chapitre dix-sept

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— MANCHESTER
1990

WILLIAM SORTIT de chez lui, suivit par Ethan, qui assurait sa sécurité. Le blond était en chemin pour acheter un cadeau à sa mère. Un bijou qu'elle mettrait une fois, avant de le ranger avec tous ses autres bijoux. C'était toujours ainsi que ça se passait : Jane portait les bijoux de créateurs et délaissait ceux que ses enfants lui offraient. Soi-disant, la qualité n'était pas la même. Et pourtant, autant Lydia que William s'obstinaient à lui acheter un cadeau pour l'anniversaire, de peur de la décevoir. Et Dieu sait qu'elle était facilement déçue. Et qu'elle était rancunière.

  Le jeune homme monta dans le SUV, conduit par Ethan. En ce moment, les apparitions publiques n'étaient pas sa passion. Les paparazzis étaient toujours là. Et récemment, sa relation avec une actrice avait été révélée au grand jour. Au moment où elle venait de partir en Irlande.

  Quelques minutes plus tard, le SUV se gara sur un grand parking, pas très loin de la bijouterie. William sortit du véhicule noir avant de se diriger d'un pas rapide vers la petite boutique indépendante.

  — Mr Hamilton, vous devriez mettre vos lunettes de soleil.

  Il soupira.

  — Non, répondit-il sèchement.

  Il était en permanence sur les nerfs. Il détestait ses études, il détestait être connu et il détestait encore plus ses parents. Ils ne vivaient que pour l'argent. William en venait même à se demander pourquoi ils avaient décider d'avoir des enfants si c'était pour les délaisser comme des vieilles chaussettes. Si sa vie devait être imagée, il serait une chaussette trouée. Sa sœur serait la deuxième chaussette trouée. Et leurs parents seraient des chaussures en cuir, admirées par les plus grandes célébrités.

  Et la beauté de William en faisait sa célébrité.

  Il avait besoin de sortir, de voir le monde extérieur. Il préférait largement se rendre à une boutique plutôt que d'emmener la boutique à lui. Recevoir une bijoutière était une bonne chose, mais se rendre dans sa boutique en était une autre.

  — Ethan, restez dehors, s'il-vous-plaît. J'aimerai être un peu seul.

  Le garde du corps obéi avant de se poster à l'entrée de la bijouterie. Le blond entra dans la boutique, faisant relever la tête de la vendeuse, plongée dans sa lecture.

  Elle était jolie. Mais ce n'était pas le sujet du jour.

  Et en plus d'être jolie, elle semblait adorable. Et encore une fois, il s'égarait.

  Il ne réagit pas face au sourire maladroit qu'elle lui adressait. Il restait de marbre, ne retranscrivant aucune émotion.

  — Bonjour. Je peux vous aider ?

  Et elle avait une voix angélique.

  Il s'approcha un peu du comptoir, avant de poser ses mains sur celui-ci. Il jouait nerveusement avec ses doigts, espérant que cela ne se voyait pas.

  — Je cherche un bijou pour ma mère, annonça-t-il. J'ai un bon budget, vous pouvez tout me proposer.

  Elle acquiesça et lui indiqua de la suivre.

  William jeta un œil à l'extérieur, ou Ethan faisait la surveillance. Tout avait l'air de se dérouler à merveille.

  Il se concentra de nouveau sur la bijoutière, qui avait commencé à parler. Il n'avait même pas écouté le début. En même temps, elle avait l'air si parfaite. Comment se concentrer sur autre chose que sur sa personne ?

  Elle lui montra une multitude de bijoux, qu'il imaginait sur sa mère. Et bizarrement, parfois, aucune image ne lui venait en tête. Comme si c'était quelque chose qui n'arriverait jamais : voir un bijou offert par lui sur le poignet, le cou ou le doigt de sa mère.

  — Vous aimez ce bracelet ? demanda-t-il après avoir vaguement réussi à l'imaginer sur sa génitrice.

  Il observa la réaction de la brune, qui avait un sourire peint sur ses lèvres. Ses yeux bruns étaient légèrement brillants, elle était aussi jolie qu'un diamant.

  — La vraie question est, est-ce que votre mère l'apprécierait ?

  — Je pense.

  Elle sortit le bracelet de la vitrine, sous les yeux attentifs du blond. Il fallait qu'il se reprenne en main. Une bijoutière, qu'est-ce qu'il lui prenait ? Ses parents ne cautionneraient jamais qu'il fréquente quelqu'un de classe moyenne.

  D'habitude, il n'était pas très bavard. Mais à ce moment précis, il ressentait l'envie de tenir une conversation avec elle.

  — C'est bientôt son anniversaire, vous savez.

  — Quand ça ?

  Et elle posait des questions. Elle était définitivement parfaite.

  — Demain. Je m'y prends un peu tard pour choisir les cadeaux.

  — Vaut mieux tard que jamais.

  Il hocha la tête, un timide sourire au coin des lèvres.

...

  Et maintenant, elle était une de ses raisons d'avancer. Mais se remettre avec Courtney et oublier sa courte relation amicale avec Agatha ne pouvait être qu'une bonne idée. Deux personnes aussi différentes ne pourraient jamais faire pair, d'après lui.

Publié le 05/08/23

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant