Chapitre 24

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Quand je me rends dans la case qui m'a été attribuée, je remarque qu'elle est dévastée. Des milliers de morceaux d'argile jonchent le sol. Jamais je n'aurais cru pouvoir mettre une pièce dans un état pareil. Au moins l'état de mon cœur ni ressemble plus... Je n'arrive toujours pas à me remettre de cette nuit. Ce que j'ai fait n'a été que pure folie. Si ça continue comme ça, Mendoza va vraiment me faire perdre la tête.
Ha ! Mais à quoi je pense encore ! Je vais clairement à ma perte là : « En revanche si tu te détournes de ta mission...pour n'importe quelles raisons... ».
Les mots de Charles me reviennent en tête. Je déglutis, je ne veux même pas y penser...
Reprends ton sérieux Isa ! Tu le connais à peine et tu le déteste ! C'est ça : je le déteste. Je le déteste. Je le déteste.
Et alors que j'essaye de remettre mes idées au clair, je m'habille et me rends dans la salle commune pour trouver quelque chose à me mettre sous la dent. Je meurs littéralement de faim, je ne sais même pas comment j'ai trouvé la force de nager toute la nuit... mais à peine suis-je rentrée dans la salle que je le vois. -Une fois de plus, je suis figée. – Accroupis devant la table, ses ténébreux cheveux noirs fulminent à la faible lumière du jour. Il est ... en cet instant ...
Isa arrête ! Reprends-toi ! Contrôle-toi !
C'est la voix des enfants qui me font sortir de mes pensées :
_Isabella ! S'écrit Zia. Vous êtes réveillez !
Je me retourne et m'accroupie pour la prendre dans mes bras. Son étreinte est telle que je manque de m'affaler...
Les deux garçons mettent peu de temps à arriver :
_Vous nous avez fait une de ses peurs ! Renchéris Estéban.
A ses mots je ne peux m'empêcher de me retourner pour regarder le capitaine. A mon étonnement il en fait de même et nous manquons de peu de nous mettre à rire. Il me redonne un sourire comme ceux qu'il a déjà pu me donner : timide mais dans le fond : vrai et beau.
J'ai envie de fondre.
_Je croyais qu'on était censé vous retrouvez à la cité ! Sort Tao sur un ton grave.
Je ne l'avais pas vu venir le gamin ! Ça réaction me fait l'effet d'un coup de poing dans le cœur.
Zia lui fait signe de se taire. Je la remercie intérieurement, aucuns sons n'est capable de sortir de ma bouche.
Pour ne pas l'offusquer, je poursuis sur le même sujet. D'ailleurs, il me faut des informations.
_C'est là-bas que vous avez trouvé l'oiseau d'or n'est-ce pas ?
_Oui, même qu'il y avait un quipu dans son bec ! M'informe Zia, toujours avec sa gentillesse immortelle.
_Un quipu ? Et que disais-t-il ?
_De se rendre au pays Maya. Cette voix, je ne la connais pas. Je me mets à scruter les lieux pour trouver son propriétaire. C'est un des acolytes de Mendoza : le grand.
_Il disait que la cité était construite sur un volcan et que, par conséquent, les Incas avaient pris la fuite vers le pays Maya ! Corrige Estéban sur un air désespéré !
_ça va ! Déclame Pedro. C'est la même chose !
_Vous avez l'intention de vous rendre là-bas ? Demandais-je.
_De nous rendre là-bas Reprends Mendoza.
A cet aveu je reste bouche bée.
Ils veulent que je vienne avec eux ?
Zia confirme :
_Vous venez avec nous Laguerra !
_Vous êtes surs ? Vous êtes tous d'accord ?
_Pas tous, non malheureusement -Zia fait un signe du menton en direction de Tao et de Pedro - ... mais l'unanimité l'emporte.
_Bon, ben dans ce cas ... au passage je souffle un « merci » à peine audible.

Deux heures plus tard après avoir dit au revoir aux villageois, Estéban ouvre le bec du condor à l'aide de son médaillon.
Tiens, il a récupéré l'autre moitié ! Comment Mendoza a-t-il réussi un exploit pareil ?
Celui-ci s'ouvre alors pour dévoiler une échelle. Toute cette technique me laisse sans voix. C'est pratiquement impossible. Décidément, MU était une civilisation plus qu'avancée... Les conseillers intimes de Charles avaient raison...
Une fois montée, je m'assois au bout de la banquette de droite à l'opposée du capitaine. Tandis que les enfants sont installés dans les sièges avant et les deux marins sur la banquette qui me fait face. A peine a-t-on décollé que mes paupières se font lourdes, cette nuit blanche n'aura pas été sans effets.
_Tout droit vers le soleil Estéban. Très bien continu comme ça.
_Vous pensez qu'on trouvera quoi là-bas ?
_Le pays Maya ... j'ai hâte de découvrir ses secrets !
_Pourvu qu'on n'ait pas d'ennuis...
Je somnole durant la majeure partie du trajet. Je prends vaguement conscience des voix qui résonnent. C'est la clameur du fils du soleil qui me sort de mon sommeil :
_Hé ! Qu'est ce qui se passe ?
_Quoi ? cri Pedro. Tu oses nous sortir de notre contemplation face à ce magnifique spectacle ? Regarde comme l'eau de la rivière brille, ça se trouve y a de l'or !
_Je suis sérieux Pedro. Les commandes ne répondent plus !
_Hein ! Attends tu veux dire que ...
_Accrochez-vous on va se scratcher !
_Non, regarde bien Estéban. Le condor descend mais il semble savoir ce qu'il fait.
_T'es marrant Mendoza, là on va clairement se prendre toute la jungle dans la figure. Accrochez-vous vous dis-je !
Mais avant que je ne sorte véritablement de ma somnolence, il est trop tard :je glisse et percute le capitaine de plein fouet. Le choc me fait tourner la tête. Avant que je ne reprenne pour ouvrir les yeux, Sancho émet un « Oh »de stupeur. Sans que je comprenne pourquoi, les enfants se mettent à rire et ce n'est quand j'arrive enfin à ouvrir mes paupières que la scène se visualise : j'ai atterri dans les bras de Mendoza. Alors sans plus attendre, je me relève pour nous sortir de cette situation embarrassante, un peu trop vite : je manque de perdre l'équilibre. Juan me rattrape de justesse par la taille. Des milliers de fourmillons me parcours tout le corps.
Diable !
Les trois gamins reprennent leur rire de plus belle et je me sens rosir jusqu'aux oreilles.
Décidément ! Si ça continu je vais finir par croire que lui et moi ...NON ISA ! Pense à Charles !
J'inspire et j'expire doucement.
Okey, ça va mieux.
Cependant il me tient toujours. C'est d'une voix faible et embarrassée que je lui dis :
_Heu... Mendoza ... vous pouvez me relâcher maintenant ... je vais mieux ... merci ...
_Oui, pardon, excusez-moi. Sa voix est douce et posée.
Mais comment fait-il pour rester aussi impassible ?
Pour tenter de changer l'atmosphère, je demande :
_Pourquoi fait-il si sombre ?
Tao allait me répondre mais Estéban le coupe :
_On est tombé dans une crevasse.
_Regardez ! S'écrit Zia. On dirait que le bec du condor a dégagé une entrée.

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant