25. Cendres

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Serindë.



-Donc, tu veux te rendre à Imaginarium ?

-C'est exact.

-Hors de question, tranche Dagnir.

-Mais pourquoi ?! s'écrie Aerin, prise par le sentiment si familier de l'injustice.

Tous deux assis sur le bord du lit dans lequel je suis allongée, ils se disputent depuis un quart d'heure pour savoir s'il fallait demander plus de détectives à Isil.

Moi, je me contente d'écouter, paralysée dans ce lit.

Pas encore une fois. Je ne laisserai pas ça m'arriver une seconde fois.

-Serindë, dit lui de me laisser y aller !

-D'accord, j'annonce mollement sans avoir compris le moindre mot que comportait sa question.

Elle se lève, victorieuse, mais s'arrête avant de franchir la porte.

-Vous venez avec moi.

-Où est-ce qu'on va ? je demande sans me relever.

-Tu ne m'écoutes même pas ! On va voir Isil.

D'où te vient cet enthousiasme que tu ne parviens pas à cacher ?

-Allez-y sans moi, je marmonne en me replongeant sous les couettes et en leur tournant le dos.

-Viens avec nous, insiste-t-elle.

Laisse-moi tranquille.

Elle tire sur la couverture, la jette au sol et je me recroqueville sur moi-même pour qu'elle ne m'approche pas.

-Ça fait des jours que t'es dans ce lit ! me lance-t-elle sur un ton de reproche. Sors un peu !

-Si je viens, tu me laisseras tranquille ?

-Non.

D'un mouvement las, je m'assois et tente de discipliner mes cheveux à l'aide de mes doigts.

-Laisse-moi juste cinq minutes, je soupire.

Je quitte la pièce d'un pas maladroit et m'engouffre dans la salle de bain la plus proche.

En m'asseyant contre le porte, je frotte mon visage à l'aide de mes mains afin de reprendre mes esprits.

Mais la perte de Celeanar, mon emprisonnement et mon absence de colère sont trop durs à digérer pour une personne autant instable que moi.

Déterminée à découvrir qui est le traitre, je me rince à l'eau - n'ayant pas le temps de prendre une douche - et je prends les premiers vêtements sur lesquels ma main se pose.

-On va y aller à cheval, ce sera plus simple et plus rapide, déclare Aerin au moment où nous sortons du palais.

Je suis ses directives et nous entamons un court périple d'une demi-journée qui nous mène alors à Imaginarium.

-J'ai tellement mal au dos, se plaint Aerin en quittant sa monture.

Je me sens... bizarre.

J'ai affreusement mal au ventre sans même savoir pourquoi.

Alors que Dagnir et Aerin discutent, je reste à l'écart afin de déterminer quelle est la cause de mon comportement plus que suspicieux.

Ils continuent de marcher, moi, traînant derrière eux. On m'attrape le bras doucement, et je fais face à une femme affreusement fatiguée qui tient un nourrisson dans ses bras.

Eyelash BeatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant