chapitre quatorze

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— MANCHESTER
1990

Agatha regarda sa montre, qui lui indiquait qu'il était dix heures. Elle s'apprêtait à faire les portes ouvertes de l'université de Manchester avec Kingsley. Elle était impatiente de franchir les grandes portes, de visiter les salles de classes dont elle avait tant rêvées. Elle se demandait même comment c'était possible de rêver de salle de classe.

Elle descendit de son immeuble, rejoignant la voiture de Kingsley, garé devant la porte d'entrée.

Kingsley, le beau gosse qui faisait craquer toutes les filles, l'attendait devant son immeuble. En y repensant, c'était fou. Il la faisait sentir comme si elle était la seule femme de l'univers.

  Elle monta dans la voiture, un grand sourire aux lèvres. L'excitation à l'idée d'entrer dans l'université mancunienne l'envahissait.

  — Coucou, monsieur le guide.

  — Bonjour, madame l'étudiante.

  Elle s'assît sur le siège passager, un grand sourire aux lèvres.

  Le trajet se fit dans un grand brouhaha, entre le bruit de la radio et des différentes conversations qui s'enchaînaient.

  Agatha descendit de la voiture, déjà ébahie par la superficie du bâtiment qui se présentait à elle. Elle en avait des frissons.

  Kingsley était plutôt lassé de cette façade à force de passer devant tous les jours, sachant très bien qu'à l'intérieur il y travaillerait. Il n'était pas l'intello de la classe mais il se débrouillait, il n'avait pas vraiment le choix. Ses parents étaient à cheval sur ses notes depuis le collège. Maintenant que sa mère avait un copain, c'était différent. Elle exigeait de lui qu'il soit dans le droit chemin, autant dans les études que dans la vie personnelle. Mais pour autant, elle ne s'en préoccupait plus tant que ça. Il avait juste pris l'habitude de tout faire parfaitement, dans les règles de l'art.

  La brune longea l'allée, déjà jonchée d'étudiants, faisant office de guide le temps d'une matinée.

  — On commence par quoi ? demanda-t-elle en se tournant vers son collègue.

  — Les salles de classe ?

  Ils commencèrent alors par les différentes salles. C'était totalement différent de ce qu'elle avait pu imaginer et elle se voyait déjà sortir son trieur et sa trousse.

  La visite de l'établissement dura une bonne heure, la jeune femme visitait chaque recoin. Même des recoins dont Kingsley n'avait pas idée de l'existence.

  Ils arrivèrent sur le parking, rejoignant la voiture. Le temps se figea pour le brun quand Agatha le prit dans ses bras.

  Ses yeux bruns étaient posés sur elle. Son cœur battait probablement à une allure trop rapide mais peu l'importait, il l'avait dans ses bras. Il se demandait comment une fille pouvait à tel point changer sa vie. Il pensait toujours à elle. Il reprenait parfois ses expressions et rien qu'en la voyant, un sourire apparaissait sur son visage. Peu importe s'il était triste, s'il était heureux, s'il était déçu... Le fait de savoir qu'il la verrait à la brasserie dans la soirée l'aidait à se relever.

Elle était l'amour de sa vie. Le coup de foudre qui n'arrive qu'une fois. La seule fille a pouvoir lui mettre des papillons dans le ventre. Et Dieu sait qu'elle n'était pas la première fille qu'il avait aimé. Mais Dieu sait aussi qu'il n'a jamais aimé une fille comme il l'aimait elle.

  — J'ai hâte de te croiser tous les jours dans les couloirs, confia-t-elle en reculant légèrement afin d'être face à lui.

  Il posa sa main sur l'épaule droite de son interlocutrice.

  — Agatha, mon aile est là, commença-t-il en pointant du doigt un côté du grand bâtiment. Et toi, t'es à l'autre bout.

  — Pas grave, j'achèterai un talkie-walkie pour pouvoir te parler à distance.

  Il rougît légèrement.

  — Ce serait un achat utile, répondit-il. J'y réfléchirai.

  Elle lui adressa un sourire avant d'entrer dans la voiture. Kingsley resta quelque millisecondes debout, essayant de faire disparaître le sourire idiot qui traînait sur ses lèvres. Il l'aimait tellement que ses mains en était moites. L'amour le rendait nerveux. La peur de faire quelque chose de mauvais qui diminuerait ses chances de sortir avec elle était toujours présente. Et la petite voix dans sa tête lui chuchotait qu'elle était trop bien pour lui.

Publié le 26/07/23

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant