Chapitre 18

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La nuit même je ressors sur la terrasse pour faire entrer mon peigne en contact avec un rayon lunaire mais ça ne fonctionne pas. J'essaye toutes les positions possibles et inimaginables mais rien. Rien ne se produit. Il n'a rien. Aucun brillement. Je suis désorientée. Il y a forcément un élément qui nous a échappé. Ce n'est pas possible... Je commence désespérément à croire que tout ça n'est qu'une légende mais dans ce cas pourquoi mon peigne aurait noirci quand il était entre les mains des enfants ? Après maintes et maintes tentatives, -et le vent commençant à me glacer les os- je décide de retourner me coucher.

Le lendemain je me réveille en sursaut quand j'entends la voix d'Esteban crier mon nom. Je m'habille en vitesse et sors en trombe de la chambre.
_Que se passe-t-il ?
Esteban se tourne vers moi d'un geste vif, le chef Kraka est avec lui. Ses traits sont durs ce qui me mets mal à l'aise.
_Gomez et ses hommes sont à l'entrée de la cascade qui donne sur la cité. Le Commandant te veut en otage ! S'écrit Esteban très agité.
Je reste bouche bée, pourtant j'aurais dû m'en douter !
_Mon otage ? En échange de quoi ? M'étonnais-je.
_Si Gomez te prend pour te ramener à Pizarro alors la cité sera épargnée.
_Ho ! C'est la seule chose qui sort de ma bouche. Je suis trop offusquée pour dire quoi que soit d'autre.
_NON ! Laguerra ne doit pas se rendre pour sauver le Vieux Pic ! Il y a bien une autre solution. Si elle retourne au fort ... Pizarro ... Zia est hors d'elle... je suis étonnée qu'une telle compassion envers moi soit née en elle. De petites larmes coulent le long de ses joues. Je m'approche d'elle et la prend dans les bras. Elle me rend mon étreinte. -C'est là que je me rends compte que ça fait longtemps que je n'avais pas fais de câlins à quelqu'un... pourtant cela me fait le plus grand bien. – Je reprends de plus belle :
_Je peux déjouer les soldats espagnols et vous rejoindre au lieu de croisement au Sud du Vieux Pic. -Je n'ai pas besoin de préciser, ils ont compris. - Vous serez forcément en sécurité là-bas. Enfin, je l'espère...
Mais Esteban contredit ce que je viens de dire :
_Vous ne devez rien tenter d'irréfléchi. On est sensé vous livrer à eux.
_Quoi ? - Ma fureur est telle que le mot est sorti vite et fort. – Et comment pouvez-vous être sûr que Gomez tiendra parole ?
_Elle a raison, il l'avait repris quand il m'a fait prisonnière sur son galion. Je ne vois pas de quoi Zia veut parler mais on n'a pas le temps de revenir en arrière, je m'exclame :
_On est tous perdant si on agit ainsi, en leur faveur ! Gomez peut me prendre et dans la minute qui suit, rien ne l'empêchera de prendre d'assaut la cité... De plus, une fois que je serai chez le Gouverneur, il fera son possible pour me faire parler... !
_Vous n'avez pas l'intention de lui révéler quoi que ce soit ? S'étonne Kraka.
_Ben... non. J'ai bien la ferme résolution de ne rien lui dévoiler mais de lui rendre son compte... ma voix reste calme malgré le malaise et la rage qui me parcours.
_Vous travaillez pour lui ! Alors pourquoi vouloir lui cacher tout ça ? - Ha, Tao et ses questions ! Je vois qu'il ne fait pas encore confiance ce gamin-là ! En même temps je le comprends, j'ai clairement signé un pacte avec l'ennemi. Un arrêt de mort même ! -
_Vous êtes la priorité les enfants. Pizarro et ses hommes vous retrouveront coûte que coûte ! Et le secret des Cités d'Or et bien, c'est un secret donc c'est sensé rester secret non ? Je leur donne un faible sourire en coin que tous tentent de me rendre sauf Zia qui est toujours attristée.
_Et comment comptez-vous défier tous les gardes ? Ils sont bien trop nombreux ! C'est se jeter dans la gueule du loup !
_Je ne vais pas pouvoir tous les défier ! Mais ce n'était pas ça le plan ?
Ils haussent tous les sourcils. A mon avis, ils n'ont pas compris ! Non ? Sans blague ! Me dis-je.
Je poursuis :
_Au moins ça nous fait une diversion !
Kraka réplique d'une voix grave et autoritaire, il n'est pas très commode avec moi mais je n'ai rien à lui en vouloir :
_C'est vrai, pendant que vous vous « rendez », mes villageois pourront s'enfuir et mes guerriers se préparer au combat.
Je rétorque :
_Soyez stratégiques alors, car les Espagnols vont attaqués à coups de canons et leurs fusils tueront vos hommes avant même que le combat ait commencé.
Le chef ne répond rien. Je vois à l'expression de son visage qu'il réfléchit.
_Les enfants, vous devez partir. Comme l'a dit l'Espagnole rejoignez le sud du Vieux Pic à l'éventuelle cité d'or.
Les trois gamins acquiesce puis on se souhaite bonne chance mutuellement.
_Si tout se passe bien, on se retrouve là-bas ! Annonçais-je sur un ton taquin.
Avant de m'en tourner me « rendre », Zia m'attrape la main. Ses yeux brillent d'un sentiment que je n'arrive pas à identifier.
_Promettez moi de faire attention.
Je me contente de hocher la tête. Je ne peux lui promettre. Je ne sais pas ce qu'il se passera mais il faut espérer que ça se passe « bien ». Ça y est ! Je sais ce que Zia essayait de me communiquer : l'espoir. Sur ce je me mets à courir, prête à affronter une armée de lâches.

Je cours à me brûler les poumons et à en perdre ma cuisse. Enfin, j'arrive à la cascade mais aucun lansquenet en vue, ce qui m'étonnes. Je continu à avancer prudemment, pistolet en joue, à la main. Soudainement je trébuche, je viens de me prendre le pied dans une racine. Mon pistolet s'en va valser à quelques mètres plus loin. Et alors, là j'entends des pas, beaucoup de pas, puis la voix de Gomez. -Ce n'est pas sur une racine que j'ai trébuché mais sur un signal d'alarme ! - Je prends mon courage afin de tous les affronter. Gomez s'avance lentement vers moi, ramasse mon pistolet et me vise. Ses hommes sont derrières lui. Je suis prise au piège.
Il me fait un sourire sadique en m'adressant ces traites mots :
_Comme on se retrouve Señorita ! J'espère que l'accueil vous convient ! Ha ha. Son rire est diabolique mais moins pire que celui de Pizarro. Pizarro, Pizarro, ho non. C'est pour me ramener à lui qu'ils sont là ! Je suis belle et bien prisonnière.  J'étudie les lieux autour de moi mais je n'ai aucune chance de m'en sortir surtout avec cinq fusils braqués sur moi. Il faut tout de même que je tente de gagner un maximum de temps :
_Commandant ! Mais tout le plaisir est pour moi. Je vois que vous avez la forme, c'est une bonne chose.
_Ha, très drôle mais assez de bavardages – il adresse à ses soldats : - on l'emmène !
_Et si je refuse ? Je l'ai coupé de court, il me répond qu'au bout de quelques secondes.
_Mais on ne vous demande pas votre avis, très chère. Il articule excessivement les deux derniers mots.
_Pourtant c'est moi le bras droit du Gouverneur donc logiquement, c'est à moi que vous obéissez, Commandant. Ma réplique fait rire ses hommes ce qui l'enrage. Ça m'amuse de jouer avec ses nerfs. Je reste de marbre et extravagante. Il sert les poings jusqu'à ce que ses mains blanchissent. Je vois vite que sa patiente à des limites :
_Sauf que c'est le Gouverneur lui-même qui vous demande. Et vous lui devez obéissance Señorita.
_Mais je n'en ai rien à faire. Qu'il aille se faire voir.
_Insolente ! Vas-tu enfin te taire ? Son ton est plus que colérique. Je décide de la jouer stratégique :
_C'est d'accord mais en retour promettez-moi que la cité sera épargnée !
Gomez s'avance promptement vers moi, il me prend le menton et me dit d'une voix douce et sarcastique :
_Mais le Gouverneur n'a qu'une parole ma jolie ! C'est pourquoi tu vas lui donner le plaisir de lui dire tout ce que tu sais...
Je ne dis rien et je ne bouge pas. Je continu de lancer des flèches au Commandant. 
Ensuite, celui-ci fait signe à ses tireurs de s'avancer vers moi. Je comprends alors que je ne vais pas pouvoir gagner plus de temps. Gomez est trop en colère pour que je puisse rajouter quoi que ce soit. Je décide de prendre les choses telles qu'elles me viennent mais avant qu'on me garrotte pour m'endormir, je siffle entre mes dents : « A nous deux Pizarro ».


Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant