Personne ne retient son étonnement, surtout pas moi.
Doux Jésus ! C'est mon père ! C'est mon père ! Il est là ! Il est là devant moi ! Lui !
_La situation est échangée capitaine ! Alors relâche le tout de suite !
Je continue de menacer Mendoza– un peu à contrecœur j'avoue ... mais je n'ai clairement pas le choix, il finit par obéir : le Docteur s'écroule sur le ventre.
D'emblée, c'est sur un ton autoritaire que j'ordonne :
_Gardes ! Vous m'enchainez tout ça immédiatement !
Les enfants me regardent horrifiés. De suite la honte et le remord me nouent l'estomac.
J'espère que vous me pardonnerez...
Les gardes s'exécutent et une fois qu'ils sont sortis avec leurs otages je lâche ma rapière et vais rejoindre mon géniteur. - Mes yeux croisent ceux de la femme qui se trouve à côté de lui. Je ne sais pas pourquoi mais je sens qu'elle et moi, on va très mal s'entendre. Et je commence sur cette longueur d'onde :
_Sortez ! Elle ne demande pas son reste et s'exécute. Elle en profite pour me lancer un sourire sadique. Je la déteste déjà. -
Ma vision se fait vite très floue par les nombreuses larmes naissantes. Je prends mon père par les épaules pour le retourner et me lancer dans ses bras. Tout mon être tremble. Ça fait un an que je ne l'ai pas vu !
Bon Dieu ! UN AN !
Entre deux sanglots, d'une voix nouée par ma gorge bloquée je prononce enfin ces mots :
_Ho, père. C'est vous.
Mais mon père au lieu de me rendre mon étreinte me dégage de lui en m'attrapant par la nuque et me lance surpris :
_Isabella ! Qu'est ce que ça veut dire ? Je te croyais à la cour d'Espagne !
Ses mots me font souffrir : c'est comme si j'avais reçu une balle en pleine poitrine. Je sèche mes larmes et m'obstine à lui parler sur le même ton qu'il a employé précédemment :
_Eh bien non ! Comme vous pouvez le voir, je suis là et ça n'a pas l'air de vous faire plaisir ! Si vous saviez comme vous m'avez manqué !
_Tu es une grande fille Isabella ! Tu n'as plus besoin de moi. Il est normal que je parte longtemps mais tu étais entre de très bonnes mains à la cour. Et donc que fais-tu ici ?
Tout en disant cela comme si tout allait pour le mieux, il commence à se lever. J'en fait alors de même et m'efforce de continuer à le regarder dans les yeux.
_Entre de bonnes mains ? Mais ... Avant que je puisse continuer ma phrase, il me prend la parole :
_Bien sûr ! Que voulais-tu de plus que d'être entourée par le roi et ses favorites ? Et ton amie Elena alors, comment vas-t-elle ?
C'est une blague ! Il me demande comment vas ma meilleure amie et moi alors ?
Comme je lui dois tous mes respects et pour ne pas l'offenser je poursuis d'une voix faible :
_C'est vrai que Charles prenait soin de moi mais ses favorites sont odieuses ! Et sachez, qu'Elena, elle est toujours à l'université donc je n'ai pas eu l'occasion de beaucoup la voir.
_J'en suis désolé. Je ne pensais pas que tu souffrirais autant de mon absence...
A peine a-t-il achevé sa phrase qu'il me prend dans ses bras, de concert, je me remets à pleurer.
Il me murmure dans l'oreille :
_Ha ma fille, qu'elle joie de te revoir.
De fort, je me rends compte, j'ai peut-être été un peu trop dure et que lui en ai voulu en peu trop vite. Après tout ce n'est pas lui qui a choisi de partir, moi non plus d'ailleurs.
Et donc que fait tu ici ?
Je me décide enfin à lui répondre :
_Charles m'a envoyé en mission !
A peine ses mots sont sortis de ma bouche que mon père n'est pas loin de faire une crise cardiaque.
_C'est impossible ! S'exclame-t-il !
Encore une fois je suis perdue.
_Et pourquoi ?
_Il n'aurait jamais pris ce risque !
_Par ce que je suis soi-disant « trop précieuse à ses yeux » ?
_Hmmmm ...
Mais avant que je puisse répliquer autre chose, il me dit :
-Personnellement, je pense qu'il souhaite tirer un trait sur ce sujet très vite mais la vérité je compte bien la trouvé ! -
_Tu es sûr que tu vas bien ?
_Bah oui ! Pourquoi ?
_Tu es différente ma fille : tu es très pâle, amaigrie et regarde tes cheveux !
_Comment voulez-vous que je le saches ? ça fait maintenant trois mois que je ne me suis pas regardée dans un miroir !
_Ne me prends pas pour un idiot Isabella, je sais que quelque chose ne va pas ! Alors ?
_Mais ce n'est pas ce que j'ai dis et jamais je me permettrais de ... Ma voix est brisée, je me trahis, mes gestes sont un peu trop amples ...
_Réponds à ma question s'il te plaît.
Encore une fois, il me prend de court ! En même temps qu'est-ce qu'on peut cacher à un « médecin » ? Je baisse la tête et ouvre légèrement la bouche mais rien ne sort.
_Alors ? J'attends.
Prenant mon courage à deux mains, je relève la tête. Vu celle de mon père, je crains de loin sa réaction.
_On ... on ... on ...
Bon autant aller droit au but !
_On m'a empoisonnée. Et dès que les mots sont sortis, je sens un poids se libérer de mes épaules. En conséquence le visage de mon père se fait beaucoup plus sombre. Il sert les poings pour contenir sa rage.
_Qui ça ? Il me prend par les épaules pour me secouer doucement.
Je sais que je n'ai pas d'autres choix que de lui répondre immédiatement. J'incline très légèrement la tête :
_Pizarro ... je ... je suis son bras droit. – D'emblée je me mets à trembler, rien que de penser à ce qu'il m'a infligé. Mes tremblements sont de nouveau incontrôlables. -
_Diable ! Diable !
Comme je le craignais, il est hors de lui. Je sais par ses expressions qu'il voudrait savoir s'il n'a pas abusé de moi alors pour le mettre au courant j'incline légèrement la tête.
Dans la seconde qui suit, un bruit sourd retenti et ma joue s'embrase.
Nom de Dieu ! Il m'a giflé !
De concert, mes yeux se mouillent.
_Tu ne pouvais pas faire attention ? Diable ! Isabella ! Je te croyais plus perspicace que ça !
_Je suis tombée malade et ... Dès lors, je ne me contrôle plus. C'est à peine si je lui hurle dessus pour qu'il comprenne ce qui s'est réellement passé mais c'est vrai qu'il n'a pas forcément besoin de tous les détails...
_Je n'ai pas besoin de tes excuses ma fille.
Nouvelle gifle.
_Mais ce n'est pas ce que ...
_Ho que si !
_Arrêtez ! Je vous en prie. Et écoutez-moi par pitié !
_Non Isabella ! Je crois que nous n'avons plus rien à nous dire ...
_Père ! Mon visage est ravagé par les larmes, ma voix est faible et brisée, mon estomac et ma gorge sont noués.
_J'ai mis toute ma confiance en toi ! Tu étais ma fierté Isabella ! Et voilà comment tu me remercie !
Je sors tout ce qui me pèse et même si mon père tente de me reprendre la parole pour me faire la morale, je continue bien décidée :
_Mais je n'y suis pour rien ! S'il vous plait écoutez-moi ! Ne soyez pas si aveugle ! Si vous croyez que je n'en souffre pas déjà assez ! En plus il faut que vous me gifliez ! Et vous alors père ? Vous étiez mon seul pilier ! Pas un seul jour ne se passe sans que je pense à vous ! Pizarro m'a empoisonné, il a peut-être abusé de moi mais si y a bien une chose dont je suis sûr – même s'il a tenté – c'est que ...
Je n'ai pas besoin d'achever ma phrase. Par les quelques larmes qui perlent au coin de ses yeux, je comprends qu'il a compris.
_Ho Isa ! Pardonne-moi, c'est que j'ai déjà perdu ta mère alors si je te perds aussi par le déshonneur...
Ma mère ! Il faut qu'il m'en parle ! C'est maintenant ou jamais !_En parlant de mère, père. J'ai besoin que vous me parliez d'elle. J'essaye de rester aussi calme que possible sans montrer mon impatience.
_Tu ne vas pas revenir sur le sujet !
Ça y est ! Il ressort de ses gongs !
J'insiste :
_Mais j'ai besoin de savoir !
Mon père s'approche de moi et prend mon visage entre ses mains :
_Isabella, si je ne te dis rien, c'est qu'il y a une raison. Je ne peux pas ... désolé ...
C'est quoi ce délire encore ?
Je reste ainsi à me noyer dans les yeux de mon père un certain temps. -Je ne préfère pas ré-insister. -Écoulé, mon père m'invite à le suivre pour qu'il me soigne. Je lui ai fait savoir qu'il n'y avait pas d'antidote mais il n'a rien voulu entendre. Il a sans aucun doute la solution en tête. Arrivé à notre but – une pièce similaire à la précédente - il m'invite à m'assoir sur une sorte de siège taillé dans la pierre. Je manque de tomber quand je vois la taille de la seringue qu'il sort de sa trousse.
_Il me faut un échantillon de ton sang si je veux pouvoir trouver le remède. Marinche si connaît en poison.
_D'ailleurs c'est qui cette femme ? Je l'ai à peine vu que je la déteste déjà.
_Ne t'inquiètes pas pour cela, c'est seulement la malinche de Cortès. Elle m'aide dans la quête des Cités d'Or. D'ailleurs, en parlant de ces Cités d'Or Isa ! Tu me caches encore des choses ! Par exemple ce que tu faisais avec ces trois gamins qui détenaient un manuscrit que Marinche a récupéré pour le déchiffrer. Tu as l'air de drôlement bien les connaitre n'est-ce pas ? Ne n'ai pas l'innocente ma fille, tu à l'air de beaucoup tenir à ces gamins ! Je me trompe ?
Je suis bouche bée, clouée sur place. Mon être s'est encré dans le sol. Je reste immobile, de plus mon père s'apprête à me planter la seringue dans le bras...
_Je t'interdis de les aider... C'est clair ? De plus, grâce à toi, ils sont encore entre mes mains !
Bon Dieu ! Mais qu'est-ce que j'ai fait ? Mais qu'est-ce que j'ai fait ?
Et alors que l'aiguille s'approche dangereusement de la veine de mon coude gauche, mon père me dit sur un ton malicieux et enjouer, beaucoup trop enjouer :
_Et ce Mendoza alors ? C'est bien comme ça qu'il s'appelle non ?
-Je n'ose même pas hocher la tête pour confirmer. -
_Tu t'es trahit ma fille ! Dommage pour toi ...
J'écarquille les sourcils. Comment il peut savoir ! Y a rien entre nous !
Et alors qu'il replonge ses yeux dans mes prunelles, il me dit :
_Je vais le tuer.
Et alors, la seringue s'enfonce dans mon coude m'arrachant un léger cri de douleur.
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Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1
FanfictionVoilà un an que le père d'Isabella est partit. Un an et elle commence sérieusement à s'ennuyer à la cour d'Espagne. Jusqu'au jour où Charles Quint lui confie une nouvelle mission : ramener à Pizarro la petite Zia... mais être le bras droit de Pizarr...