{TOME 1}
Ophelia a 11 ans lorsqu'elle rentre à Enchanteria et qu'elle découvre le monde des fées. Un monde dans lequel elle a pourtant grandi mais dont elle ne connaît rien à cause d'un père trop protecteur. Durant toute son enfance, Kal O'Donnell l...
La vie à Enchanteria continuait son cours, les élèves assistaient à leurs classes, les fées de troisième et quatrième année révisaient pour leurs examens et tout allait pour le mieux. Personne ne pouvait soupçonner qu'assis dans un coin de la bibliothèque un adolescent aux cheveux noirs s'énervait contre son morceau de vélin, le déchirant et le jetant dans la corbeille se trouvant à ses côtés. Setebos écrivait, raturait, froissait sa feuille à chaque mot qu'il y inscrivait, rien n'était jamais assez parfait.
— Non, je ne peux pas parler de son odeur de cannelle. J'aurais l'air d'un psychopathe ! déclara-t-il silencieusement en barrant une grande partie de son paragraphe.
Il se prit la tête entre les mains et regarda à ses côtés, un roman qu'avait emprunté Ophelia plusieurs fois s'y trouvait. D'après ce qu'il avait pu lire de la quatrième de couverture, il parlait d'amour et manifestement dans un roman, faire l'éloge du parfum de sa bien-aimée était commun et ravissait le destinataire de la lettre.
L'adolescent poussa le livre d'un coup de la main et ce dernier tomba par terre dans un grand bruit. Il n'avait que faire de ce roman humain, après tout, n'était-ce pas lui qui avait déclaré que le monde humain et celui des fées ne devaient pas entrer en contact sous peine de détruire l'autre ? Alors, pourquoi accordait-il autant d'importance à un livre de cet autre monde ?
— Elle doit être avec Alecius en ce moment... pensa-t-il amèrement.
Il détestait les savoir ensemble, il détestait les regards amoureux qu'ils s'échangeaient et par-dessus tout, il détestait le fait qu'elle soit avec quelqu'un d'autre que lui. Il entendit des pas arrivés derrière lui et ne prit pas la peine de regarder. Ce n'était pas elle. Ce n'était pas son odeur, il aurait pu reconnaître son parfum parmi mille et il n'avait pas une odeur de fleurs.
— Que fais-tu ? lui demanda Pandora en s'asseyant à ses côtés.
— J'écris...
Et en regardant la blonde, une idée lui vint à l'esprit. La jeune saphir conversait avec sa petite amie par lettres une grande partie de l'année. S'il y avait une personne capable de l'aider à écrire une lettre d'amour, c'était bien elle.
— J'aurais besoin de toi.
Pandora l'encouragea à poursuivre en hochant la tête et Setebos rassembla tout son courage — s'aidant un peu de son médaillon — avant de commencer à parler.
— Est-ce que tu pourrais m'aider pour écrire une lettre d'amour ?
— Oh... Qui est l'heureuse élue ?
— Est-ce que c'est vraiment nécessaire pour la lettre ? demanda-t-il en sentant ses joues chauffées.
La jeune Collins sourit avant de répondre.
— Oui, peut-être que je la connais et que je pourrais encore mieux t'aider ! Donc ?
— C'est... Ophelia.
Pandora le regarda avec de grands yeux avant d'esquisser un petit sourire en coin.
— Laisse tomber. C'était débile de te demander et puis elle a Alecius.
Il se prit la tête entre les mains et soupira.
— Je ne pense pas que ce soit idiot. Je trouve ça très courageux de ta part, mais malheureusement, je ne peux pas t'aider, déclara-t-elle en se relevant.
— Comment ça ?
— Tu m'aurais parlé de n'importe quelle autre personne dans ce manoir, j'aurais pu t'aider, mais ce que préfère Ophelia c'est l'authenticité. Il te suffit de rester toi-même lorsque tu écris cette lettre et tout ira bien.
Elle sourit et s'en alla, laissant l'adolescent avec un regard éberlué et encore plus perdu qu'avant.
Que pouvait-il bien écrire ? Il laissa aller son stylo au fil de ses pensées, il ne savait pas ce qu'il écrivait, mais il le faisait. Il ne voulait pas se relire. Pandora lui avait dit d'être authentique, s'il la relisait, il allait tout modifier, car il ne la trouverait jamais assez parfaite pour Ophelia. Dire qu'elle l'intimidait serait un euphémisme, il se demandait encore comment elle avait pu accepter de lui parler après son mutisme durant l'été 2077. Cette fille aux ailes noires était si mystérieuse.
C'était la première chose qu'il avait remarqué chez elle, ses ailes avec leur couleur si particulière et leurs dessins semblant former une histoire. Les ailes des fées étaient normalement transparentes avec des motifs géométriques, mais les siennes sortaient du lot par leur singularité. Ses parents l'avaient prévenu de la présence de la jeune O'Donnell dans sa promotion et de l'honneur que ce serait pour eux de se rapprocher de cette famille si secrète, et Setebos n'avait rien pu faire, il avait été guidé par son instinct sans même savoir qui était cette fille. Lorsqu'il l'avait vu dans la calèche les amenant à Enchanteria, il avait tout de suite remarqué cette aura particulière qui s'échappait d'elle, elle n'était pas comme toutes les autres fées qu'il avait rencontrées. Elle était différente, dans le bon sens du terme.
Il plia sa lettre avant de regretter ce qu'il avait écrit et la plaça dans son sac. Il ne la lui donnerait pas tout de suite, il attendrait un moment spécial, un moment où elle serait seule pour ne pas s'attirer la colère d'Alecius.
14 février 2079
Ophelia cachait son désespoir, elle souriait, mais son sourire était faux, Setebos pouvait le voir. Elle se comportait comme un automate et personne ne semblait s'en apercevoir, sauf lui... Il savait trop bien ce que c'était de se fondre dans un moule que l'on n'avait pas choisi.
Depuis qu'elle avait assisté à la trahison d'Alecius, elle peignait un faux sourire sur son visage chaque matin et, dès qu'elle se retrouvait seule, son masque tombait ou se fissurait un peu plus. Elle tentait tant bien que mal de contenir sa peine, mais rien n'y faisait, Setebos pouvait le percevoir, il distinguait les micro signaux qu'elle envoyait à n'importe qui. Elle avait besoin de quelqu'un à qui s'accrocher et il était là pour la soutenir.
Ils étaient tous les deux assis à la bibliothèque et elle était partie chercher un livre, c'était le moment qu'il attendait pour déposer sa lettre. Il avait si peur de sa réaction. Et si elle ne ressentait pas la même chose ? Et si cela gâchait leur amitié ? Il déposa la lettre et remit ses affaires en vrac dans son sac, il devait partir avant qu'elle revienne.
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Coucou ! Voilà le dernier petit bonus sur le point de vue de Setebos. J'espère qu'il vous a plu, si c'est le cas n'hésitez pas à voter et commenter 😊
Ralala c'est compliqué d'écrire son amour, surtout quand Pandora ne veut pas nous aider.
Je vous retrouve dans quelques jours pour le tome 2 😉
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