Chapitre 43

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Je me réveille en sursaut, pleine de sueur, tremblante de fièvre, de retour à mon point de départ, dans le petit salon de la tente du Gouverneur. Tiraillée par une vive douleur dans le bas du ventre, mes souvenirs mettent peu de temps à refaire surface, dès lors l'angoisse m'inonde.
Bordel j'ai échouée. Oh God ! Je suis foutue !
Au bord du gouffre et submergée par une souffrance interminable et insoutenable, je prends une bouteille de vin posée sous la table. Avec les forces qu'il me reste, je me redresse difficilement : je réprime plusieurs sanglots tellement les contractions sont intenables. Adossée à la table, je dévisse le bouchon de la bouteille dans un cri de rage et porte le goulot à mes lèvres déversant le contenu sans dédommagement directement dans le fond de ma gorge. Déjà l'alcool apaise mon calvaire et me remplie d'un sentiment que je n'arrive pas à définir mais qui emplie mon être, me procurant un bien être inidentifiable, abondant mais dangereux.
Alors que je fini presque la bouteille, Hernando fait irruption dans la pièce de fortune :
_Isabella, tu t'es enfin réveillée ! Voilà deux jours que tu étais inconsciente. Comment te sens-tu ?
Il a posé LA question, qu'il ne fallait pas qu'il pause. MAL ! ça va mal ! Je suis au plus bas là !
En lui jetant un regard noir, je lui réponds avec haine :
_ça va. Et vous, vous n'avez toujours pas perdue votre langue à ce que je constate !
Fronçant les sourcils pour me faire face, il me dit sur le ton le plus grave possible :
_Qu'est ce qui ne vas pas Isabella ? Tu veux qu'on parle c'est ça ?
Je veux surtout que tu partes, oui !
Contenant la rage qui enfle en moi, du mieux possible, je lui dis :
_Je n'ai pas envie de parler. Laissez-moi maintenant.
Au lieu de quoi, les traits du visage du roux se renferment plus profondément. Tout en s'approchant de moi, il me lance :
_C'est quoi ton problème ? Nom de Dieu ! ... en m'arrachant la bouteille des mains, il m'ordonne : « et arrêtes de boire ! ».
Résigné à récupérer la bouteille, je lui attrape violemment le poignet de ma main droite :
_Rendez-moi ça !
Mais déjà, celle-ci vient se loger dans la paume d'Hernando.
_Pour faire quoi ma jolie ? Boire ne sert à rien. Tout en regardant le contenu de la bouteille, il souffle de désespoir : j'en ai bu les trois-quarts.
Complètement abattue, je renverse ma tête en arrière, ferme les yeux et souffle profondément afin de calmer mes pulsions. Et alors que je sens son souffle dans ma nuque, il ne m'en faut pas moins pour lui assener un coup de pied dans l'abdomen, de ma jambe gauche. Ma blessure m'empêchant de soulever la droite mais mon action me faisant tout de même échapper un léger cri.
En lui crachant au visage, je lui fais savoir :
_Ne vous avisez plus jamais à recommencer avec moi crapule !
Alors qu'Hernando reprend ses esprits petit à petit, il se redresse un sourire machiavélique dessiné sur ses lèvres :
_Pourtant, c'est toi-même qui me la demander la dernière fois.
Faisant celle qui ne veut rien entendre, je croise mes bras sur ma poitrine mais déjà le jeune homme revient à la charge :
_Ne fais pas l'enfant Isabella. Reprends-toi et laisses-moi te donner du plaisir !
A l'entente de ces mots écœurants, je lui hurle :
_Plaisir ? Vous êtes sérieux ! Mais revenez à la réalité ! Depuis le début vous jouez avec moi ! Je ne suis que votre foutue pion et ...
Il me coupe son sourire toujours présent :
_Et ?
Les mots restent coincés dans ma gorge. Il m'a bloqué dans mon élan par conséquent les seuls mots à sortir de ma bouche sont :
_Sortez !
Hernando secoue la tête, il continue provocateur :
_Laisses-moi te changer les idées ! Tu en as plus que besoin !
Tout en disant cela, il se rapproche de moi doucement en se mettant au même niveau : il s'agenouille devant moi.
Bouleversée, par son regard, il me faut remettre mon esprit en place pour revenir à la charge :
_NON ! Je ne veux pas. Laissez-moi. Pitié.
A bout, j'agrippe ses poignets dans le but de l'éloigner mais il résiste. Les larmes me montant aux yeux, je me débats. Je n'ai pas envie qu'il m'embrasse, qu'il me fasse jouir. Je veux juste être seule, à noyer mon chagrin dans le vin.
Voyant que je suis incontrôlable, Hernando me demande d'une forte voix :
_CALMES-TOI ! BON SANG !
Je réplique à brûle pourpoint sur le même ton :
_VOUS VOULEZ QUE JE ME CALME ?
_OUI ! Pour l'amour du ciel.
Le visage ravagé par les larmes et la voix saccadée par les contractions de mon larynx, je lâche :
_JE SUIS A BOUT HERNANDO ! J'EN PEUX PLUS !
Dès lors, mon corps semets à trembler comme je ne l'avais encore jamais ressenti faisant réveiller la douleur de ma blessure. Débusquant une deuxième bouteille, je poursuis au bord du précipice :
_ Regardez un peu celle que je deviens Hernando. Je ne me reconnais même plus ! Cette mission a tourné aucauchemar ! Faut être clair un peu ! Mais ouvrez les yeux ! On a tenté de me violer ! Vous et votre frère, vous êtes joué de moi ! Je passe de mains en mains comme si je n'étais qu'une vulgaire poupée de chiffon ! On m'a meurtrie jusqu'au profond de mon âme et j'en porte les séquelles : les cicatrices que j'ai dans le dos, c'est de mon père lui-même que je les tiens. Il m'a battue ! Et alors que j'espérais enfin me réconcilier avec lui, il est mort dans l'éboulement de cette maudite montagne ! Il est mort alors que j'aurais pu le sauver mais par votre faute, il n'est plus ! Je n'ai même pas pu venger sa mort ! Maudis êtes-vous Hernando !
Il veut en placer une mais je l'en empêche d'un signe de la main :
_Je m'accroche à quoi maintenant ? A mon amour à jamais perdu ? Putain ! Ma vie n'a plus de sens ! Je ne peux même pas rentrée en Espagne... je n'ai rien à ramener à Sa Majesté. BORDEL !
Toutes ces paroles sortent de ma bouche comme une tornade en furie. Mon cœur explose dans ma poitrine, je ne peux plus me contenir, c'est le souffle court que je ramène la bouteille à mes lèvres avec un seul objectif en tête : boire, boire pour oublier. C'est la seule chose que je peux espérer.
_Isabella.
La voix douce d'Hernando, la dernière que j'ai envie d'entendre me sort rapidementde ma torpeur. En prenant mon visage entre ses mains et en plongeant ses yeuxdans les miens il me dit :
_Ta mission est terminée, on rentre en Espagne. Charles Quint nous attend. Charles Quint t'attend bella.




Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant