Chapitre 9

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Aout 1533 , Tumbes, fort de Pizarro :
PDV Omniscient :
De l'ombre, une silhouette émerge. Droite et avec un déhanché parfait, la personne avance lentement vers le groupe des trois enfants et des trois marins. Et à leur plus grand étonnement c'est une femme. Elle est brune. Ses cheveux sont attachés en chignon haut, des mèches lui tombent sur le visage. Malgré sa beauté et le charme qu'elle dégage, elle paraît impassible et froide. Elle se poste devant eux, le regard déterminé, une main posée sur sa hanche droite.
Jusque-là, Pizarro n'avait toujours pas réussi à faire parler Zia à propos du message que contenait le quipu d'or. Il était persuadé que la jeune fille lui avait menti en disant qu'elle ne savait pas quel secret, il comportait :
_Non, je ne comprends pas ce qui est écrit. Avait-elle dit, la peur lui nouant le ventre.
Ce à quoi son Excellence avait répondu :
_Tu mens ! Je sais que tu en est capable, alors lit moi celui-là et à haute voix.
En ce moment même, la petite était chamboulée, effondrée les deux genoux à terre, les doigts emmêlés dans l'assemblage des cordelettes dorées. Mendoza avait essayé plusieurs fois de la raisonner. Il avait même tenté à maintes reprises de convaincre Francesco qu'il réussirait à la faire parler :
_Si votre Excellence me le permet.
Il se retourne et s'écrit d'une voix forte :
_Pour qui te prend tu ? ... pour oser m'interrompre Mendoza ? Tu m'as ramené la petite, je n'ai rien d'autre à espérer de toi.
_Écoutez- moi, je connais ces enfants, si Zia sait quelques choses je vous promets qu'elle me le dira.
Le gouverneur était plus que mécontent et commençait sérieusement à perdre patience. Ne faisant pas confiance au capitaine, il fit signe à la jeune femme de s'avancer :
_Laguerra !
_Oui, mon Excellence.
_Tu vas me faire parler cette petite coûte que coûte.
Et dans un mouvement très maîtrisé, elle déroula son fouet. Le petit impertinent à la tunique jaune prit alors la parole :
_Vous croyez que c'est en employant les grands moyens qu'elle va ouvrir la bouche ? La bonne blague ! Il se retourne légèrement d'un geste vif et croise les bras sur la poitrine.
Par suite de cela, le regard d'Isabella devint noir et elle lui donna un coup sur l'épaule. La chemise du garçon s'était déchirée et le sang commençait à couler lentement le long de son bras. Son camarade au fort tempérament, Esteban, lui vint en aide : il se plante gentiment et courageusement devant lui de manière à le protéger de ses bras.
_Vous n'avez pas le droit ! Tao est mon ami et il est odieux de votre part de s'en prendre à des enfants !
A ses paroles, la bretteuse recula mais ce n'étais pas au goût du gouverneur. Pizarro la rappela donc vite à l'ordre. Sur un air plus sombre et davantage tendu, il prit la parole sur un ton très sérieux :
_Ah oui tu crois ! Hé bien, vois-tu, ce n'est pas mon avis. Malheureusement pour vous ! Si votre amie ne déchiffre pas le quipu d'ici demain matin, mon acolyte se fera un plaisir de tous vous corriger ! Dit-il en associant le geste à la parole : il pointa du doigt la bretteuse. Et en particulier cet homme-là : -Il désigna Mendoza - qui sera pendu à l'aube !
Simultanément, le capitaine répliqua :
_Ecoutez-moi, je peux réussir à la faire parler.
Rouge de colère, Pizarro commanda :
_C'est mon bras droit qui s'en chargera comme convenu !
Alvarez qui avait amené le groupe au gouverneur se tourna vers lui et demanda :
_Que faut-il en faire mon Excellence ?
_Enfermez-les avec les Incas pour le moment ! Et en vitesse !

PDV Laguerra :

Une fois que les gardes aient fini d'emmener les trois enfants qui criaient sans cesse « lâchez-moi ! Mais lâchez-moi ! Vous me faites mal ! » ainsi que les trois adultes, je me retrouvais seule avec Francesco. Il se retourna, me regarda profondément et s'approcha de moi.
_ça passe pour cette fois mais fait attention, je t'ai prévenu... ces gamins sont pleins de ressources. Maudit sois-ils !
Sa voix était mélangée entre fureur et douceur. Il s'approcha davantage de moi : jusqu'à ce qu'il ne reste que quelques centimètres entre nous. -Je reculais au fur et à mesure, puis ce qui devait arriver, arriva : je percute le mur. - Ses yeux noirs brillent de vengeance. - Sais-t-il que c'est moi qui ai blessé un de ses hommes ? Ou c'est mon comportement qui lui a déplu ? - En tous cas, il avait une idée derrière la tête et malheureusement, elle était trop facile à deviner... Les battements de mon cœur s'accélèrent, je suis effarée. Cela me semblant insupportable -alors qu'il commença à approcher sa main de mon visage - je lui empoigne le poignet avec une force surhumaine. De mon autre main, je sortis mon épée de son fourreau et la lui pointa sous la gorge. Alors qu'il écarquilla les sourcils, je me défis de ma prise en l'éloignant de moi : je lui assenais un coup de pied dans le bas du ventre. Je sortis de la salle tête haute laissant le gouverneur immobile et recourbé sur lui-même là où je l'avais envoyé. Je lui dis tout de même sur un ton autoritaire :
_Ne vous avisez plus jamais, Pizarro, à vouloir jouer avec moi. Ma position de bras droit ne vous permet pas d'avoir une telle emprise sur moi, même si je suis à votre service. Alors prenez garde car la prochaine fois je ne vous épargnerez pas. N'oubliez pas qui je suis, ni qu'elle est ma mission et daignez rester à votre place GOUVERNEUR. J'insistais sur chacun des mots en crachant le dernier et sur ce, je tournais les talons et sortis pour de bon. Il a eu le don de me mettre en colère ! Il est pourtant mieux placé que moi pour savoir que l'amour n'a pas sa place dans ma mission ! Même si, j'étais persuadée qu'il ne tentait que de jouer avec moi. Sur cette pensée, je gagnais la tour dans laquelle la jeune inca était enfermée dans le but de la faire parler. Mais avant, il me restait une dernière chose à faire...

Au lieu de prendre l'escalier qui monte, je prends celui qui descend. Par chance je ne croise aucun garde. Entendant une conversation, je me place dans l'ombre afin de ne pas être vu.
Un vieux dit :
_Ce médaillon où l'a tu trouvé ?
Je devine qu'il s'adresse à Esteban. Il lui répond avec une grande douceur :
_Ho ! Il parait que c'est mon père qu'il me l'a donné quand j'étais petit. Je n'en ai plus que la moitié mais il représente le soleil.
_Hmm, un médaillon qui représente le soleil... D'où venez-vous, tes amis et toi ?
_Nous venons d'Espagne, c'est le pays du gouverneur Pizarro. Mais moi, je ne suis pas né là-bas. Je crois que je suis né ici. Quelque part sur ce continent.
Esteban, Esteban. Je me repasse ce prénom en boucle. C'est bizarre mais les yeux et le comportement de cet enfant me rappelle quelqu'un... Esteban... Il porte le médaillon du soleil. Celui qui permet d'ouvrir les cités d'or ? Non ? -Hé oui, je connais leur légende depuis que je suis toute petite mais longtemps je n'ai pas cru que c'était possible qu'elles existent réellement. C'est au cours des voyages que j'ai pu effectuer avec mon père que j'ai pu avoir l'opportunité d'en apprendre plus sur celles-ci. Notamment lors du dernier quand...- Mais oui, c'est ça ! Esteban ! Plus de doutes possibles, si mon intuition est bonne alors, Atanaos, ton fils est vivant !

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant