chapitre cinquante-deux

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— MANCHESTER
1991

LE MOIS de décembre était arrivé à une vitesse éclaire. Agatha montait toujours son sapin de Noël au début du mois. Elle aimait se plonger dans l'ambiance dès que le mois de novembre se terminait. Elle avait un petit calendrier qu'elle tenait. Chaque jour, elle regardait un téléfilm de Noël. Et elle aimait bien cette tradition. Elle l'avait créé et elle espérait que ses futurs enfants feraient perdurer cette tradition.

  Dès le cinq décembre, William et elle étaient partis chercher un sapin de Noël. Elle avait tenu à ce qu'il l'aide à choisir son sapin et pour le décorer. Cette année, il aurait deux sapins à décorer. Même si chez lui, c'était sa mère, qui aimait tout diriger, qui faisait la moitié du sapin. Edouard mettait l'étoile en haut du sapin et Lydia et William mettaient quelques guirlandes par-ci par-là. Mais cette année, les choses seraient différentes. Lydia ne serait plus là pour monter le sapin avec lui.

  William n'était pas tant que ça embêté par le départ de sa sœur. Il pensait que ça l'aurait davantage impacté. Mais finalement, ils se voyaient très souvent et le blond passait pas mal de temps loin de chez lui alors il n'avait pas le temps de penser à ça. Entre ses missions avec la Royal Navy et sa relation avec Agatha, il avait souvent l'esprit occupé. Et il aimait ça. Finalement, c'est la vie dont il rêvait depuis quelques temps déjà.

  Agatha était emmitouflée dans la doudoune noire de William. Elle avait son odeur et elle était assez épaisse pour affronter le froid polaire de ce mois de décembre. William, lui, avait un polaire bleu qui le rendait très attirant aux yeux de la brune.

  Ils regardaient parmi les petits sapins exposés à l'extérieur de l'enseigne. Pour la première fois, elle n'allait pas investir dans un sapin en plastique. Son copain l'avait convaincue qu'un vrai sapin était beaucoup mieux. Il était davantage traditionnel et en plus, il sentait bon. Il avait l'odeur de Noël.

  L'avantage des sapins en plastique, c'était qu'elle pouvait le garder plusieurs années de suite sans problème.

  — Celui-là, il est pas mal, déclara-t-elle en pointant du doigt un sapin.

  — Il me parait un peu dégarni, répliqua William.

  Il se décala légèrement et désigna un autre sapin. Il était touffu et pourrait accueillir sans problème une panoplie de décorations.

  — Pense au prix, Will. J'ai un budget serré. 

  Il leva les yeux au ciel avant d'interpeller un vendeur. Il attrapa ce petit sapin touffu qu'il avait repéré. Elle le fusilla du regard.

  — Il sera parfait dans ton appart', ajouta le blond en suivant le vendeur jusqu'aux caisses, à l'intérieur du bâtiment qui mettait en exposition ses sapins.

  Elle le suivit, les mains dans les poches. Elles fut prises de court par la chaleur qu'apportait la boutique. Bientôt, elle retira ses mains de ses poches et ouvrit la fermeture éclaire de la doudoune.

  William paya, sous les yeux attendris de la brune qui essayait de lui en vouloir mais qui ne pouvait s'empêcher de craquer.

  Il attrapa finalement le sapin une fois le paiement terminé.

  — Je vais avoir besoin d'aide pour le porter, fit-il, sortant sa brune de ses pensées.

  Elle lui sourit avant d'attraper le tronc du sapin, pendant qu'il portait l'avant. Ils sortirent du magasin, traversant les allées remplies de sapin jusqu'à la voiture du blond.

...

  Agatha mit l'étoile en haut du sapin. Elle était d'un doré éclatant. Elle appartenait à son arrière grand-mère, qui en avait fait don à sa grand-mère avant sa mort. Puis sa grand-mère en avait fait don à sa mère qui avait finit par le donner à sa fille. David l'avait refusée puisqu'il voulait que ce soit sa sœur qu'il l'est. Il trouvait que c'était plus symbolique de se la passer de femme en femme.

  Alors Agatha prenait soin de la nettoyer chaque année, d'enlever la poussière et d'en prendre le plus soin possible. Elle y tenait beaucoup.

  Il était dix-neuf heures, la nuit était déjà tombée sur Manchester. Ils avait laissé les volets ouverts, laissant la lumière de la lune et des étoiles éclairer la cuisine.

  William passa son bras sur les épaules de sa copine, admirant avec elle le sapin.

  — Nous avons plutôt bien accompli notre mission, commenta William avant de la regarder.

  Elle le regarda à son tour, un sourire satisfait aux lèvres.

  — C'est un peu grâce à toi aussi, répliqua-t-elle en déposant un rapide baiser sur la joue du blond.

  Il rougit légèrement, mais pas assez pour qu'elle puisse le remarquer.

  — Je t'aime, chuchota-t-il.

  Le cœur d'Agatha loupa un battement. Elle sentit ses joues chauffer et son souffle se couper. Elle perdait tous ses moyens. Elle sourit maladroitement avant de le regarder. C'était la première fois qu'il lui disait ces trois petits mots.

  Leurs prunelles se croisèrent. Le blond sentait son cœur battre à une allure rapide. Pour autant, il ne regrettait pas de lui avoir dit ça. Ces trois petits mots étaient pendus sur sa langue depuis longtemps et il était soulagé de les avoir enfin dit.

  — Je... commença-t-elle.

  Sa gorge était sèche. Il l'aimait et elle l'aimait. Et elle était heureuse de l'aimer.

  — Moi aussi, je t'aime.

  Elle se tourna légèrement pour lui faire face. Puis elle se mit sur la pointe des pieds et déposa un baiser sur ses lèvres.

  — Je t'aime, je t'aime et je t'aime, répéta William d'un ton assuré en fixant ses prunelles.

  Elle l'embrassa. Elle n'était pas gênée puisque c'était réciproque. C'était un amour à double sens. Un amour sincère. Elle aimait dire que le positif attirait le positif. Sa vie était positive.

Soudain, des tocs se firent entendre sur la porte. Agatha râla avant de faire un aller jusqu'à la porte d'entrée.

— Tu attendais du monde ? demanda William en s'asseyant sur le canapé.

La brune secoua négativement la tête avant de regarder dans la serrure de la porte. Elle fronça les sourcils en voyant Ethan.

  — C'est ton garde du corps, annonça-t-elle en ouvrant la porte.

  William accouru vers elle. Ethan fit signe au couple qu'il devait entrer dans l'appartement. La conversation était confidentielle.

  — Vous allez fermer les volets et ne vous approchez pas des fenêtres.

  — Pardon ? répliqua immédiatement Agatha.

  — Pourquoi ? demanda William.

  — Il y a au moins vingt paparazzis dehors. Si on les fait attendre longtemps, ils finiront par partir.

Ils hochèrent la tête. Puis Ethan éteignit les lumières du salon.

— Ils risqueraient de vous voir.

William regardait Agatha. De là où il était, il savait qu'elle stressait. Il savait qu'elle était dans une situation inconfortable et il s'en voulait énormément.

— Je suis désolé, Ag's.

Elle lui sourit, touchée par ses excuses.

Finalement, ils avaient passés la soirée dans le selier, assis par terre. C'était la seule pièce sans fenêtre. Elle était vraiment petite. Ethan était resté dans la cuisine, a regardé discrètement a l'extérieur. Ils avaient déjoué le plan des paparazzis et étaient restés dans l'ombre. Ils avaient passé la soirée à rigoler, comme si personne ne les attendait en bas. Comme s'il n'y avait qu'eux et personne d'autre.

Publié le 01/12/23

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant