18. Guerre affectueuse

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Serindë.



-Armée numéro une ?

-Opérationnelle !

-Armée numéro deux ?

-Opérationnelle !

-Armée numéro trois ?

-Opérationnelle !

-Je veux l'armée numéro deux sur le front Est avec les armées d'Imaginarium.

Je vois mes centaines de soldats s'éloigner très rapidement. Ils sont tous armés, et je ne sais pas si je crains le futur combat ou si je l'attends avec impatience.

Néanmoins, je suis plus que nerveuse.

Quelqu'un me trahit sous mon nez et je ne parviens pas à digérer ça ni même à savoir qui me plante des couteaux dans le dos.

-Les armées un et trois seront réparties sur tout le champ de bataille. Tout le monde revient en vie, j'ordonne sèchement.

La damiana a quitté tous mes membres et je n'arrive pas à me dire si j'en suis heureuse ou contrariée.

Je laisse à contrecœur ma mère m'aider à m'installer mon armure. Elle s'assure à maintes reprises que mon plastron est correctement fixé et que mon épée ne quittera pas accidentellement mon fourreau.

Elle me regarde. Mais moi, je ne peux voir que sa main posée sur ma joue dont je savoure le contact.

Quand est-ce la dernière fois que ma mère a-t-elle fait preuve d'affection envers moi ?

-Sois prudente, murmure-t-elle, comme si elle craignait que ses paroles me heurtent.

-Ne pars pas, Serindë, sanglote Indis qui enlace ma taille. Reste avec moi, va pas là-bas.

-Je reviens bientôt d'accord ? lui dis-je, en essuyant ses joues rougies par les larmes et en me détachant de son étreinte.

-Ne meurs pas, m'ordonne à son tour Mai.

Et aujourd'hui, ce sera bien la seule personne dont j'accepterai les ordres.

Mon père ne m'adresse pas un mot. Je n'en attendais pas moins de lui.

Ma mère m'incite à rejoindre le champ de bataille, et je quitte ainsi le palais.

Juste avant que je monte mon destrier, Aerin m'intercepte.

-Laisse-moi venir avec toi.

Son air déterminé m'inciterait presque à accepter.

Mais c'est impossible.

-C'est trop dangereux.

-C'est dangereux pour toi aussi !

Je ne relève plus le fait qu'elle me tutoie, bien trop habituée par sa présence pour la considérer comme une amie.

-Mais je suis entraînée, pas toi. Et c'est catégorique, tu ne viendras pas.

Elle soupire et m'explique la véritable raison de sa venue : Dagnir a envoyé deux immenses armées sur le front. Et il est ici à Tenebris.

Aerin ne me demande pas d'être prudente. Et je l'en remercie, car je sais que je prendrai n'importe quel risque pour mon Royaume.

Dagnir déboule sur un cheval portant une armure similaire à la sienne. Il n'attend pas avant de m'informer de la situation.

-Nous sommes en sous-effectif. Les rebelles sont bien trop nombreux. Cirdan et Celeanar ont rejoint Isil qui était déjà sur le front. Il ne manque que nous.

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