39. Alliées

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Serindë.



Ma main vient rencontrer le pelage blanc comme neige du chaton qu'Aerin vient de déposer peureusement entre mes mains et je ne peux m'empêcher de m'attarder sur la beauté de ce petit animal.

Ses yeux d'un bleu étincelant me font penser à de vrais saphirs et un sourire m'étire les lèvres face à la douceur que dégage ce chat.

D'une poigne compatissante, je viens serrer l'épaule d'Aerin, assise sur les marches de l'entrée alors que je suis debout à côté d'elle tandis que nous patientons péniblement le temps que les soldats sécurisent le périmètre extérieur, toutefois, le manque de nouvelles commence à être long.

-Tu sais que, ne serait-ce que pour toi-même, tu as fait le meilleur des choix ? je souffle.

Les yeux embués de larmes qu'elle ne laisse pas couler, je fais difficilement face à ses yeux verts douloureux.

-Je sais. C'est juste... dur...

Jamais je ne comprendrai sa souffrance, cependant, j'ai l'impression que celle-ci vient m'impacter de plein fouet.

-Ce n'est jamais simple de faire du mal à quelqu'un que l'on aime, mais je te promets que tout ira bien. Je serai là pour m'en assurer.

Sa tête vient reposer contre ma hanche et elle hoche la tête, laissant échapper un soupir qui me brise le cœur.

-En attendant, tu as au moins le chaton pour te garder compagnie, lui dis-je en reposant la bête sur ses cuisses.

-À ce propos... Je pensais à ce que toi et Dagnir puissiez le garder... Ça fera plaisir à Indis.

-Tu ne veux pas le garder ? Ce chat ne te lâchera pas d'un pouce, ce serait une bonne idée de le garder, tu ne te sentiras pas seule...

-Je suis bien entourée, va...

Et elle m'adresse un sourire mou, mais qui me touche jusqu'au plus profond de mon âme.

Je m'assois ainsi à ses côtés et passe un bras réconfortant autour de ses épaules.

-Plus jamais.

-Hmm ? marmonne-t-elle, à la limite de s'endormir.

-Plus jamais je ne laisserai quelqu'un te faire du mal comme elle a osé t'en faire.

-Je n'ai pas besoin d'une nounou, hein, pouffe Aerin avant de sourire, les yeux toujours clos. J'ai juste besoin qu'on reste tous ensemble.

-Promis, je promets de mon plein gré, presque émue lorsque l'image d'un avenir heureux me traverse.

Une famille. J'avais finalement trouvé ma famille.

Comme quoi le sang n'est jamais celui qui fonde celle-ci.

-Je t'aime, Aerin, sincèrement. Merci de m'avoir acceptée comme j'étais.

-Moi aussi, je t'aime, Serindë. Merci d'être la sœur que je n'ai jamais eue.

Je renforce doucement mon étreinte, et nous nous laissons bercer par le vent qui souffle et le ronronnement du chaton.

Eyelash BeatOù les histoires vivent. Découvrez maintenant