Elle - Jeff The Killer x Reader

Chapitre 59 🥀

Je n'avais pas vraiment bien dormi de la nuit mais je ne m'étais au moins pas réveillé en sursaut comme je le craignais. C'était d'ailleurs la première fois que ça n'arrivais pas depuis mon retour.
Je m'étais réveillé avant Jeff et avait décidé de partir prendre une douche avant qu'il ne se réveille.

J'avais rêvé de Sophie cette nuit. Elle était très présente dans ma tête ces derniers jours. Peut-être était-ce un moyen de combler un peu le vide atroce qu'avait laissé Masky.
Elle n'était pas resté très longtemps mais nous avions assez discuté pour que je comprenne que rester seule dans une pièce sans jamais en sortir et sans échanger le moindre mot avec qui que ce soit n'était pas une idée brillante. J'avais réagi comme ça au début lorsqu'elle était morte mais ma mère, qui s'inquiétait beaucoup pour moi, m'avait forcé à sortir et il était vrai que ça m'avait aidé à mettre mes idées au clair.

Puis je devais l'admettre, mes amis commençaient à me manquer. Je ne les avais revu que très brièvement quand nous étions rentrés mais je n'avais depuis ce jour pas échangé le moindre mot avec eux.
Le déni, la douleur et la tristesse avaient prit bien trop de place dans ma vie ces derniers jours et il était grand temps que je recommence, petit à petit, à vivre.
Masky n'allait pas revenir. Et même si cette idée de ne jamais le revoir me rendait folle, je ne pouvais rien faire d'autre que l'accepter.

En sortant de la douche, je vis à nouveau la pile de vêtements sale où se trouvait toujours mon couteau. Je le pris timidement et, après un long moment d'hésitation et d'angoisse, je me décidai à enfin le nettoyer.
Le sang était sec et parti facilement sous l'eau. Je pris quelques minutes pour regarder mon couteau et le faire tournoyer entre mes doigts.
Je le mis dans un coin de la salle de bain avant de quitter celle-ci.

- J'y vais t'inquiète, déclara Jeff - qui s'était visiblement réveillé entre temps - en me voyant.
- C'est ta chambre aussi tu sais.
- Je sais mais si t'as besoin d'être seule et que je t'empêche de l'être ça va te soûler et le fait que tu sois soûlé va m'énerver donc ça va t'énerver que j'sois énervé, on va s'engueuler et j'ai franchement la flemme.
- On est sur Mario Kart pour faire des raccourcis pareil ?

Je marquai une légère pause.

- Pourquoi t'es si bizarre Jeff ?
- Parcque j'ai aucune putain d'idée de comment réagir avec toi.
- Comment ça ?
- Ce qu'on a vécu là-bas est bien trop étrange et spéciale pour faire comme si de rien n'était et retrouver la situation qu'il y avait avant entre nous.
- Et pourquoi au juste on pourrait pas agir comme avant ?
- [T/P] s'il te plaît sois pas bête.
- Nan mais vas-y, dis moi donc ce qui t'empêche d'agir comme tu l'aurai normalement fait.
- Premièrement on a eu beaucoup trop de discussions personnelles, deuxièmement on a tous les deux failli crever là-bas et d'ailleurs je m'en serai clairement pas sorti sans toi.
- C'était soit ça soit la mort, notre instinct de survie a prit le dessus et c'est tout. C'est quoi ton troisième argument ?
- Je t'ai toujours considéré comme quelqu'un de faible. T'es arrivée t'avais l'air faible, on s'est battu et j'étais plus fort, Bloody aussi était plus fort et après tu t'es entraînée et t'es devenue plus solide mais j'avais toujours l'impression que t'étais faible et pathétique et que Smile s'était forcément trompé parcque tu pouvais pas être celle qui allait sauver le manoir.
- Et pourquoi cette vision merveilleuse que tu avais de moi a changé ?
- Tu sais très bien.
- Nan, dis moi.
- Tu as tué la personne qui comptait le plus pour toi pour rester fidèle au manoir.

Mon cœur flancha un instant.

- C'était la seule chose à faire, répondis-je froidement.
- Je pensais sincèrement que t'aurai pas la force de le faire.
- T'avais tord.
- J'avais tord. Mais tu peux pas me dire qu'à aucun moment t'as hésité à le tuer.
- C'était la seule chose à faire.
- C'était la seule chose à faire et t'as eu les couilles de le faire. Tu peux pas me mentir ou essayer de te cacher derrière cette excuse de la "seule chose à faire" comme si ça avait toujours été une évidence pour toi.