𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒

chapitre quarante-huit

— OLDHAM
1991

DAVID ET sa sœur avaient déjà enchaîné quatre bijouteries, à la recherche d'une bague de fiançailles. Mais David s'avérait être très exigeant et c'était quasiment impossible de le satisfaire. Alors ils avaient du quitter le périmètre du centre de Manchester et chercher des bijouteries dans les alentours.

Agatha entra en première dans la cinquième bijouterie, qui était plus petite que toutes celles qu'ils avaient pu faire avant. David la suivit, se penchant directement vers les vitrines montrant les différents modèles de bagues.

Ils avaient commencés leurs recherches à neuf heures, il n'était pas loin de midi. Ils savaient parfaitement où ils iraient manger après ces péripéties.

— Comment était ton premier rendez-vous avec Gina ? demanda la brune en lançant un regard vers son frère.

— T'as rencard avec un garçon ? demanda-t-il, la voix pleine de sous-entendus.

— Peut-être, répondit-elle d'un air détaché.

Il était content pour elle. Forcément, il espérait qu'elle sortait avec un type bien ce soir-là. Il avait confiance en Kingsley alors quand sa cadette était sortie avec lui, il n'y avait vu aucun problème. Mais là, il vivait beaucoup trop loin pour surveiller les moindres faits et gestes de cet inconnu qui fricotait avec sa sœur. Et c'était frustrant. Il aurait aimé observer leur rendez-vous avec des jumelles, juste pour s'assurer qu'il laissait Agatha entre de bonnes mains.

— Pour notre premier rendez-vous, je suis venu la chercher chez elle en voiture. Je l'avais emmené dans un restaurant, déjà très cher pour mes moyens de l'époque. En dessert, on avait partagé un flan. C'était trop romantique. Je m'étais surpassé pour que tout soit parfait. Et ça a l'air d'avoir eu l'effet escompté. Et quand je l'ai ramenée chez elle, elle m'a embrassé pour la première fois. C'était trop bien.

Elle hocha la tête. Mais la relation de Gina et son frère était tellement différente de celle qu'elle partageait avec William. Mais quelques détails pourraient quand même lui être utiles.

Il se pencha vers une bague en argent.

— Tu penses quoi de celle-ci ?

Cette scène la replongea dans le souvenir de sa rencontre avec William, quand il cherchait désespérément un bijoux qui pourrait plaire à sa mère. Elle sourît face à cette pensée.

— Agy, t'es toujours avec moi ?

Il l'avait toujours appelé comme ça. Au début, c'est parce que c'était plus simple à prononcer quand il était petit. Et finalement, ce surnom avait grandi avec eux. Elle n'avait plus entendu ce surnom depuis deux bonnes années déjà.

Elle redescendit sur Terre et regarda son frère.

— Tu disais ?

Il leva les yeux au ciel avant de lui remontrer la bague.

— Est-ce que tu aimes cette bague ? reprit-il.

La brune hocha la tête.

— Elle lui irait parfaitement, déclara-t-elle.

David interpella alors une vendeuse. Enfin, il avait choisi une bague. C'en était presque un miracle.

Une dizaine de minutes plus tard, ils sortirent de la boutique.

— J'ai envie d'aller à Old Trafford, déclara-t-il en rangeant l'écrin dans la poche de sa veste.

— Alors, allons-y.

Ils se mirent vite en route. Agatha alluma la radio.

— Qui est ce mystérieux garçon ? reprit-il en baissant le son de la radio.