32. Vengeance sanguine

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Serindë.



-Tu ne t'attendais pas à ça, pas vrai ?

J'avoue que, sur le coup, je suis scotchée.

Lorshara me pointe du doigt le ballon blanc qui s'élève dans le ciel, célèbre symbole du traitre.

-Ce n'est pas toi qui les as tués, je constate. Je me trompe ?

Elle ne réagit pas, et je comprends rapidement que ce massacre n'est pas l'œuvre de Lorshara, mais bel et bien celui du traître.

-Pourquoi tu collabores avec le traitre, qu'est-ce que tout cela t'apporte ?

Je ne m'attendais pas à une réponse, alors, je suis surprise lorsque Lorshara ouvre la bouche pour me répondre.

-J'ai une dette envers le traitre. C'est pour ça que je collabore avec lui, ça me permet de le rembourser.

-Quel genre de dette ?

-Le genre de dette qui lui permet de me demander des services.

Lorsque je lui demande plus de précisions, elle me rembarre méchamment en me disant qu'elle n'allait pas non plus me dire toutes les facettes de son plan.

Et si c'était pour ça que les rebels et le traitre ont eu plusieurs coups d'avance sur nous ?

-Pourquoi tu gardes l'identité du traître secrète ? Il est seul et vous êtes des centaines. Tu pourrais de débarrasser de ta dette.

-J'ai juste envie de voir ta tête quand tu découvriras qui c'est.

Elle arbore une expression neutre et ne semble pas amusée, pour une fois.

Je ne me concentre plus sur elle et tente de faire le vide dans ma tête.

Je ne sais même plus ce que je ressens. Ce que je dois ressentir.

Mon peuple s'est fait décimer, je ne suis techniquement plus la Reine de Tenebris, est Dagnir est...

Vivant.
Je veux qu'il soit vivant.

Si mes mains n'étaient pas menottées dans mon dos, j'aurais définitivement fui la présence de Lorshara.

Mais je suis là, la regardant silencieusement contempler les rues maculées de sang.

Deux jours ont passé depuis la dernière fois que j'ai vu Dagnir.

Je n'irais pas jusqu'à dire qu'il me manque, mais son absence se fait fortement ressentir.

Je revois en boucle cette scène qui hante désormais mes nuits et m'empêche de dormir.

Bien qu'avoir Lorshara ici me maintienne éveillée.

Je ne suis qu'une menteuse.

Il me manque. Vraiment.

Lorshara saisit mon bras lorsqu'elle se relève pour m'entraîner à sa suite. Elle me jette sans délicatesse dans les bras du premier venu, et, sans m'adresser un regard, s'enferme dans une salle d'interrogatoire.

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