𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒

chapitre seize

— MANCHESTER
1990

WILLIAM LEVA les yeux en voyant Courtney passer la porte de sa maison avec son garde du corps. Celui de William n'était jamais bien loin, mais il le laissait parfois tranquille, surtout quand il était avec Agatha. Son garde du corps, Vikram, était devenu un ami au fil du temps. Au fil des dix-huit années à ses côtés.

Le garde du corps de Courtney se posta à côté de celui du jeune homme. Quand à la jeune femme, elle s'assît à côté de William. Il se décala légèrement quand il sentit qu'elle s'approchait un peu trop.

— Courtney, que nous vaut cette visite ? demanda-t-il, un sourire amical aux lèvres.

— William, tu me manques.

— C'est trop tard pour faire machine arrière.

— Il n'est jamais trop tard.

William leva la tête vers le plafond, en manque de répartie.

— Ta relation avec Agatha ne te mènera à rien. Elle te détruira juste. Vous êtes trop différents. Vous avez chacun votre vie, et c'est sûrement mieux comme ça.

Il avait envie de se boucher les oreilles et de les rouvrir une fois qu'elle serait partie.

— Ce n'est pas tes affaires, le sujet est clos.

Courtney se tut avant de poser sa main sur la joue de William. Il la retira délicatement.

— Les journalistes sont tous au courant de notre rupture. Ça ne sert plus à rien de jouer la comédie. Tu vois des paparazzis autour de nous ?

Elle adopta un sourire narquois.

— Qui te dis que je joue la comédie ? Peut-être que je suis très sérieuse en affirmant que j'ai envie de t'embrasser.

— Sauf que ce n'est pas réciproque.

Ils restèrent quelques secondes à se fixer. La tension se faisait ressentir.

— Les journalistes ne sont pas obligés de tout savoir, chuchota-t-elle en mordillant sa lèvre.

Après tout, c'était impossible de perdre les sentiments forts qu'on avait eu pour une fille aussi vite. Agatha était là, mais Courtney était encore là elle aussi. Déterminée à le reconquérir et à écraser Agatha.

— Courtney, c'est un jeu dangereux auquel je n'ai pas envie de prendre part.

— Qu'est-ce qui est dangereux ?

— Les enjeux.

Si ses parents étaient là, ils seraient déterminés à bombarder leur fils de « conseils » qui ne plairaient qu'à eux, ignorant les sentiments de ce dernier.

— Tu m'aimes encore ? demanda-t-elle.

Il ne rougissait pas en la voyant. Il n'avait pas le cœur qui palpitait en la voyant. Il pensait à sa bijoutière à longueur de journée.

— Je ne pense pas.

La tension s'évanouit subitement. Courtney retira sa main de celle du blond avant de se lever. Elle avait attendu, en espérant qu'il changerait d'avis en se rendant compte que c'était elle. Que c'était avec elle qu'il devait être.

William se leva avant de rattraper Courtney, qui se dirigeait vers la porte. Il lui adressa un regard, auquel elle acquiesça. Elle connaissait ce qu'il voulait lui dire à travers des regards.

Elle déposa de nouveau sa main sur la joue du blond. Puis il approcha doucement sa tête de celle de la blonde.

— C'est un jeu dangereux, chuchota-t-il.