𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒

chapitre quarante-neuf

— MANCHESTER
1991

WILLIAM AVAIT promis à Agatha qu'il l'attendrait en bas de chez elle à vingt heures pétante. La jeune femme était toute excitée à l'idée de leur premier rencard. Les choses devenaient officielles et elle aimait cette pensée. Autant qu'elle aimait William.

Elle avait mis une robe longue dorée, qui brillait sous la lumière. Clark lui avait dit qu'elle serait magnifique dans cette robe. Elle avait ajouté que William sourirait à en avoir des crampes aux joues en la voyant. Elles tenaient, autant l'une que l'autre, à ce que ce rendez-vous soit parfait. D'après Clark, le premier rencard était décisif dans une relation. Et elle avait raison. Peut-être qu'à l'issue de ce rencard, les choses seraient différentes, d'une façon ou d'une autre. Et elle était impatiente de le savoir.

Dans dix minutes, il devrait être en bas de son immeuble. Plus l'heure approchait, plus son cœur battait vite. Elle sentait ses mains devenir moites. Elle pouvait entendre son cœur résonner dans ses oreilles. Elle avait tellement de papillons dans le ventre qui lui donnaient un sourire rayonnant aux lèvres. Elle ne s'était pas sentie si vivante depuis longtemps. Et tout ça, c'était grâce à William.

Elle se regarda dans le miroir, ajustant ses dernières mèches lissées. Elle avait détaché ses cheveux. Elle se sentait libre, jolie. Elle aimait voir ce rouge à lèvres rouge sur ses lèvres, elle aimait voir ce mascara sur ses cils. Elle aimait voir son corps dans une si jolie robe. Elle aimait l'idée de se sentir aussi jolie, d'avoir confiance en elle le temps d'une soirée. Et pourtant, il s'agissait des articles premiers prix. Et, pour une fois, ça passait inaperçu. C'était si jouissif.

Désormais, six minutes la séparaient de ses retrouvailles avec William. Ce même sourire trônait sur ses lèvres. Et les papillons voltigeaient toujours dans son estomac.

Elle éteignit toutes les lumières de son appartement puis en sortit. Elle appuya sur l'interrupteur afin d'éclairer le palier. Elle ferma sa porte d'entrée à clé. Elle appuya sur le bouton de l'ascenseur avant d'éteindre la lumière du palier. Le cage en fer ne prit pas longtemps à arriver. A peine quelques secondes plus tard, elle était au rez-de-chaussée.

Elle sortit de l'immeuble. Elle fut intérieurement soulagée en voyant la voiture de William, garée sur le parking. Il était venu sans son garde du corps. Il sortit de sa voiture en la voyant. Il avait mis un costard noir. Il était d'une beauté à en faire fondre plus d'une. Elle avait l'impression de se liquéfier devant son sourire. Il était si craquant avec sa mèche rebelle qui retombait sur son front.

Elle sentit tout un tas de papillons s'agiter dans son estomac, encore plus fort que quelques minutes plus tôt. Un grand sourire vint incurver les lèvres du blond. Les lèvres qu'elle rêvait d'embrasser sur le champ.

Elle marcha d'un pas déterminé vers lui. Quand il la vit dans cette robe, son cœur fondit. Elle était tellement belle. Elle s'était si bien apprêtée pour leur premier rencard. Il avait envie de la serrer dans ses bras. Il en avait des étoiles dans les yeux. Et c'est ce qu'il ne tarda pas à faire quand elle arriva face à lui. Le cœur en tachycardie, il réalisait la chance qu'il avait à ce moment précis. Etre tombé amoureux d'elle était la meilleure chose qu'il lui soit arrivé. Et après avoir attendu aussi longtemps que ses sentiments soient réciproque, il comptait profiter un maximum. Il avait hâte de passer cette soirée avec elle. Juste tous les deux.

— Sir Hamilton, chuchota-t-elle en plongeant son regard dans le sien.

— Milady, répondit-il, regardant les yeux bruns de sa brune.

Elle lui vola un baiser. Ce surnom avait emballé son cœur et elle n'avait pas pu se retenir.

...