'avais tué. Je l'avais tué, j'avais tué Masky, tué celui qui comptait tant pour moi. Il avait été là pour moi, là pour m'aider à m'entraîner, à me sentir bien ici, il m'avait tant aidé. J'en eus presque le tournis de repasser tout encore et encore dans ma tête.

Je me réveillai soudain en sursaut et m'assis brusquement dans mon lit. J'étais en train d'hyperventiler et des larmes coulaient tel un fleuve en pleine tempête le long de mes joues.
Je mis ma tête entre mes genoux, comme si ça allait changer quelque chose à ma pitoyable situation. J'avais fait ce que j'avais à faire et j'en étais parfaitement consciente mais je ne pouvais m'empêcher de ressentir une profonde injustice.

Il nous avait trahi, il avait tenté de me faire tuer - et pas qu'une fois -, pourquoi était-ce si dur d'accepter sa mort ? Je n'arrivais pas à laisser le traître qu'il était devenu effacer le Masky que j'avais connu. Et pour ne rien aider, ce n'était pas le traître froid et distant que j'avais tué, c'était bien celui que je connaissais et pour qui j'aurai pu donner ma vie.
Son regard ne semblait pas vouloir disparaître de ma tête. Je revoyais sans cesse ses yeux lorsqu'il avait senti la mort arriver. Un regard si sincère, si fragile, si profondément désolé.