chapitre vingt-trois

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— MANCHESTER
1990

— TU ÉTAIS  simplement resplendissante, Agatha. L'étoile de la soirée.

  Cette dernière regarda Kingsley, qui avait les yeux rivés sur elle depuis quelques secondes déjà. Ils venaient de rentrer de la soirée, le métis venait dormir chez la brune. Clark était aussi de la partie pour la nuit chez sa meilleure amie.

  A ce moment précis, ils étaient tous les deux dans la chambre, l'un assit en face de l'autre. Clark occupait la salle de bain, elle dormirait sur le canapé.

  — Tu en fais un peu trop, Kings'. Il faisait nuit, on ne me voyait même pas.

  — Je ne voyais que toi.

  — Parce que t'es amoureux de moi.

  — Sûrement, ça doit y être pour quelque chose.

...

  Le lendemain soir, William était passé à la brasserie. Etant donné qu'il savait qu'Agatha n'aurait pas de soirée libre avant trois semaines au moins, il était venu la voir.

  Mais, à cette même soirée, il avait jugé inutile de sortir caché pour ne pas être reconnu. Il se disait qu'il y avait de moins en moins de paparazzis dans les rues, et que par ailleurs, c'était peu probable qu'il en croise un.

  Il avait eu tort.

  Il avait davantage parlé avec Kingsley, son rival, qu'avec Agatha, son amie. Kingsley s'occupait du comptoir alors William s'était simplement installé et avait attendu avec lui. Ils n'avaient pas arrêté de se lancer des piques.

  Le matin suivant, alors qu'Agatha se rendait au kiosque en bas de chez elle, elle avait vu sa tête en couverture de magazines people.

  Elle s'était alors assise sur son canapé et avait directement ouvert le magazine pour se rendre sur la page qui la concernait.

  Plus elle avançait dans sa lecture, plus ses interrogations arrivaient en masse. Et encore, les interrogations étaient minimes par rapport aux doutes qui naissaient quant à son futur. William n'était pas inconnu aux yeux du grand public et cette photo pourrait faire le tour des magazines et donc le tour de l'Angleterre. Et si les dirigeant de l'université de Manchester voyait cela, est-ce qu'ils accepteraient encore Agatha dans leur école ? Est-ce qu'elle allait pouvoir réaliser son rêve ?

  Elle jeta le magazine contre son mur avant de fondre en larmes. Heureusement, Kingsley était à la brasserie ce soir-là, il savait très bien qu'elle ne l'avait pas trompé avec William. Elle se sentait reconnaissante de pouvoir compter sur lui. Surtout dans ces moments-là.

  La photo qui illustrait cet article était une photo prise par un paparazzi de William et Agatha, discutant tous les deux autour d'une table de deux. Le blond avait un café et la brune, un jus d'orange. Mais les rumeurs sur le fait qu'il trompait Courtney faisaient doucement leurs apparitions. S'ils savaient que Courtney et lui n'étaient même pas ensemble. Les journaux s'enflammeraient le jour où ils apprendraient la supercherie entre les deux ex-amants.

  Avec colère, Agatha attrapa son téléphone et composa le numéro de William. Des larmes perlaient toujours au coin de ses yeux mais le tsunami était passé.

  — T'as intérêt à étouffer cette affaire, déclara-t-elle dès qu'il décrocha.

  — Pardon ?

  Ses sourcils se froncèrent, ce n'était pas William. C'était une voix féminine.

  — Qui êtes-vous ? demanda son interlocutrice.

  — Agatha Landry. Et vous, qui êtes-vous ?

  — Jane Hamilton.

  C'est ainsi qu'elle venait de parler pour la première fois à la mère de William.

  — De quelle affaire parliez-vous ? continua Jane.

  — A vrai dire, c'est un article qui est apparu ce matin dans les magazines people.

  — A propos d'un de mes enfants ?

  Devrait-elle lui donner plus de renseignements ou alors renoncer à l'appel ? Pourtant, elle devrait être utile pour étouffer l'article. Et la brune avait grandement besoin que cette article disparaisse et se fasse oublier de la population britannique.

  — A propos de William.

  Elle entendit la mère de ce dernier soupirer derrière son téléphone. Ce n'était pas la première ni la dernière fois qu'ils devraient avoir à étouffer ce genre d'articles de presse. Et ces articles prenaient toujours sources des comportements de leur cadet.

  — Pourrions-nous nous rencontrer pour en parler ?

  Agatha haussa un sourcil. Comment William réagirait-il si elle acceptait ? Probablement mal. Mais elle avait besoin de l'aide de Jane Hamilton. Maintenant.

  Après avoir mis fin à cet appel, elle prévint Kingsley des évènements qui allaient suivre. Et accessoirement de l'article paru.

Publié le 26/08/23

𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒Où les histoires vivent. Découvrez maintenant