chapitre trois

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— MANCHESTER
1990

WILLIAM REGARDA sa copine, qui passait le portail du petit parc à côté de chez lui. Le jeune homme habitait à côté d'un petit bois, dans lequel il y avait un parc. Il était toujours bien entretenu par la ville. Il était grand, l'espace pour les enfants était assez loin pour qu'il y ait moins de nuisances sonores.

Courtney était la petite-amie de William depuis cinq mois. Monsieur et Madame Hamilton la trouvait parfaite. Elle était grande, blonde et souriante. Elle faisait de l'équitation. Elle n'était pas du genre à se plaindre. Mais c'était surtout la fille parfaite pour leur fils étant donné qu'elle venait d'une famille aisée elle-aussi. Ses parents voulaient absolument qu'il sorte avec quelqu'un du même milieu. Et Courtney correspondait parfaitement à ce critère.

  — Hey, fit le blond en se levant.

  Il déposa un léger baiser sur ses lèvres avant de la conduire jusqu'au banc où il était assis précédemment. Ils y allaient de temps à autre. Même si en général, ils étaient soit chez l'un, soit chez l'autre.

  — Tu dors à la maison ce soir ? demanda la blonde, les mains dans les poches de sa doudoune.

  Le mois de mai était un peu plus froid que d'habitude cette année-là.

  — Oui, mes parents devraient accepter.

  Elle savait que quelque chose le tracassait. En temps normal, c'était le premier à lancer des sujets de discussion, à rigoler de tout et de rien. Et là, il avait les pensées ailleurs.

  — Qu'est-ce qu'il y a ?

  — Je me disais juste que j'avais de la chance d'être avec toi.

  C'était un mensonge, évidemment. En vérité, il pensait à la bijoutière qu'il avait vu cinq jours plus tôt. Chaque soir, il repassait devant la bijouterie en espérant la voir, mais elle n'était jamais là. De toute façon, c'était sûrement mieux comme ça. Il ne voulait pas rendre Courtney malheureuse.

  Cette dernière déposa un baiser sur sa joue avant de déposer sa tête sur son épaule.

  — Moi aussi j'ai de la chance d'être avec toi.

  Il détourna le regard vers le reste du parc afin d'éviter les prunelles de sa copine. Les trois premiers mois de leur relation avaient été féerique. Ils avaient passé énormément de temps tous les deux. Puis, durant le mois de mars, Courtney était partie à un stage en Irlande en rapport à l'équitation. Et trois semaines plus tard, quand elle était revenue, tout avait changé. Ils en étaient tous les deux conscients, mais ils préféraient tous les deux fermer les yeux.

  L'amour était là, mais beaucoup moins puissant qu'à leur début. William en venait même à douter de ses sentiments. Il se demandait s'il sortait avec elle pour faire plaisir à ses parents, ou seulement parce que lui-même l'aimait vraiment. Et ce n'était jamais bon signe d'avoir des doutes à ce sujet-là.

  — Pourquoi on n'est plus capable de parler ? demanda-t-il soudainement. Tu ne me racontes plus comment tes journées se sont passées, tu ne me racontes plus les histoires de ton enfance ou les choses farfelues que la vie d'actrice t'a apporté. Est-ce qu'on a épuisé nos sujets de conversations ?

  — Je ne crois pas. On devrait faire plus d'effort pour retrouver les débuts de notre relation. En commençant par tout se dire. J'ai l'impression de sortir avec un garçon aux mille secrets.

  Pendant ce temps, Clark et Agatha s'offraient une petite marche. Agatha avait deux heures de pause entre ses deux jobs, et elle avait décidé de les passer avec sa meilleure amie.

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant