17. Fumer tue

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Serindë.



-Non ! Non... J'attendais juste Isil..., bredouille Lyeecia.

Une moue méfiante au visage, je l'inspecte de la tête au pied pour finalement m'attarder sur ses mains bandées.

-Qu'est-ce que tu t'es fais ?

-Oh... Vous n'êtes pas au courant ? Un grand incendie s'est déclaré dans le palais de Sa Majesté Isil. J'ai tenté de l'éteindre sans protections pour mes mains.

Un incendie ?

-Rentre chez toi.

Elle acquiesce et je l'entends quitter le palais lorsque les grandes portes claquent.

-Ce n'était pas agréable de ta part, soupire Isil.

-Elle n'avait pas le droit d'écouter aux portes.

-Je ne sais pas ce que vous comptez faire, restez ici si vous le souhaitez. Je vais me coucher.

Sur ces dernières paroles, Dagnir nous laisse seuls.

Il ne reste plus que les deux blonds - Cirdan et Isil - ainsi que moi.

-Comment avez-vous découvert ces papiers ? demande Cirdan.

-Je ne sais pas trop. On fouillait ce bureau et le mur sonnait creux. Un coffre-fort s'y trouvait, et c'est dedans que nous avons trouvé les dossiers pénaux.

-Tu étais au courant de ce que faisait Yelro ?

-Absolument pas. Je ne sais pas trop comment réagir, soupire Isil.

-Et toi, Serindë ?

-Si je le savais, je te l'aurais dit.

-Vous pensez que Dagnir est vraiment parti se coucher ? nous questionne Isil.

-Je m'inquiète pour lui. Ça doit être dur de savoir que son père n'était qu'une... monstruosité.

-Il ne va pas bien, je réponds à mon tour, en m'asseyant sur le bureau.

-D'ailleurs, hasarde la blonde en me regardant, signe que ses paroles me sont destinées. Comment est-ce que tu as rejoins Maria sans te faire repérer par les autorités ?

-Dagnir m'a aidée à venir.

-Il t'a aidée ? Moi qui croyais qu'il n'avait pas tourné la page.

-Tourner quelle page ?

-Tu ne sais donc pas pourquoi il t'a toujours détestée ? Tu lui demanderas.

Le silence perdure dans la pièce jusqu'à ce que Cirdan se décide à prendre la parole.

-Tu vaux six cent mille euros, Serindë. Si ça c'est pas inhabituel, tu me diras ce que c'est, ricane-t-il.

-Je risque surtout ma vie toutes les cinq minutes, lui reprochai-je.

-Alors qu'est-ce que tu fais là ?

C'est vrai. Qu'est-ce que je fais là ? J'aurais très bien pu laisser Dagnir s'en occuper.

-Même sans une prime sur ma tête, je risque ma vie. Ça ne va pas me faire changer mes habitudes.

Isil ricane avant d'annoncer :

-Je vais rentrer. Bonne nuit, Serindë, Cirdan.

Cirdan quitte simultanément les lieux et je me retrouve dans le bureau de Yelro. Autrefois chaleureux, il m'inspire désormais une terreur sans nom.

Je referme la porte derrière moi avec soin et commence à grimper les escaliers en sachant pertinemment que Dagnir se trouve dans la mezzanine.

Je suis heureuse de constater que mon instinct ne me fait pas défaut lorsque je le vois, assis sur le rebord de la fenêtre.

Eyelash BeatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant