Chapitre 61 🥀

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PDV de [T/P] :

Je n'avais plus mon couteau. Mon couteau préféré, celui avec lequel j'avais tué tant d'hommes, était désormais enterré derrière le manoir et ne serai plus jamais utilisé. Personne n'allait plus mourir de sa lame, sa dernière victime resterait Masky à tout jamais.

Je n'avais pas d'arme de remplacement et pour l'instant, ça ne me dérangeais pas.
Je n'avais pas envie de tuer. J'étais fatiguée de tuer à vrai dire. Je m'étais tant défoulé sur les creepyhunters du camp que j'avais besoin d'une pause pour le moment.

J'étais resté dehors de très longues minutes après que Jeff ne soit rentré. J'avais laissé toutes les larmes que j'avais encore au fond de moi sortir. C'était comme si je venais d'enterrer Masky à vrai dire. Nous n'avions pas récupéré son corps et évidemment, personne ici - pas même moi - n'allait lui rendre le moindre hommage ou lui faire la moindre plaque commémorative.
Mais pour mon cœur si fragilisé par sa perte, enterrer ce couteau était comme l'enterrer lui et mon cœur fut réconforté pendant un instant.
Mais le vide reprit très vite sa place et le manque se fit à nouveau sentir.

J'avais très mal dormi cette nuit là, j'avais passé mon temps à penser à tout ça. À ce qu'il s'était passé, au comportement qu'avait eu Masky avec moi en général, à ce que j'allais dire à Slender et à ce que Jeff m'avait dit.
"Tu peux mentir à tous les autres si ça t'aide mais va falloir que t'accepte le fait que tu pourras me mentir à moi parcque j'étais là".

C'était vrai, je ne pouvais pas lui mentir sur ce sujet, je ne pouvais pas faire semblant que ça ne me touchait pas tellement, je ne pouvais pas cacher certains éléments de notre fuite pour éviter de confronter ce qu'il s'était vraiment passé.
Jeff avait vu une faiblesse que j'aurai tout fait pour lui cacher mais à ce moment là, je n'en n'avais pas eu la force.

Et lui n'avait en retour pas non plus eu la force d'être le Jeff arrogant et cruel qu'il était normalement. Il n'avait pas fait de remarque, pas dit le moindre mot et encore aujourd'hui, il ne se permettait pas la moindre phrase déplacée sur tout ça.
Je pense que s'il le faisait j'aurai peut-être la force de le tuer pour de bon. Enfin je ne savais pas, je n'étais pas sûre. Pour l'instant mes envies meurtrières n'étaient pas dirigées vers lui, elles ne l'étaient vers personne d'ailleurs.

Le souvenir de sa réaction lorsqu'il était arrivé dans la salle où j'avais tué Masky me revint soudain en tête. J'étais en pleurs, dans un état plus que second et il avait réagit si étrangement.
Je n'avais pas osé y repenser et aucun de nous deux n'en parlerai jamais à l'autre mais je savais parfaitement dans le fond qu'il avait eu un reflex réconfortant et amical. Un comportement que je ne lui connaissais absolument pas, surtout envers moi.

Il m'avait prit dans ses bras et j'avais continué de pleurer comme si j'avais tout perdu.
Et j'avais tout perdu, Masky était tout.
Je savais que ni Jeff ni moi n'allions jamais prononcer le moindre mot par rapport à ça. C'était comme si ce qu'il s'était passé à ce moment là était un secret d'état auquel nous n'osions même pas penser.

Mais j'y avais pensé lors de cette nuit si blanche et si vide. J'avais fait le tour de tous mes souvenirs, de mon arrivée au manoir à ce moment où j'étais dans mon lit à ne rien faire d'autre que penser et cet instant si étrange m'était forcément revenu à l'esprit.
La fatigue avait fini par me gagner et je m'étais endormie sans trop m'en rendre compte.

En ouvrant les yeux plusieurs heures plus tard, je vis Jeff fouiller un peu partout dans la chambre.

- Tu fou quoi ? demandais-je à moitié endormie.
- Je cherche des vêtements propres, on a toujours pas rangé et cette chambre devient un enfer.
- Bah fais moins de bruit et on rangera tout à l'heure.
- Je fais pas de bruit je cherche mes vêtements !
- Ta recherche fait du bruit et ce bruit me fait chier.
- Et bah j'en ai rien à foutre, j'vais pas passer la journée en slip parcque chercher de quoi m'habiller fait trop de bruit pour madame.
- Tu me fais chier Jeff, grognai-je en me relevant sur mon lit.
- Je te fais chier ? Rappelle moi qui a mit ce bordel dans la chambre ?
- Le pape.

Elle - Jeff The Killer x ReaderOù les histoires vivent. Découvrez maintenant