chapitre cinquante-neuf

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— MANCHESTER
1992

AGATHA REVINT dans sa chambre après le dîner. Elle s'assît sur le bord de son lit, contemplant le tableau devant elle. C'était un joli portrait, qui n'avait pas de titre apparent ou bien de signature apparente.

Ça ressemblait à un vieux portrait, ayant était transmis de génération en génération. Il représentait un homme, moustachu, regardant droit devant lui avec détermination. Elle imagina qu'il avait sans doute participé aux guerres de son époque, comme pouvait l'attester son uniforme.

Elle aimait bien rester juste quelques minutes tranquillement seule en silence après un dîner bruyant ou bien, un dîner où elle avait été placé au centre de l'attention. Et toute la soirée, Édouard l'avait placée au centre de l'attention. Certes, ça partait d'un bon sentiment mais ça l'avait mise mal à l'aise. Il en faisait trop.

Finalement, elle se leva du lit. Elle n'avait ni pyjama, ni affaire de toilette. Elle sortit de sa chambre, redescendant en bas. Elle traversa le couloir, toujours allumé. Elle toqua à la porte de la chambre de William. Presque aussitôt, il l'ouvrit.

— Tu n'as pas besoin de toquer, déclara-t-il en se décalant pour la laisser entrer.

Elle lui sourit. Il referma la porte derrière eux.

— Je peux piocher des vêtements dans ton dressing ?

— Oui, bien-sûr !

Elle marcha donc jusqu'à la porte du dressing, qu'elle ouvrit avant d'entrer à l'intérieur. Elle se dirigea directement dans la catégorie short de sport.

Elle attrapa un short à l'effigie de Manchester City. Le même qu'il portait quand elle était venue dans sa chambre pour la première fois.

— Même si je supporte davantage Manchester United, ce short fera l'affaire.

— Comment ose-tu dire que Manchester United est supérieur à Manchester City ? s'insurgea-t-il en croisant ses bras, affichant une mine outrée.

— Cet avis n'implique que moi.

Elle laissa une courte pause avant de reprendre :

— Et tous les gens normalement constitués.

— Donc, tu insinues que j'ai été fini à la pisse ? s'offensa-t-il en se pointant du doigt.

Elle hocha innocemment la tête. Puis elle se dirigea vers la catégorie des t-shirts. Elle en piocha. Il était gris, avec le petit logo de la planète Terre en haut à droite.

— Ce haut est parfait, déclara-t-elle. Est-ce que tu as une brosse à dent pour moi ?

— Oui, suis-moi.

Ils quittèrent le dressing, puis la chambre, traversèrent le couloir jusqu'à arriver dans une grande salle de bain. Elle était propre. Si propre que les carrelages sur le mur de la douche brillaient.

Agatha posa son pyjama par terre, ne craignant pas de retrouver de la poussière dessus en le reprenant.

William ouvra le tiroir supérieur du meuble vasque. Il en dégaina tout un pot de brosse à dent qui semblaient neuves. Il y en avait un sacré paquet.

— Je te laisse en tirer une au pif.

Il lui tendit le pot. Elle attrapa une brosse à dent rose.

— Regarde, c'est la brosse à dent de Barbie, plaisanta-t-elle.

Il pouffa de rire. Elle passa sa brosse à dent sous l'eau et prit le premier dentifrice qu'elle vit.

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant