Chapitre 28

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Laguerra Laguerra
Hmm ... qui parles ? Oh Dios ! C'est vous ? Je suis morte ?
_Oh mon Dieu Laguerra ! Je suis désolé.
Qui ça ? On ne vous a jamais appris à vous présenter avant de s'adresser aux gens ?  Bon Dieu !
La personne s'accroupie et me retourne très délicatement. -Mon dos me brûle. - J'ignore depuis combien de temps je suis « allongée » par terre mais la douleur est loin de s'être atténuée. Je sens mon cœur battre dans chaque parcelle de mon corps. C'est tremblante et la vision floutée par les nombreuses larmes que je regarde qui est là : c'est Mendoza. Il est dans un sale état. Dans un très sale état. Ses avants bras sont écorchés, son visage est bleui par de nombreux hématomes et le sang coule abondamment de sa gorge : sa plaie s'est ré-ouverte.
_Mendoza ? Mais qu'est-ce que vous faites là ? Et que vous est-il arrivé ? Le souffle me manque, je dois fournir un effort surhumain pour parler.
_Je me suis battu contre votre père. Oh Isabella pardonnez-moi.
J'émets un hoquet de surprise. C'est la première fois que le capitaine m'appelle par mon prénom.
_Pourquoi êtes-vous désolé ?
_Pour ce que votre père vous a infligé ! Comment peut-on faire ça à sa propre fille ? C'est la première fois ?
Je hoche la tête, je le regrette aussitôt : le mouvement me tend le dos, ce qui accentue ma souffrance. Alors d'une très faible voix je lui dis :
_ça lui ait arrivé de me gifler mais jamais encore ... j'arrête ma phrase nette, je suis incapable de la continuer. Suite à ce qui s'est passé, mon cœur est littéralement brisé. C'est trop dur. D'emblée je me remets à sangloter.
_Je vais nous sortir de là Laguerra mais je vais vous demander d'être forte : il faut vous lever. Étant strictement incapable de bouger, je continu notre court échange :
_Mendoza, regardez nos états, si on s'enfuie tête baissée, un de nous mourra. Vous perdez beaucoup trop de sang. Dans tous les cas, un de nous ne s'en sortira pas vivant ...
_Qu'est-ce que vous êtes pessimiste !
_Je ne suis pas pessimiste, je suis réaliste ... Et alors Mendoza prend mon visage entre ses mains et me confère sur un ton très doux :
_Isabella ! Si y a quelqu'un qui doit mourir pour vous, c'est bien moi. Vous avez encore trop payé pour êtes sûr de nous savoir sain et sauf. Je ne vous abandonnerai pas. Faites-moi confiance pour une fois ! J'ai plus qu'une dette à payer envers vous ! De concert je m'accroche à ses épaules pour l'étreindre, il en profite pour me mettre debout prudemment.
_ça fait mal ...
_Je sais Laguerra mais vous pouvez le faire.
Puis tout en me maintenant du mieux qu'il peut en cherchant à me faire le moins de mal possible, il ramasse mon corset et essaye de me le remettre sans grand succès et sans trop serré les liens. Ses gestes sont tellement maladroits et il ait tellement gêner que je ne puisse m'empêcher de rigoler légèrement. Mendoza se décide à prendre mes armes, vu que je suis inapte à les porter. Ensuite, il me prend dans ses bras, - à cette proximité, des milliers de frissons me parcours le corps - je passe une main sur sa plaie pour en vérifier la profondeur. Mon père à proprement fini ce que j'avais commencé. D'emblée j'appuie sur sa peau pour stopper l'hémorragie. C'est un grand mot car les forces me manquent et je n'ai pas l'impression que mes efforts soient vraiment utiles. Soudain j'exhale un rire nerveusement rauque.
_Pourquoi rigolez-vous ?
Je le regarde dans les yeux pour lui répondre : -toujours d'une voix faible -
_Par ce que ce que nous sommes entrain de faire est juste insensé ! Avant même qu'il ouvre légèrement la bouche pour répliquer, je lui pose la question qui me brûle les lèvres depuis tout à l'heure :
_Vous avez réussi à vous débarrassez de mon père, de Marinche et de tous leurs gardes ?
_En quelques sortes, j'ai surtout menacé de tuer votre père.
A cette déclaration je ne peux m'empêcher de clamer :
_Vous êtes sérieux ? Vous ne l'avez pas ...
_Non rassurer vous. Je lui laissais la vie sauve si en échange je vous récupérais.
_Pourquoi ? Il reste mon père tout de même !
Sur ce, il refuse de se résigner à répondre. A la place, ses traits se font durs et il accélère le rythme. Alors je me mets - à taper de mes deux poings - contre son torse :
_Mais ! Et ! Je veux savoir !
_Quoi ? Qui y a-t-il ? Calmez-vous donc !
_Non ! Je ...
_Vous voulez retournez auprès de lui, c'est ça ? Vous croyez bien mal en pensant que vous sauriez en sécurité avec lui...
_Mais pourquoi vous dites ça ? C'est mon père tout de même ! Il devait fabriquer l'antidote ! Répondez-moi ! Pourquoi ?
_Señorita calmez-vous ! Si vous continuez ainsi, vous finirez par avoir malheureusement raison : on ne s'en sortira jamais ! Alors veuillez bien arrêter de gesticuler pour que je puisse continuer d'avancer ! La jungle est un endroit dangereux et je préférais atteindre un lieu à découvert pour dormir.
A ces mots je me tais pour de bon et ferme les yeux pour me calmer et pour oublier l'affreuse douleur qui me tiraille le dos depuis plusieurs heures. Aussitôt le rythme du capitaine se fait plus intense. Les secousses accentuent mes blessures mais je les passe outre pour le moment.
_Laguerra.
La douce voix de Mendoza - qui me souffle à l'oreille - me réveille doucement. Je suis encore dans ses bras, il est essoufflé par l'effort qu'il a fourni durant la soirée. Je remarque qu'il est assez pâle, il a dû perdre une assez importante quantité de sang ...
_Regardez ! Le couché de soleil est magnifique.
Il dit vrai, le ciel est légèrement rosé et doré, ses derniers faibles rayons se reflètent symétriquement dans l'eau du lac qui se trouve devant nous à l'orée de la forêt.
Tout à coup, je me sens tomber : les bras du capitaine ne me tiennent plus.
_Mendoza ! Je m'écris.
Il s'écroule par terre. Par conséquent je roule sur le sol, je puise dans les dernières forces qui me reste pour le rejoindre en rampant. Je continue de crier son nom pour l'empêcher de perdre connaissance.
_Mendoza, Mendoza ! Il est tremblant et fiévreux, il a fourni un effort beaucoup trop important. D'une voix indisposée il sort de sa bouche ces quelques mots :
_ça va aller, J'ai juste besoin de repos.
Alors je me blottie à ses côtés et il m'enveloppe délicatement de ses bras. Je prends le temps - avant que mes paupières se ferment pour de bon – de lui murmurer un « merci ».
Il se contente de sourire, ce qui me procure des fourmillements dans le ventre. Ce sourire, toujours le même qui me fait chavirer : timide mais vrai et beau. Il me confère tout de même :
_On retrouvera les enfants demain, enfin je l'espère ... s'ils se sont référés à l'inscription du manuscrit...
_Il parlait d'un marais. Celui du dieu de la pluie non ?
_Oui, si notre mémoire est bonne à tous les deux ... et sinon votre dos ?
_ça va. Je vous remercie.
Faudra tout de même que je désinfecte bientôt avant que mon état empire. J'ai déjà assez mal comme ça ! Je comprends toujours pas son intention à ce Mendoza ! Je ne lui en veux pas de m'avoir prise avec lui mais c'est tout bonnement absurde !
Je décide de revenir sur le sujet :
_D'ailleurs, Señor, vous n'avez pas répondu à ma question.
_Laquelle ?
_Ne jouer pas à celui qui ne sait rien.
_Il ne vaut mieux pas que vous le sachiez ...
_Et pourquoi donc ?
Qu'est ce que ça me gonfle qu'on ne me dise jamais rien ! M'énerve, m'énerve, m'énerve !
_Vous me le ... non ... en fait ... oubliez ... dormez maintenant.
C'est à contrecœur que je lui obéis et que je pose soigneusement ma tête contre son torse.
Quoi que tu caches Mendoza, je jure que je trouvais un moyen de te faire cracher le morceau. Je vous ferai tous cracher le morceau ! J'en fais le serment ! Je suis déterminée à trouver la vérité ! Quoi qu'il en coute ! Je vous donne ma parole !




Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant