16. Rêve ou réalité ?

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L'air était paisible dans la clairière où se trouvait Ophelia, le vent faisait voler ses cheveux et venait chatouiller sa nuque. Tout était calme. Rien ne pouvait venir troubler cette tranquillité. Pas même le mauvais temps qui se profilait à l'horizon.

La jeune fille était assise au bord d'un point d'eau permettant à cette clairière d'être aussi verdoyante. Le reflet qui apparaissait dans l'eau lui ressemblait, mais ne la représentait pas réellement lorsqu'on l'observait de plus près. La jeune brune qui lui faisait face semblait plus vieille et plus fatiguée qu'elle, le poids du monde semblait peser sur ses épaules. De fines larmes coulaient le long de ses joues, ses mains tenaient fermement une tiare composée de serpents qui s'enroulaient autour des délicates branches de jasmin formant le diadème.

Ophelia se détacha de cette vision perturbante qui contrastait avec le paysage idyllique de la clairière. En regardant autour d'elle, la jeune O'Donnell remarqua que l'atmosphère paisible dans laquelle elle se trouvait quelques minutes auparavant, remplie de soleil et de vie, s'était transformée en un lieu lugubre dans lequel toute forme de vie semblait avoir disparu.

Qui était cette fille et qu'avait-elle fait à cette clairière pour qu'elle change du tout au tout ?

— Ophelia ! Ophelia où es-tu ?!

— Ophelia, reviens vers nous !

Ces voix. Elle les connaissait. Alors pourquoi n'arrivait-elle pas à mettre des visages dessus ?

— Ophelia !

Et pourquoi avaient-elles l'air si lointaines mais en même temps si proches ? La jeune fille se releva et regarda autour d'elle en essayant de distinguer d'où venaient ces mystérieuses voix.

— Ophelia ! Mon enfant ! Reviens à moi !

Cette voix. Cela faisait si longtemps qu'elle ne l'avait plus entendue...

Une femme aux longs cheveux roux regardait docilement un petit bébé qui s'amusait avec son collier en forme de lune.

— Dors ma belle, la lune bercera tes rêves et les étoiles les rendront aussi magiques que notre monde, dit-elle en berçant le petit enfant.

La jeune mère se mit à chanter une douce berceuse et des notes de musique colorées sortirent de sa bouche, sûrement grâce à un charme qu'elle avait lancé pour endormir la petite fille.

— Tu ne devrais pas te fatiguer autant Mélia, dit un homme adossé à la chambranle de la porte.

— Ne t'inquiètes pas Kal. Et puis, Ophelia n'arrive pas à dormir sans cette berceuse et ces petites notes de musique.

— Comment ferais-je lorsque tu seras partie ?

— Ne pense pas au futur, pense au présent. A toi, à moi, à notre fille, à ce que la vie nous a apporté, répondit-elle en posant une main sur sa joue pour caresser sa barbe de trois jours.

— Maman ! Maman !

Des larmes avaient commencé à couler sur les joues d'Ophelia, elle courait dans la clairière en criant, en essayant de rejoindre cette voix appartenant à sa mère qu'elle n'avait pas vu depuis treize ans.

— Ophelia !

— Setebos ? s'exclama-t-elle en se retournant à l'opposé, vers l'endroit d'où provenait le cri dont elle avait reconnu la voix sans réfléchir.

Elle regarda une dernière fois vers les arbres où elle vit une forme de femme qui rayonnait entre les branches. Si elle se tournait pour rejoindre Setebos, elle ne pourrait retrouver la silhouette de sa mère.

Nous contre le monde T1. EnchanteriaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant