37. N'ai pas peur du pouvoir

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L'été commençait doucement à arriver, les températures s'étaient réchauffées et une grande majorité d'élèves passaient désormais leur temps libre dans le jardin d'Enchanteria. Ophelia et Setebos avaient abandonné leur table à la bibliothèque pour le confort du kiosque à secret où le temps semblait s'arrêter. Quelques fois, Pandora les rejoignait, lorsqu'elle n'était pas occupée à batifoler dans le manoir avec des filles de leur promo.

Tout allait pour le mieux, pourtant la menace du groupe résistant était toujours présente. Le manoir Green avait failli être attaqué et Ophelia avait été contrainte d'envoyer une lettre à son père qui n'avait pas daigné ouvrir sa porte à Rigel Green. Même dans des moments comme ceux-là, il tournait le dos aux personnes qui pourraient l'aider.

— Qu'est-ce qu'il y a ? demanda la brune à Setebos qui fouillait dans son sac depuis une bonne vingtaine de minutes.

— Je ne parviens pas à trouver mon livre d'astronomie ! s'exclama-t-il en lançant sa besace par terre dans un excès de colère.

— Tu n'as qu'à prendre le mien, il doit être quelque part avec les autres.

Setebos se pencha pour attraper son précieux manuel et lorsqu'il l'ouvrit, un carnet tomba sur ses genoux. Il le ramassa et commença à le feuilleter.

— Ophelia, qu'est-ce que c'est ? Où est-ce que tu as trouvé ces sorts ?

La saphir tourna la tête vers lui et son visage se décomposa quand elle vit ce qu'il tenait entre ses mains. Setebos était intelligent, il avait été bercé dans les récits du Recueil, il ne mettrait pas beaucoup de temps à découvrir ce que renfermait ce carnet qu'elle avait essayé de tenir aussi secret que possible.

— Ophelia ?

— Je... Ma famille est spéciale.

— Mais encore ?

— Il faut que tu n'en parles à personne ! Pas même à tes parents, surtout pas à tes parents ! Si mon père apprenait que je te l'avais dit, je ne donnerais pas cher de ma peau ou de la tienne.

L'expression de Setebos changea et il demanda :

— Ophelia, tu me fais peur. Que renferme ce carnet ?

— Promets-le-moi. Promets-moi que tu ne diras rien.

— Je te le jure.

La jeune fille prit une grande inspiration et regarda autour d'elle. Même si le sort possédait un effet de silence, rendant impossible toute conversation avec l'extérieur, elle ne pouvait pas s'y fier. Si le charme se brisait, tout le monde saurait. Il n'y avait personne à l'horizon, elle pouvait tenter d'expliquer à Setebos ces choses qu'elle n'avait commencé à comprendre qu'il n'y a quelques mois.

— Ma famille est la seule à savoir où se trouvent les sources et, pour nous aider à les cacher, nous disposons de pouvoirs plus ou moins puissants. Un peu comme ton pendentif sauf que nous n'avons pas besoin d'un objet spécial pour nous les garantir, commença Ophelia.

— Donc l'année dernière, dans le bureau de la directrice, lorsque l'on s'est tous tus...

— C'était moi... Mais pas intentionnellement. mes pouvoirs marchent essentiellement avec mes émotions et sont plus ou moins forts à cause d'elles, mais je m'entraîne depuis l'été dernier pour arriver à les maîtriser et les contrôler.

Setebos jeta un œil au carnet avant de demander :

— Et maintenant ?

— Désormais j'arrive à les soumettre à ma volonté et même à les mélanger pour créer de nouveaux sorts. Je dois encore m'améliorer, mais au moment venu, je sais que je pourrais reprendre le flambeau de mon père et protéger le monde féérique.

Nous contre le monde T1. EnchanteriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant