chapitre dix-huit

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— MANCHESTER
1990

AGATHA REGARDAIT les étoiles, assise sur le petit balcon de son appartement. Elle arrivait à discerner quelques constellations. La jeune femme avait fini un peu plus tôt à la brasserie, en même temps que Kingsley. Et il était avec elle. Assis à côté d'elle.

  Cinq jours étaient passés depuis que William avait annoncé à Agatha son désir de sortir de nouveau avec Courtney. Et ça faisait cinq jours qu'ils n'avaient plus eu de nouvelles l'un de l'autre.

  La brune se concentra sur une des étoiles. Puis elle regarda Kingsley, qui la regardait déjà. La lune reflétait sur sa peau matte. Les éclats des étoiles brillaient dans ses yeux, comme des diamants scintillaient au soleil. Il était encore plus beau de nuit.

  C'était un soir de pleine lune. Agatha les considéraient comme des soirées où plusieurs choses inattendues pouvaient se passer. Elle ne s'imaginait pas voir une étoile filante un autre soir qu'un soir de pleine lune.

  Le ciel était dégagée, propice pour une bonne soirée. En effet, elle pouvait mieux observer les détails, parfois cachés par les nuages.

  Kingsley pensait au tableau de Vincent Van Gogh, qu'Agatha lui avait montré plusieurs fois. C'était un de ses tableaux préférés, elle le trouvait magnifique.

  Un agréable silence s'installait. La nuit était calme et la compagnie de Kingsley était plaisante.

  — Je ne sais pas comment fait Neil Armstrong, j'aurais trop peur de me perdre dans l'espace.

  Agatha lâcha un léger rire avant de laisser tomber sa tête sur l'épaule de son ami.

  — Normalement, ça ne devrait pas arriver.

  — La vastitude de l'espace ne te fais pas peur ?

  — Parfois si. On est si petit. Dans l'univers, on doit être encore plus petit qu'un grain de sable. Avec un peu de chance, t'atterriras dans une autre voie lactée avec des extraterrestres accueillants en te perdant.

  Il secoua la tête, peu convaincue par l'idée.

  — T'es une vraie encyclopédie vivante, toi.

  — Pose-moi une question sur l'astronomie, et je t'y répondrais sans faute.

  Il réfléchit quelques secondes.

  — Pourquoi Vénus s'appelle ainsi ? Ou pourquoi Jupiter s'appelle Jupiter et pas Jonathan ?

  Elle laissa un léger rire s'échapper face à sa deuxième question.

  — Vénus était une déesse romaine de l'amour et de la beauté. On la connaît aussi sous le nom d'Aphrodite, dans la mythologie grecque. Et c'est la mère de Cupidon. Et Vénus est aussi à l'origine du mot vendredi. Et concernant Jupiter, c'est un dieu romain. Il est le maître des autres dieu. Et la planète Jupiter est la plus grande et la plus lourde de notre système solaire. Elle est nommé ainsi en raison de sa grande luminosité. Et Jupiter est le père de Vénus.

  — Tout est relié, c'est bien fait.

  La brune hocha la tête. Elle ne se lasserait jamais de ce sujet.

  — Tu es un joyau de Vénus, déclara-t-il en la regardant dans les yeux.

  Elle sentit son cœur palpiter. Elle était presque émue. C'était la plus belle chose qu'on puisse lui dire.

  Elle prit Kingsley dans ses bras. Elle se sentait tellement reconnaissante de l'avoir trouvé. Lui qui l'écoutait étaler sa science, qui la montait sur un piédestal.

  — Kingsley, t'as bien progressé en matière de séduction.

  Elle desserra l'étreinte avant de le regarder dans les yeux. Il lui adressa un léger sourire reconnaissant. C'était pour elle et grâce à elle.

  — Je t'aime, Agatha. Mais toi, est-ce que tu m'aimes ?

  Elle hocha doucement la tête.

  — Je t'aime, Kingsley. Dès le moment où t'as passé la porte de la brasserie, je t'ai aimé. Dès le moment où tu m'as adressé ton premier sourire et ta première blague, je t'ai aimé.

  — Et dire que je pensais que ce n'était pas réciproque. Avec l'arrivée soudaine de William-

  Elle posa son index sur ses lèvres pour qu'il cesse de parler du jeune homme. Il n'avait rien à faire dans cette conversation.

  — Dans l'univers, il doit y avoir quatre milliards de garçons, et pourtant, c'est toi que je veux.

  Il l'embrassa tendrement, comme si elle était une œuvre d'art. Plus qu'une seule chose comptait à ses yeux : elle. Il n'y avait qu'eux. Le monde autour semblait avoir disparu pour laisser place à monde romantique, où il n'y aurait qu'eux et l'amour qui les unissait. Seul Agatha pouvait lui faire ressentir cette panoplie infinie de sensations. Avec elle, il passait par toutes les émotions, et c'était sûrement ce qui faisait la beauté de l'amour. Il était imprévisible et réconfortant.

  Ils se séparèrent quelques petites secondes plus tard, toujours aussi hypnotisé par ce qui semblait être leur premier baiser.

  L'haleine mentholée du jeune mancunien s'écrasait sur le cou de la jeune femme, qui souriait timidement. Elle réalisait qu'elle venait d'embrasser Kingsley, le garçon qu'elle aimait.

  — Je tuerai pour pouvoir revivre ce moment, chuchota-t-il.

  Le regard d'Agatha était doux, elle ne ressentait que du bonheur. Et rien ni personne ne pouvait l'entraver. Si on lui annonçait la pire nouvelle du monde, elle n'y prêterai même pas attention tant elle était transportée dans ce moment inoubliable.

Publié le 09/08/23

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant