Espagne juillet 1533, palais du roi Charles Quint, Grenade
PDV Laguerra :Un an. Voilà déjà un an qu'il est partit, le temps me semble être une éternité !
Sortant de mes pensées, je me lève de mon lit sur lequel j'étais allongée, j'ouvre la porte de mes appartements et descend l'imposant escalier de marbre.
Le palais de Charles Quint. Je le connais par cœur. Je vis à la cour depuis l'âge de mes six ans. C'est mon père, le docteur Fernando qui m'y a intégrée. A l'âge de mes douze ans je suis allée étudier à l'université de l'Alcala de Henares. Quel soulagement pendant ces six ans de couper avec les complots de la cour et tout ce qui s'y trame ! Jusqu'à mes 18 ans, j'ai donc suivi des cours d'escrimes, d'alchimie, de philosophie et je passe toutes les autres sciences tous aussi passionnantes !
Maintenant, je suis soit « indispensable » d'après mon roi ! Mais j'ignore totalement pourquoi il souhaite me garder à la cour alors que presque douze mois se sont écoulés depuis que mon père est parti ! J'aurai tellement voulu l'accompagner !
En descendant l'escalier, j'accélère le pas : ce qui ne passe pas inaperçu ! Tous les Grands se retournent mais ne montre pas leur étonnement, ils ont l'habitude maintenant...
J'arrive enfin dans la salle du trône. Le soleil illumine la salle de manière majestueuse. Ses rayons passent par les fenêtres peu ébrasées venant se poser délicatement sur le trône. Trône sur lequel est d'ailleurs assis notre souverain. Ainsi la salle parait plus grande et Charles passe pour le maitre du monde ! En soit c'est un peu ce qu'il est puisqu'il est roi d'Espagne et empereur du Saint-Empire Romain Germanique depuis ses 20 ans ! A cette pensée, un petit sadique se dessine sur mes lèvres. Les gardes postés devant l'imposante porte en argent à deux battants, me saluent respectueusement -salut que je leur rend- tandis qu'ils me laissent entrer.PDV Charles Quint :
Là voilà devant mes yeux, la femme que je considère comme étant la meilleure bretteuse et la meilleure espionne qui soit ! Ce n'est pas pour rien que je la garde près de moi...mais les choses s'avéraient autrement...
Me levant, j'avançais et tendis les bras :
_Ma chère Isabella ! Je n'espérais pas te revoir si tôt !
-A vrai dire, je l'avais contacté la veille...-
A ses mots, ses sourcils se soulevèrent pour marquer un petit étonnement mais elle reprit de suite son masque impassible. Prenant la parole, elle me dit :
_Vous m'avez fait convoquer, mon roi...et bien me voici ! A votre service comme toujours !
_Bien évidemment mais les choses vont changer dorénavant... dis-je sur un ton assez malicieux.
Ce qui n'empêcha pas la jeune femme de froncer les sourcils car elle ne pouvait pas comprendre pas immédiatement.PDV Laguerra :
_Qu'attendez-vous de moi, maître ? Vous ai-je déplu ? Voici maintenant six ans que je suis à officiellement à votre service ! Et à ce que je sache, mes missions ont toujours été accomplie avec grand succès ! Si je puis me permettre...
Les mots s'enchainaient, les battements de mon cœur s'étaient accélérés ! Je craignais le pire...
_J'ai une mission pour vous Laguerra ! Sans aucun doute, la plus importante de toute votre vie !
Je le coupais sèchement même si je n'en avais pas le droit ! Mon cœur battait de plus en plus vite. Au fond de moi, j'étais terrifiée...Mais comme à mon habitude, je ne laissais rien paraitre...Surtout devant le souverain le plus puissant du monde ou presque.
_Avant de continuer, Votre Majesté ! Dites-moi qu'il n'est rien arrivé à mon père ! Depuis qu'il est partit pour sa mission, le temps me semble être une éternité ! J'aurai tellement voulu aller à l'aventure avec lui ! -Mais cela, je le garde pour moi, pour ne pas l'offenser ! -
Vous me convoquez pour que je reprenne sa suite ?
Ayant fini d'achever ma phrase, mon souffle se fit plus court. Je suffoquais et j'espérais que cela ne se voit pas mais Charles Quint s'en rendit compte car :
_Tu as l'air bouleversée Isabella ! Ce n'est pas dans tes habitudes ! Tu te fais du souci pour ton père ? Sois rassurée ! Il ne lui ait rien arrivé...pas à ce que je sache en tous cas ! Ha ha !
Il finit sa phrase sur un rire qui se voulait presque diabolique. Je redevenais froide dès ce moment-là.
_Reprends donc ton souffle ! Respire l'air frais de notre chère Espagne ! Me dit-t-il envouté !
Je fis ce qu'il me dit, on ne peut désobéir à son roi. Après avoir repris mes esprits, je repris la parole sans qu'il m'ait donné son consentement :
_Alors ? Que voulez-vous ? Qu'attendez-vous de moi ?
Il prit un air malicieux qui se voulait compréhensif. De mon côté, j'étais au plus haut point concentrée.
_He bien, voilà : comme tu le sais, les hidalgos ou les conquistadors si tu préfères, sont partis conquérir le Nouveau Monde pour la plus grande gloire de l'Espagne...
Il suspend sa phrase et reprend :
_Mais malheureusement, tout ne se passe pas comme prévu... Mes hommes sont soumis aux dangers, à la faim, aux maladies, aux climats et j'en passe ! ... C'est une catastrophe !
Pour la première fois, je voyais notre empereur bien aimé pour le plus bouleversé. Ce qui m'étonna. Au fond de moi, je me disais : « ce n'est pas dans vos habitudes mon roi de vous mettre dans tous vos états ! Reprenez-donc vos esprits pour l'amour du Ciel ! » ; Bien sûr, je m'abstenais de lui dire mais en moi, je rigolais à en mourir !
Il reprit donc :
_Pizarro qui est partit coloniser le Pérou a besoin d'un homme de main, le meilleur qui soit ! Car dans ses rapports, il me fait part que tous ces hommes sont des incapables... J'ai donc pensé que tu accepterais de jouer ce rôle !
(Je réplique dans la seconde sur un ton autoritaire et assez élevé :)
_Ce rôle ? Et vous croyez que je vais accepter ? Vivre dans un monde entouré d'hommes toute la journée ? Je préfère encore la cour !
Je répondais avec une grande détermination même si la colère se faisait sentir.
_Attends donc insolente que j'ai fini !
J'hausse les sourcils. Il poursuit :
_Pizarro a besoin de toi car il souhaite retrouver une jeune Inca : elle sait lire les quipus d'or. Il pense qu'elle peut nous mener aux cités d'or. D'ailleurs, cette jeune Inca, c'est celle que j'avais enfermée à la cour ! Te souviens-tu ?
_Vous voulez parler de Zia ? Celle qui est montée à bord de l'Esperanza il y a quelques mois ? Six je crois.
_Exactement ! Tu as tout compris !
_Et vous voulez que je parcoure toute l'Amérique du Sud dans l'espoir de la retrouver ? Pour...pour...pour avoir une piste...pour...enfin...les cités d'or ??
Je n'arrivais pas y croire ! J'étais, comment dire, étonnée, chamboulée ! Mais il y avait la peur aussi, les rapports que nous font les conquistadors donnent juste envie de vomir ! Le rêve, la route de l'eldorado, s'était transformée en pire cauchemar !
Je poursuis le souffle court :
_Alors ces cités d'or existent vraiment !? Et il faut que je retrouve une jeune Inca dans l'immensité de la péninsule américaine ! Mais c'est de la pure folie !
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Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1
FanfictionVoilà un an que le père d'Isabella est partit. Un an et elle commence sérieusement à s'ennuyer à la cour d'Espagne. Jusqu'au jour où Charles Quint lui confie une nouvelle mission : ramener à Pizarro la petite Zia... mais être le bras droit de Pizarr...