12. Le livre gravé d'or

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Ophelia était en train de passer une nouvelle nuit à réfléchir. Elle essayait  désespérément de comprendre les événements de la journée tout en continuant ses hypothèses sur la relation entre Setebos et Eltanin. Tout s'embrouillait dans sa tête, mais elle ne pouvait s'endormir sans réponses. Lorsqu'elle commençait à plonger dans les bras de Morphée, une salve de cauchemars venaient la réveiller et l'empêchait de se rendormir.

À ses côtés, Pandora se retournait dans son lit et les autres filles de la chambre s'étaient roulées en boule sous leur couette. Elle devait les déranger avec sa lumière... La brune se leva, ramassa ses notes et sa bougie et se dirigea vers le salon commun qui, à cette heure-là, devait être vide. Elle s'assit sur un pouf proche d'une table basse, où elle étala ses recherches et replaça sa lumière. Elle aurait aimé avoir un Télégram 3000 pour communiquer avec son père, lui savait tout sur les différentes familles de fées, il aurait sûrement résolu ces mystères en un rien de temps. Après quelques minutes de réflexion, elle se dit que ce n'était pas forcément une bonne idée de demander des informations à son père sur la famille Green, il s'énerverait encore et elle ne voulait pas refaire face à une de ses colères.

Au bout d'une heure de travail sur des théories plus farfelues les unes que les autres, la jeune fille soupira et, sans s'en rendre compte, sombra dans les bras de Morphée à même la table.

Elle fût réveillée par les premiers rayons du soleil qui vinrent éclairer le salon et chatouiller son visage. La jeune O'Donnel s'étira dans un bâillement et ramassa sa bougie qui, pendant la nuit, était tombée par terre. Ophelia avait eu de la chance qu'elle ne déclenche pas un incendie, car dans le cas contraire, elle aurait eu du mal à expliquer les raisons de sa présence dans la pièce commune plutôt que dans son dortoir à une heure aussi avancée de la nuit.

Elle regagna discrètement son dortoir et regarda la pendule accrochée au-dessus de la cheminée. Il était six heures, les farfadets allaient bientôt arriver dans les chambres pour raviver les feux et régler les coucous permettant aux élèves les moins matinaux de se réveiller à temps pour les premiers cours.

Ophelia cacha ses recherches à la fin de son manuel d'animalisation, prit un nouveau bâton de cire et reposa sa bougie sur la tête de son lit. Rien ne pouvait laisser paraître qu'elle n'avait pas passé la nuit dans son dortoir. Personne n'irait vérifier s'il manquait une bougie dans le tiroir de sa commode.

Elle se dirigea vers la petite salle de bain attenante à la chambre après avoir récupéré son uniforme. La jeune fille enleva sa chemise de nuit et s'installa dans le bac en face du jet d'étincelles. En effet, les fées ne pouvaient se doucher avec de l'eau sous peine de perdre leurs ailes. À la place, elles se lavaient avec de la poussière d'étincelles, et seules les fées ayant une relation matrimoniale avec des humains pouvaient recevoir un enchantement spécial leur permettant de préserver leurs ailes. Ophelia avait plusieurs fois assisté à des cérémonies de mariage où cet enchantement avait été utilisé car son père devait être présent pour réaliser le charme en tant qu'expert des ailes. Il était le seul à pouvoir le pratiquer. S'il venait à disparaître, elle devrait prendre sa suite sans savoir comment créer des ailes et les enchanter.

Le jet s'activa et Ophelia profita de l'heure matinale pour prendre du temps pour se préparer. Elle continua de réfléchir à la journée de la veille, tout en se demandant pourquoi cela la perturbait et l'obsédait autant.

Après une bonne demi-heure, la jeune fille sortit du bac, se sécha et essuya la buée qui s'était accumulée sur le miroir. Elle revêtit son uniforme composé d'une chemise blanche et d'un pantalon noir. Elle se brossa les cheveux bruns qu'elle laissa tomber en cascade dans son dos, les agrémentant seulement du serre-tête en argent représentant un feuillage que sa mère lui avait légué. Ophelia se concentra et ses ailes se placèrent au-dessus de ses habits, comme par magie.

Nous contre le monde T1. EnchanteriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant