𝐀𝐆𝐀𝐓𝐇𝐀'𝐒 𝐋𝐎𝐕𝐄𝐒

chapitre soixante-deux

— NEW YORK
1996

AGATHA APPARUT officiellement pour la première fois au côté de William lors du Met Gala de décembre 1996. C'était le soir. Le soir où tout le monde apprendrait qu'ils étaient ensemble. Ils en étaient sûrs. Ils savaient que c'était le bon moment. Quatre ans étaient passés depuis le début de leur relation et ils étaient sûrs qu'ils voulaient que ça dure toujours.

  Ils arrivèrent tous les deux à l'entrée du célèbre tapis rouge où un tas de photographes les attendaient. Agatha sentait des papillons d'excitation à l'idée de traverser ce court chemin, traversé par tellement d'icônes avant elle. Elle regarda William, qui lui assura d'un signe de tête qu'elle était parfaite.

  C'était l'année du thème Christian Dior. Jane et Agatha avaient passées de longues heures dans les boutiques à regarder toutes les robes qui pourraient être parfaite pour cette grande soirée. Elles avaient trouvé une création unique et l'avaient achetée sans hésitation. William, quant à lui, portait un magnifique smoking.

  Jane et Edouard étaient les prochains à rentrer. Lydia ne participait au Met cette année. Elle n'en avait juste pas envie. Elle essayait toujours de vivre dans la discrétion avec Glenn. Ils s'étaient fiancés depuis.

  William n'avait pas renoncé à son souhait de s'éloigner des caméras mais, depuis qu'il avait rencontré Agatha, il supportait mieux la médiatisation. Sans doute parce que le public aimait sa copine aussi. Ça aidait beaucoup. Alors, ils avaient décidé de continuer à assister aux grands galas, tout en gardant un semblant de vie privée.

  Ils entrèrent tous les deux, confiants, sur le tapis. Ils posèrent tous les deux pour les caméras. Agatha ne pouvait s'empêcher de sourire à l'idée d'être ici. Elle était si reconnaissante. William était la meilleure chose qui lui soit arrivée. Réellement. Elle n'avait jamais été aussi heureuse que ces dernières années, grâce à lui. Elle sentait qu'elle avait sa place ici, dans ce milieu qu'il lui était si inconnu à l'époque.

  Grâce à William, des millions de personnes lisaient ses articles sur l'astronomie. Et elle ne recevait que de bonnes critiques. Elle ne le remercierait jamais assez.

  Les flashs des multiples appareils photos l'éblouissaient mais, pour une fois, ça ne la dérangeait pas.

  Le couple quitta le tapis, main dans la main avant d'entrer dans un grand bâtiment. L'intérieur était luxueux. Agatha avait l'impression d'être dans un rêve. Ils arrivèrent devant un homme en smoking qui tenait une liste. Il regarda les deux adultes. Vingt-six et vingt-sept ans. Agatha avait l'impression de ne pas avoir vu le temps passer. Elle avait à peine vu les nombres de son âge défiler. Elle vivait sa vie à cent pour cent.

  L'homme les autorisa à entrer. William regardait Agatha, qui semblait ébahie. Il la trouvait resplendissante, rayonnante.

  La brune était absorbée par l'immensité du bâtiment et la façon dont il était aménagé. Chaque meuble était à la place parfaite, les murs étaient d'un blanc brillant. Les moulures étaient dorées. C'était si majestueux qu'elle en avait le souffle coupé.

Quand on lui demandait au lycée à quoi elle pensait qu'elle ressemblerait dans dix ans, elle disait qu'elle serait journaliste, célibataire avec des chats dans un vieil appartement. Elle pensait que personne ne comprendrait sa personnalité.

Et finalement, cette même Agatha, si peu confiante, avait réussi à se relever et à devenir un modèle pour plein de femmes. Elle sortait avec un des hommes les plus connus d'Angleterre et elle avait trouvé la paix intérieure. Elle aimait se repasser le film de sa vie dans sa tête et se dire qu'elle avait réussi, qu'elle n'était pas restée à la case départ.