Chapitre 1

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C'est vraiment beau comme quartier.

Bien que je sois pressée pour mon travail, je prends un instant pour profiter du paysage. Les lumières de la ville, les phares des quelques voitures sur la route, l'adorable parc juste à côté. Je m'imagine m'octroyer un moment de détente dans ce parc, peut-être avec un livre, ou simplement pour manger un cornet de glace. Mais je n'ai le temps, ma pause terminée, je me remet en mouvement, j'ai trois minutes de retard, aussi j'accélère le rythme.

27

Voilà, je suis arrivé à mon étage.

Il y a un peu de vent, mais ce n'est pas si dérangeant, une fois bien harnachée. Utilisant une ventouse sur un support avec un diamant, je découpe un cercle dans la fenêtre, passant plusieurs fois pour la fragiliser et en extraire discrètement le cercle de verre avec la ventouse. Ayant toujours la tête en bas, je prends appui sur mes pieds et je bascule, me redressant un peu en m'aidant du harnais, telle la figure de proue d'un navire du XVIIe siècle, ou une gargouille sur une cathédrale, mes pieds bien à plat sur la façade du mur. Dégageant le sac dans mon dos, en le faisant glisser devant moi, je sors mon pote smiley et pose mon œil sur la lunette. Mon pote, ce n'est pas un bavard, il est même du genre silencieux, mais c'est mon pote, il marque toujours un point quand il s'exprime.

Un coup d'œil en bas m'indique que le bal ne va pas tarder, ça se précipite sur le trottoir.

Il est temps.

Je regarde de l'autre côté de la rue et j'appuie sur la détente.

Le russe, un proche du Kremlin, mais essentiellement un trafiquant d'armes s'effondre, une balle en pleine tête, alors qu'il sortait de la piscine du bâtiment en face, où il nage chaque soir entre vingt-deux heures trente et vingt-trois heures. Récupérant la douille dans le sac installé près de la chambre d'où elle s'éjecte, je la laisse tomber par le trou dans la fenêtre. Appuyant sur ma télécommande, le moteur fixé à une poulie me remonte alors que je bascule pour me redresser au moment où la police fait irruption dans la chambre d'hôtel devant laquelle je me tenais. Celle-ci a été réservée sous l'un des alias d'un assassin libanais connu des services de renseignement du monde entier. Un salopard que je n'apprécie pas. Il n'a aucune morale homme, femme, enfant, tant qu'on le paye, il tue. Je ne dis pas que j'ai une meilleure morale, après tout, je tue aussi pour de l'argent, mais j'ai des principes. Les enfants, c'est non. Les femmes, ça dépend. Si elle n'est qu'une victime collatérale, ça m'emmerde. Si c'est une pourriture, j'accepte le contrat. Malgré le fait qu'il ait récemment tué un enfant pour faire pression, personne ne met de contrat sur sa tête. Alors je m'impatiente. Que la police le trouve les fesses à l'air en train de baiser une femme de chambre me fait sourire. Quand la police trouve un fusil sous son lit, il se souviendra peut-être de la femme de chambre passée un peu plus tôt aujourd'hui, croisée dans le couloir alors qu'elle sortait de sa chambre. Celle qui récupéra ses empreintes digitales dans la salle de bain pour les poser sur le fusil.

Personne ne prête attention à la petite araignée qui remonte le long du mur de l'hôtel jusqu'au toit. Je démonte mon fusil, mon équipement, avant de repasser par la porte donnant sur le local technique de l'ascenseur. Je fais monter un ascenseur, en profitant pour me changer en récupérant la robe que j'ai mise sur un support. Je dépose mon matériel sur le toit d'une cabine en silence avant d'ouvrir la trappe, de jeter mes escarpins et ma pochette avant de me glisser dans l'ascenseur, d'appuyer sur le bouton du rez-de-chaussée tout en mettant mes chaussures, avant de récupérer mon téléphone, de regarder mes cheveux et de replacer quelques mèches en me regardant via l'écran avant de passer un appel alors que l'ascenseur égrenne les étages lentement.

« Ken, j'ai renversé mon Arak alors j'ai pris une vodka frappée.

— Je connais une boîte sympa, as-tu envie d'aller danser ?

FBI : Dossier 42 - Il suffira d'une balleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant