chapitre vingt-quatre

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— MANCHESTER
1990

AGATHA GARA sa voiture dans la grande cour de la maison des Hamilton. Jane lui avait confirmé l'adresse par téléphone.

  Elle resta ébahie devant la grandeur de la demeure. Son appartement devait faire un cinquième de cette maison. De ce manoir presque. En fait, c'était davantage un manoir qu'une maison. Puis elle se résigna à toquer à la grande porte d'entrée de leur maison. La porte était noire tandis que les pierres constituants le manoir étaient marrons foncées.

  A peine trente secondes plus tard, Jane lui ouvrit la porte. Elle avait un sourire aux lèvres. Agatha eu une bonne impression en la voyant. Elle semblait plus gentille en vrai qu'en photo.

  — Agatha Landry, je me trompe ?

  — C'est bien moi, répondit-elle, un petit sourire aux lèvres.

  — Entrez.

  La brune ne se fit pas attendre et pénétra à l'intérieur de la demeure. C'était magnifique. Très grand, spacieux. Jane conduisit la jeune femme vers une pièce au bout d'un couloir. Cela semblait être son bureau. Le couloir était long, on pouvait compter au moins dix portes qui menaient chacune à des pièces différentes.

  La femme d'affaire fit signe à la brune de s'asseoir sur le siège en face du bureau. Elle s'exécuta.

  — Mettez-vous à l'aise, fit Jane, un sourire accueillant aux lèvres.

  Agatha retira sa veste en jean avant de la poser sur ses genoux. Le bureau était un nid à chaleur. Les murs verts foncés devaient y être pour quelque chose. Il y avait de jolies moulures blanches au plafond. Il y avait une statue qui devait valoir le prix de l'appartement de la jeune femme. Il y avait des bibelots semblant avoir traversé plusieurs générations.

  — Expliquez-moi ce qu'il y avait dans l'article.

  — Vous n'êtes pas sans savoir que William s'est remis avec Courtney.

  La femme d'affaires hocha la tête. Agatha avait fait exprès de s'habiller assez bien pour ne pas paraître trop... pauvre ? Ils finiraient pas apprendre qu'elle galérait à terminer ses fins de mois, mais ce n'était pas la priorité pour l'instant. Leurs familles étaient deux extrêmes.

  — Et, hier soir, il est venu me voir à la brasserie où je travaille.

  — Vous connaissez personnellement mon fils, alors ?

  Elle hocha la tête.

  — Et il n'avait pas mis de lunettes de soleil ou de casquette pour cacher son identité.

  Jane murmura dans sa barbe des mots incompréhensible pour son interlocutrice.

— Qui êtes-vous pour lui ? Pourquoi ne nous a-t-il jamais parlé de vous ?

La brune haussa simplement les épaules. Elle en avait sans doute déjà dit trop.

— On s'est rencontrés il y a peu de temps.

C'était simplement ce qu'elle devait dire. Le but n'étant pas de mettre William dans le viseur de ses parents.

— En tout cas, je vais passer un concours pour entrer dans l'université de Manchester et j'adorerai ne pas être mêlée à des histoires concernant la deuxième famille la plus influente d'Angleterre. D'autant plus quand il s'agit d'une histoire de tromperie. Avec tout mon respect, Mme Hamilton, j'aimerai faire quelque chose pour que cette article disparaisse. je ne veux pas que cela ajoute une tâche à mon dossier. J'espère que vous le comprenez.

Jane leva les yeux aux ciels. Une fois de plus, elle allait devoir réparer les bêtises de son fils.

— On fera de notre possible pour que demain, tout le monde ait oublié qui vous étiez, Agatha.

— Merci.

Poliment, la jeune femme se leva.

— Tenez-moi au courant, s'il y a quelque chose que je peux faire.

— Maintenant que j'ai votre numéro, je pourrai vous tenir au courant de cette affaire.

Jane raccompagna Agatha jusqu'à la porte d'entrée.

— Merci d'avoir pu me recevoir aussi vite.

— C'est normal. Vous aviez l'air si paniquée au téléphone. Je ne pouvais pas laisser une jeune femme en détresse.

Elle lui adressa un sourire en signe de remerciement. Puis la brune quitta le domicile, soulagée.

Publié le 30/08/23

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant