PDV Zia :
La porte de la chambre où je suis enfermée s'ouvre dans un grincement strident. La femme qui se tenait aux côtés du gouverneur il y a quelques jours, entre lentement dans la pièce. A peine l'a-t-elle traversée, qu'elle se laisse glisser le long du mur pour finir assise sur le sol. Elle à l'air épuisée, son regard est vide, son teint pâle et ses cheveux sont légèrement ternis. Elle bascule légèrement sa tête en arrière comme si elle cherchait ses mots avant de m'adresser la parole. La phrase qu'elle émet est de loin celle que j'aurais imaginée :
_Zia, il faut à tout prix te faire sortir d'ici. Il ne faut surtout pas donner à Pizarro l'occasion de te faire du mal ou de te tuer.
Sa voix est douce mais rocailleuse. Ses paupières se ferment à chaque fois qu'elle essaye d'émettre un son. Je m'approche doucement et vient m'assoir à ses côtés.
Ne comprenant pas pourquoi elle souhaite tant me libérée et ne lui faisant pas confiance, je lui demande :
_Et pourquoi vous feriez cela ? Vous travaillez pour lui... Je lui rends tout de même la douceur dont elle fait part à mon égard...
Elle referme ses yeux et vient frôler mon bras de ses fins doigts, son timbre de voix est plus faible :
_Écoute moi bien Zia, les médaillons que vous portez Esteban et toi, on plus de valeur que tu ne penses... d'ailleurs tu dois savoir qu'ils ont un lien avec les Cités d'Or...
Je la coupe dans son élan et passe outre sa dernière affirmation : -Qui est-elle vraiment pour savoir ce genre de choses ? -
_Comment le savez-vous ?
Je lui demande sans doute trop d'efforts, elle se contente de faire « non » de la tête. Elle continue de me parler tout en ramenant ses mains à ses tempes :
_D'ailleurs, pourquoi Esteban n'a que la moitié du sien ?
Sa question m'étonne davantage. Cette fois-ci, je lui réponds :
_C'est Mendoza qui là.
Suite à cet aveu, elle émet un « Comment ? » qui me fais sursauter. Je continu le récit sur une voix assez sereine, je ne sais pas si je dois lui confier cela ou pas...
_Oui, c'est lui qui a sauvé Esteban dans le grand océan de l'Ouest il y a 10 ans. Le bateau de son père manquait de sombrer, Mendoza a pu sauver l'enfant mais pas l'homme.
Puis le bras droit de Pizarro souffle un mot entre ses dents que j'identifie comme étant un nom mais je n'ose pas trop lui en demander vu l'état dans lequel elle se trouve... Je fini donc le récit :
_Esteban portait déjà ce médaillon autour du cou. Pour être sûr de reconnaître l'enfant plus tard et certain que le pendentif avait un lien avec les Cités d'Or, Mendoza lui a volé la moitié.
_Jolie histoire. Dit-elle d'une faible et belle voix.
Comme elle ne reprend pas la parole - sans doute étant à bout de force - j'essaye de quêter sur le plan qu'elle a probablement mit en place. Je m'aperçois que la duelliste commence faiblement à délirer, elle referme les yeux, rebascule sa tête en arrière, reporte ses mains à ses tempes pour se contrôler -je pense- et elle s'exprime :
_J'ai remarqué, quand je suis montée jusqu'ici que les murs étaient fissurés...je me trompe ?
Je ne voix absolument pas où elle veut en venir mais je lui apprends tout de même qu'une partie du fort s'est effondrée.
_Comment cela est-il arrivé ?
_Il y a un temple sous le fort, celui-ci s'est détruit peu de temps après que vous m'ayez capturée...
_Alors c'est vraiment à cause de moi que tu es prisonnière ? ... Au moins tes amis s'en sont sortis...
_Oui, vous ne vous en souvenez pas ? Pour toute réponse, elle hoche la tête pour me signe que non. Puis étant sûr de son allégation, je l'écoute attentivement -Je sais que c'est Pacha qui a détruit le temple pour les sauver. C'est Pizarro lui-même qui l'a émis de sa propre bouche mais la duelliste a dû le constater d'elle-même puisqu'elle était « endormie » à ce moment-là. –
_Donc, pour reprendre, si une partie du fort s'est effondrée, tu vas pouvoir sortir de celui-ci plus facilement... Sais-tu si l'entrée est détruite ?
_Oui, elle est.
_Parfait. -Elle continue d'émettre ses pensées. Je me rends compte qu'elle doit fournir un effort surhumain pour parvenir à faire sortir ces mots de sa bouche : du sang en coule, ainsi que de sa narine droite par conséquent, elle respire très difficilement. De surcroit, elle a l'air d'avoir un sacré mal de tête et la sclérotique de ses yeux est rouge. - Elle laisse de côtés ses souffrances afin de continuer :
_De plus, tout à l'heure, c'est Pizarro lui-même qui est allé me chercher à manger... en temps normal, il n'aurait jamais fait cela.
Je lui réplique :
_Bien sûr que si, puisqu'il prend « soin » de vous.
_Il serait resté près de moi : je suis assez imprévisible ! Ce qui veut donc dire qu'il y a peu ou pas du tout de gardes. Gaspard et Gomez sont sûrement partis à la recherche de tes amis, il ne se montrerons pas à Pizarro tant qu'ils n'auront pas mis la main dessus.
Sur, ce, elle poursuit du mieux qu'elle peut :
_Sais-tu où nous sommes en ce moment-même ? Dans ma chambre. S'il restait assez de gardes et que le fort ne serait pas effondré, crois-moi, ce n'est pas ici que Pizarro t'aurait fait enfermée. Elle finit sa phrase difficilement, à plusieurs reprises, elle doit ravaler sa « salive ».
Je la coupe, je veux bien croire à son plan mais cela me parait assez risqué surtout dans son état qui est plus que maladif.
_Mais une fois que je serai libre, Pizarro vous tuera pour l'acte que vous aurez commis...
_Pourquoi te préoccupes tu de mon sort ?
_Vous avez les pupilles dilatées, vous pleurez des larmes de sang et vous êtes très pâle... il vous a empoisonnée n'est-ce pas ?
Elle acquiesce par un signe de tête :
_Oui, mais l'important c'est que toi tu restes en vie. Et non, il ne me tuera pas ...
_Vous en êtes sûr ?
_Certaine.
Je lui pose les questions qui me trottent dans la tête. Tout cela me parait trop insensé. Je ne crains qu'elle essaye de gagner ma confiance pour me soutirer le message du quipu :
_Pourquoi voulez-vous empêcher Pizarro de savoir ce que détient le quipu ? Vous êtes son bras droit ! D'ailleurs si vous êtes-là c'est que vous êtes venus pour me soutirer le message pas échafauder un plan où on risque gros !PDV Isabella :
Elle a raison, elle a raison. Je sais qu'elle a raison. Ce n'est pas sans risques, de plus, si on échoue, elle ne passera pas loin de la mort et pour ma part, Pizarro abusera de ma personne en lui prenant son honneur par la même occasion... mais la situation est trop belle. Il faut tout de même tenter.Soudainement la porte cogne contre le mur avec une telle force que celle-ci manque de se briser. Un Pizarro furieux, les yeux luisant de terreur, les poings fermés et la mâchoire serrée fait irruption dans la pièce. Tout comme Zia, je suis prise d'effroi. Mon être se met à trembler... je ne pensais pas me faire prendre si facilement !
D'une voix forte et sur un ton maléfique, il s'écrit :
_La petite à raison ! Il me semble t'avoir donné des ordres Laguerra ! Faut croire que plusieurs doses de poisons de te suffisent pas ! Très bien, on va employer les grands moyens : Gardes ! Enchainez-moi tout ça ! On descend : nous avons de la visite ! De plus, je crois que ces deux demoiselles ont des choses intéressantes à nous dévoiler !
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Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1
FanfictionVoilà un an que le père d'Isabella est partit. Un an et elle commence sérieusement à s'ennuyer à la cour d'Espagne. Jusqu'au jour où Charles Quint lui confie une nouvelle mission : ramener à Pizarro la petite Zia... mais être le bras droit de Pizarr...