Être fort

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(_9H45)

Le temps paraissait long, bien trop long pour une jeune femme obligée de surveiller une trappe complètement délabrée. Elle releva les lunettes placées sur le bout de son nez alors que la chaleur cherchait à la faire divaguer. Ce n'est qu'en relevant la tête vers le feuillage qu'elle trouva un moyen de détourner son attention.

- T'es quoi, un singe ?

- Qu'est-ce que c'est ? demande l'interlocuteur perché sur les grosses branches.

- Un animal qui grimpe aux arbres et qui mange des bananes.

- Oh, je suppose que nous avons des habitudes similaires. J'ai appris à grimper avant même de savoir marcher.

- Les Aonirys viennent de quelle planète ?

La transition avait décidé de déserter les lieux.

- Je ne vois pas de quoi tu parles. L'Empire Onir a un vaisseau gigantesque comme quartier général, il se déplace sans cesse, ils n'ont pas de planète.

- J'ai dû mal à te voir faire tomber un empire toute entier. Tu hais ton espèce, ça je peux le comprendre. Mais es-tu réellement capable de renier les valeurs qu'ils t'ont inculqué ? Tu n'as pas grandi avec eux ?

- Il y a quelque chose que tu n'as pas saisi, terrienne. Ce n'est pas moi qui les ai renié, c'est eux qui l'ont fait, sourit-il à la jeune femme.

Siona s'interrogea sur le sens de ces paroles, pourtant elle ne chercha pas plus loin, cela ne la concernait pas. Elle préféra se concentrer sur le puit qui avait servi d'entrée à ses amis.

- Ça va faire une heure. Ne devrait-on pas aller voir ?

- Je ne te conseille pas d'y aller. Ils arrivent ne t'en fais pas.

- Comment tu le sais ? suspecte-t-elle.

- Je le sais c'est tout, s'amuse-t-il.

Sans attendre, une tête rousse fit son apparition, couverte de poussière et de terre. Siona s'écarta pour la hisser à l'extérieur. Ils sortirent un à un et la jeune femme se retrouva avec une Zyra toute excitée de la revoir. L'alien descendit de sa branche sans faire de bruit et s'accola au tronc, les bras refermés sur le torse.

La scène représentait un tableau inconnu à ses yeux ; les câlins, les soulagements, la joie, les rires. Il esquissa un sourire qui disparut très vite à la vue de Félix qui avait ses mains autour de la taille de la rousse. Incapable de retenir sa grimace, il ne la cacha pas mais garda ses états d'âmes pour s'avancer vers la petite troupe.

- Je vois qu'ils sont en un seul morceau. C'est du bon boulot ma jolie.

- Tu as bien travaillé aussi, tiens, tend-elle la boîte mémoire à l'alien.

- Tu me la rends ?

- Il y a des informations sur les plans des machines que l'Empire compte construire. Ça pourrait t'aider.

- Eh bien, quel génie tu fais.

Mais alors qu'il tendit son bras pour récupérer l'engin. La main qui l'avait se rétracta.

- À quoi tu joues ma jolie ?

- Que faisais-tu sur la liste des ennemis dans leur base de données ? Je te croyais Général.

- Pour être exact, je l'étais. Disons qu'on a eu un petit accrochage l'Empire et moi, lève-t-il les bras.

- C'est lui qui t'a dit où on était ? questionne froidement Zyra.

EnotiaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant