chapitre dix

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— MANCHESTER
1990

AGATHA COMPOSA le numéro de l'université de Manchester. Elle en avait longuement discuté avec ses parents qui lui avaient promis de l'aider financièrement, avec le peu de moyens qu'ils avaient. Ils avaient promis qu'ils feraient encore plus d'économies pour qu'elle puisse avoir l'avenir qu'elle mérite. Pour qu'elle puisse continuer dans la filière qu'elle voulait à l'université de Manchester.

Elle prenait enfin son avenir en main.

La première sonnerie laissa Agatha mal-à-l'aise. Elle avait peur de bégayer et de raconter n'importe quoi.

Au bout de deux sonneries, une voix féminine répondit. Le cœur de la jeune femme battait à fond, elle l'entendait même dans ses oreilles. Elle devait être rouge de la tête au pied.

— Bonjour. Je m'appelle Agatha Landry.

  — Bonjour.

  — J'aimerai m'inscrire en candidat libre au concours d'admission pour l'école de physique et d'astronomie.

La secrétaire demanda les informations relatives aux inscriptions et tout ce qui s'en suivait. Agatha était surexcitée.

Quand elle confirma que l'inscription était prise en compte, la brune se retint de crier de joie. Puis la dame lui indiqua des programmes de révisions, et elle n'omit pas de lui dire que le taux d'admission était faible. Que le résultat au concours devait être très bon. Et les anciens bulletins aussi.

Agatha avait toujours était une élève intelligente et calme. Ses professeurs lui mettaient toujours d'excellentes appréciations et d'excellentes notes. Elle et son frère étaient la fierté de leurs parents. Ils étaient tous les deux déterminés à réussir.

Dès que l'appel prit fin, Agatha sauta de joie dans son appartement, improvisant une danse de la joie. Elle appela dans la foulée ses parents et Clark. Elle raconterait tout à Kingsley dans la soirée. Et concernant William, elle se rendrait au parc ce soir.

...

William se leva en entendant son père entrer dans la maison. Sa mère était rentrée un peu plus tôt du boulot, elle préparait un gâteau.

— Maman, papa, j'aimerai vous parler.

— Allez-y, répondit son père en déposant ses affaires dans le hall d'entrée.

— Pourriez-vous venir tous les deux sur le canapé ?

Sa mère déposa son tablier avant de venir à son tour dans le salon, où les deux hommes étaient déjà installés. Mme Hamilton s'installa au coin du canapé, à côté de son mari.

  — En fait, je ne veux pas poursuivre mes études.

  Un blanc s'installa. L'expression faciale de ses parents changea. Ils passèrent du sourire à la déception.

  — Vous moquez vous de moi ? répondit durement son père. Vous ne pouvez pas prendre des décisions comme ça !

  — Mais, écoutez-moi ! J'ai de bonnes raisons. Je ne veux pas être comme vous, papa. Je ne veux pas gâcher ma vie à faire un métier qui ne me passionne pas. C'est votre voie, pas la mienne.

  Sa mère ne disait rien, regardant William et son mari se quereller.

  — Maman ! Dites quelque chose.

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant