Dans un fracas assourdissant, la montagne s'écroule. Je suis pliée en deux, versant toutes les larmes de mon corps.
J'ai perdu mon père.
Mon Dieu, jamais plus je ne le reverrai. C'est fini. Haaaaaaa !
Je l'ai perdu ... mais j'ai aussi perdu tout espoir de découvrir la vérité sur mon passé. Sur celui de ma maman ... Comment mener mes recherches maintenant ? Où chercher et comment ? Pourquoi mon père m'a-t-il dit qu'il ne pouvait pas m'en parler ? Quelqu'un l'en empêchait ? Dans ce cas, qui ? Pourquoi ? Pourquoi me révéler qui elle était m'aurais mis en danger ? Qui cherche à tout prix à ce que personne ne me dise la vérité ?
Et vous Charles ? Pourquoi me voulez-vous vivante et vierge ?
C'est tellement insensé !
Refuserez-vous vous aussi à me dire qui suis-je réellement pour vous ? Et que ferez-vous de Juan une fois qu'il sera entre vos mains ? Et qui est cette mystérieuse femme promise au Gouverneur ?
Haaa !
Toutes ces pensées me font perdre la tête. La bile noire prend procession de mon corps. Je me sens de nouveau perdu et empli d'un grand vide bien trop profond.
Hernando est toujours à mes côtés, sa main posée sur mon épaule, il me murmure :
_Je suis désolé Isabella.
Je renchéris hors de moi :
_Bien sûr que vous n'êtes pas désolé ... Je reprends petit à petit mon souffle pour continuer d'une voix tiraillée par la douleur et les sanglots :
_Vous m'avez empêché de le sauver ! Aveuglée par la colère, je retire violemment la main d'Hernando :
_Et lâchez-moi crapule. Je n'ai pas besoins de vos foutus consolations ...
Le Gouverneur ne répond rien. Je vois à sa tête que je l'ai blessé ... après tout, il m'a sauvé la vie ... après ça, il ne lui sera point difficile de s'accommoder les faveurs du roi ...
Soudain, un profond bruit sourd me sort de ma torpeur. Je lève les yeux pour analyser de plus près ce que c'est ... : une machine noire l'évite par je ne sais qu'elle prodige dans les airs. Avant même, de prendre conscience de la situation, Hernando me prend par la taille pour me soulever et nous ordonne par la même occasion :
_A nos chevaux Isabella et vite ! J'ai vu le prototype de cette machine infernale, elle cause des dommages considérables quand leur arme de guerre est sortie.
A ces mots, je ne me fais pas prier et monte à toute vitesse sur l'étalon pour m'élancer au galop le plus vite possible pour aller je ne sais où mais le plus loin possible de cette abomination.
Et comme si les paroles d'Hernando s'étaient exaucées, un monstrueux rayon destructeur se met à raser la terre. A l'instant même, mon cheval se cabre apeuré par le bruit et la lumière, à tel point que je n'ai pas le temps de tirer brusquement sur les rênes pour me maintenir : je tombe brutalement dans un choc assourdissant sur le sol terreux. Mes sens se mettent d'emblée en éveille. La seule chose que je perçois, c'est la voix lointaine d'Hernando qui cri à brûle pourpoint et en boucle mon prénom. Complètement KO, je reste allongée à demi-morte. La seule chose que je sens avant de sombrer dans l'inconscient ce sont les bras musclés du Gouverneur qui me ramène contre lui.C'est trop tard Isabella. Tu aurais pu mais tu ne l'as pas fait. On me l'a empêché je hurle dans ma tête. Qu'importe, il est trop tard, trop tard Isabella. C'est trop tard ...
Je me réveille difficilement et en sursaut complètement trempée de sueur : encore un cauchemar ! A mon étonnement, je suis toujours jonchée sur le cheval d'Hernando, collée au buste de ce dernier.
Il me chuchote d'une voix emplie de peur et de soulagement :
_Enfin, Isabella tu es réveillée ! Tu as eu un « sommeil » encore bien agité ! Tiens, regardes : on arrive au campement.
Et en effet, une assemblée de toiles marrons apparaît dans mon champ de vision. Il me faut moins d'une seconde, - en oubliant l'affreuse douleur qui martyrise chacun de mes muscles - une fois que le Gouverneur à stopper définitivement sa monture pour me diriger à toute vitesse vers "notre" tente où je déniche dans la commode du petit salon une bouteille de vin. J'essaye de dévisser le bouchon mais rien n'y fait même mes dents n'arrivent pas à se défaire du liège qui emprisonne la substance. Alors dans un hurlement sauvage je casse la bouteille contre une extrémité de la table basse. - Déjà mes larmes se remettent à couler. La culpabilité et la colère envahissent mon être. J'ai de nouveau besoin d'évacuer mes pulsions.
Je l'ai définitivement perdu. -
J'en déniche un nombre incalculable jusqu'à réussir à faire céder le bouchon de l'une d'entre-elles. Les autres ayant finit comme la première : éclater contre le bois de la table. Le petit salon finit inonder dans une mare couleur sang tout comme mon visage, déformé par mes pleurs incessants et les traits de la douleur de mon cœur déchiré.
J'apporte le goulot de la fameuse bouteille à mes lèvres et en vide la moitié très vite, trop vite à m'en noyer les poumons tout comme mon chagrin, espérant le faire disparaître mais déjà, une poignée me l'arrache des mains.
_Ce n'est pas en noyant ton chagrin dans l'alcool que tu vas réussir à faire ton deuil. Crois-moi bella.
La voix d'Hernando est douce, affectueuse, bienveillante ce qui prend court à mon beuglement désapprobateur de sa bonne action. Car, oui, il a raison.
Alors qu'il s'approche promptement de moi, en plongeant ses yeux verts dans les miens jusqu'à s'y perdre, je lui prends les mains et les place délicatement autour de ma taille, avant d'enlasser sa nuque de mes bras. Alors que mon dos s'arc au moment où la bouche du roux vient embrasser le creux de mon cou, je lui implore en glaviotant :
_Oh pitié Hernando ... donnez-moi cette nuit.
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Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1
FanfictionVoilà un an que le père d'Isabella est partit. Un an et elle commence sérieusement à s'ennuyer à la cour d'Espagne. Jusqu'au jour où Charles Quint lui confie une nouvelle mission : ramener à Pizarro la petite Zia... mais être le bras droit de Pizarr...