30. Déchéance et chaos sanguinolent

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Serindë.



L'heure n'est définitivement plus aux danses et aux baisers romantiques.

Je n'arrête pas de penser à Dagnir, aux baisers que nous avons échangés sous la pluie, emportés par la musique.

Toutefois, je n'ai pas le loisir d'y penser trop longtemps.

Des larmes de rage me montent aux yeux tandis que je repousse violemment la chaise en face de moi d'un coup de pied.

J'enfouis ma tête dans mes mains, tout en battant des cils pour chasser les larmes qui me floutent la vue.

Pourquoi est-ce que le destin s'acharne sur nous ?

La chaise placée dans la salle d'interrogatoire est vide.

ELLE EST VIDE !

Lyeecia s'est enfuie. Leecyia Eilynore s'est enfuie de ce putain de palais.

Et par dessus tout, Dagnir ne trouve plus le morceau de parchemin où est rédigée la charte du Nouveau Peuple !

Réfléchis. Réfléchis à ce qu'a dit Lyeecia lors de son interrogatoire.

Elle a dit qu'elle n'était qu'une complice, ne confirmant que ce que nous savions déjà. Elle a avoué que c'était le traitre qui avait tué Celeanar, révélé mon trouble au grand jour et tué Mai.

Et elle nous a dit de nous préparer.

Mais nous préparer à quoi !?

Tout cela me pousse à bout. Je n'en peux plus d'être si souvent sur les nerfs. Je n'en peux plus d'être soumise à une colère constante sans faire de crise pour évacuer douloureusement toute la colère que je porte.

Je n'en peux plus.

Nous préparer comment ? Moralement ? Physiquement ? Ou...

Ou militairement.

-Dagnir ! Il faut...

Toutefois, j'agis bien trop tard, et une alarme retentissante s'élève dans les airs et vibre dans toute la ville.

Le palais est envahi. Mais cela veut dire que la ville entière est déjà envahie depuis des dizaines de minutes !

Des pas foulent le sol, Dagnir tente de me pousser pour nous faire quitter le palais, mais je le sais déjà.

Nous sommes encerclés. Ça ne sert plus à rien de se battre.

-Je veux que toutes vos armes soient posées au sol. Au moindre geste brusque, on vous colle une balle dans la tête.

Le regard de Dagnir est fixé sur moi, mais je ne vois que Lorshara Rerdesu.

Pour une fois qu'elle prend la peine de se déplacer. Elle nous a bien eus.

Lentement, je m'accroupis, et je sors deux dagues de mes chaussures avant de les jeter au sol, incitant Dagnir à se débarrasser de ses armes.

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