40. Désillusion

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Serindë.



-Est-ce que t'es sa femme maintenant !? s'exclame Indis en tordant ma main dans tous les sens pour admirer la bague que je porte désormais à mon annulaire.

Cirdan qui a prit congé nous a laissé tous les trois dans la cuisine lorsque Dagnir et moi sommes descendus et, comme si elle le savait déjà, elle a immédiatement remarqué la bague qui entoure fièrement mon doigt.

-Pas vraiment, mais c'est tout comme, répond Dagnir à ma place, le sourire aux lèvres et les yeux bercés d'affection pour Indis qui finit tranquillement son dîner.

Je lui souris en retour alors que je sens mon cœur battre à cent à l'heure dans ma poitrine.

Et c'est dingue la façon dont je pourrais vivre pour lui.

-Je suis amoureux de toi, me chuchote-t-il, sa main autour de ma taille, en déposant un léger baiser sur mes lèvres.

Oh comme je suis amoureuse de lui d'une manière tellement pure et sincère.

-Moi aussi, je suis amoureuse, je souris en reprenant possession de ses lèvres.

-Moi, je fais pareil avec mon amoureux à l'école ! crie Indis, nous interrompant et nous faisant rire simultanément.

-Parce que tu as un amoureux toi ? demande Dagnir, les sourcils haussés.

-Oui ! Même trois ! s'écrie-t-elle de sa voix enfantine.

Et dire qu'elle fête bientôt neuf ans. Elle grandit si vite en plus d'être si intelligente...

-Trois ? Mais... ils sont au courant ?

-Euh..., puis elle fait mine de réfléchir. Je sais pas ! Mais de toute façon, j'en préfère un, sourit-elle de toutes ses dents.

-Et qui c'est ? j'interviens, curieuse.

-Ça, c'est un secret ! elle s'extasie en plaçant son index devant sa bouche me faisant signe qu'elle ne compte pas dévoiler son secret.

Puis, elle saisit son assiette précipitamment, quitte la salle à manger pour la ranger et revient nous souhaiter bonne nuit avant de courir dans sa chambre.

-Je la savais pas si pressée de nous quitter, je ris doucement, étonnée par la spontanéité de cette fillette.

-Cirdan lui a apporté des livres dès qu'il est venu, et maintenant, elle ne veut plus s'en détacher. Je suis presque certain qu'elle continue sa lecture.

Et je pouffe de rire en pensant à quels points elle et moi sommes différentes malgré le sang que nous partageons.

Toutefois, ce rire s'atténue lentement pour laisser place à un soupir de désespoir.

À plus tard les rires, si personne ne l'a encore réalisé, je suis plus que consciente qu'une bataille va nous tomber dessus dans les prochains jours.

Et je n'ai jamais été autant proche de la vérité.

La main de Dagnir vient caresser avec délicatesse ma taille et je lève la tête afin de le regarder dans les yeux pour ce qui me semble être une de nos dernières fois.

Eyelash BeatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant