Chapitre 15

86 6 1
                                    

Gomez s'exclame :
_Alors les Cités d'Or se trouveraient là-bas ?
Gaspard réplique, les yeux luisant d'effroi :
_Mais cette région est maudite ! Personne n'ose s'y aventurer.
« Qu'est-ce que les hommes sont des lâches » me dis-je !
Pizarro reprend la parole :
_Bien, maintenant on a une piste ! Gaspard et Gomez vous allez prendre la route du Vieux Pic avec les enfants mais avant ... -le gouverneur suspend sa phrase, se tourne vers moi, me pointe du doigt et poursuit sur une expression plus que menaçante :
_Laguerra, je veux que tu nous dises ce que tu sais réellement sur les pendentifs que Zia et Esteban portent autour du cou !
J'écarquille les yeux et hausse les sourcils. Comment peut-il savoir ? Il n'a tout de même pas écouté la conversation dans l'ombre ? Faut pourtant croire que c'est le cas... Je me mort les dents, décidément je ne fais qu'échouer depuis le début...
Je tourne la tête de manière à lancer à Francesco un regard noir afin de lui faire savoir que je ne lui obéirai pas. Je garde le silence ce qui soulage les enfants qui ne cachent pas leur étonnement.
Voyant que je ne suis pas décidée à clamer le secret des pendentifs, Pizarro s'approche de moi -il est plus tendu que tout à l'heure, toujours en colère et impatient. A croire que ma personne lui donne plus de fil à retorde qu'il ne l'aurait imaginé... mais ce n'est pas moi qui ai choisi d'être son bras droit... - et déclame sur un ton sévère, trop sévère :
_Tu refuses de parler ? Très bien, alors c'est la petite qui va payer !
Puis il ordonne à un de ses hommes d'aller chercher mes armes. Je suis encore surprise, je ne comprends pas ce qu'il a derrière la tête... Il met d'ailleurs peu de temps à répondre à mon questionnement :
_Oui Laguerra, je t'obligerai à battre la petite si tu ne dis rien au sujet des médaillons ! Tu sais très bien de quoi je parle ! Alors ? Tu te décides ?
Je suis épouvantée, Pizarro est plus odieux qu'il n'y parait... Et encore une fois, je suis prise au piège : je n'ai pas envie de faire du mal à la gamine.
_Détachez-la ! commande le gouverneur.
Deux soldats s'activent et coupent les liens qui me tiennent à la chaise à l'aide de leurs lames. Je me lève, m'avance lentement et prend mon « précieux » des mains d'un garde. J'en profite pour remettre le reste des armes à la ceinture. Pizarro fronce les sourcils mais ne dis rien. C'est une bonne chose. Pendant ce temps, Zia est mise à genoux par terre -à mon plus grand étonnement elle se laisse faire. Peut-être est-elle persuadée suite à notre conversation, que je ne porterais pas la main sur elle. Ce n'est pourtant pas le cas de ses deux amis qui ne cessent de crier et de s'agiter. - Le reste des soldats se place tout autour de moi et me mettent en joue. Si je refuse de fouetter la petite, les soldats tireront et si je ne dis rien, ils tireront aussi. Dans tous les cas, si je n'obéis pas je serai gravement blessé. Au moins, ils ne me tueront pas étant trop précieuse aux yeux de Sa Majesté. Qu'est-ce que ça m'énerve de ne pas savoir pourquoi je tiens tant à lui...
Je fini donc par prendre mon courage et tend mon bras d'un geste puissant et élancé mais une fois que je suis dans la bonne position pour porter le coup, je ne fais rien. Je m'immobilise, mon bras se met tout de même à trembler. Puis déterminée, je le laisse tomber le long de mon corps et dit :
_C'est bon, je vais vous dire ce que vous voulez savoir.
Ce à quoi Pizarro répond encore une fois par un :
_Tu vois qu'en tu veux. Ce qui me mets en colère.
Au même instant, je remarque que les soldats baissent petit à petit leur garde. C'est bientôt le moment de passer à l'action. -Je ne compte pas dévoiler à Pizarro ce secret. Il a eu Zia, il a eu le message que détient le quipu, il n'a plus besoin de moi. Enfin, peut-être mais j'ai remplit la part du contrat... -
ça y est ! Je ne suis plus dans leur ligne de mire. D'un coup sec, je me retourne et enroule mon fouet autour des épaules d'un garde -je tire de toutes mes forces – il vient percuter dans un fracas, celui d'à côté. Les autres se reprennent vite, un dégaine son épée et viens se battre contre moi. -Je change mon « précieux » contre ma fidèle rapière. - Je l'assène de coups de plus en plus puissant et fini par faire voler son épée verticalement : je change de main ma rapière et vient rattraper sa lame de ma main droite. Dans la seconde, j'interpelle Zia d'une forte voix et lui la lance. Un mouvement des yeux lui suffit pour comprendre qu'elle doit s'en servir pour libérer délivrer ses deux amis. Deux soldats seulement tiennent encore leurs fusils braqués sur moi mais n'ose pas appuyer sur la détente voyant que je bouge amplement. Deux autres sortent conjointement leurs fleurets de leurs fourreaux et s'élancent vers moi. Mes bras commencent sérieusement à me faire souffrir, surtout mon épaule droite qui s'est craquée tout à l'heure et les effets du poison étaient toujours faiblement actifs, c'est avec une sérieuse difficulté que j'arrive à les dégager et à les envoyer se prendre un mur. Concurremment, la petite Zia à réussie à se débarrasser des deux lansquenets qui la maintenaient au sol par conséquent ceux-ci se sont relancés à la poursuite des trois enfants avec l'aide de Gaspard et Gomez mais pour le moment c'est un échec pour les quatre individus. Pizarro commence réellement à reperdre patiente voyant que la situation ne tourne plus du tout à son avantage mais au mien et à celui des enfants. Il vient d'ailleurs prêter main forte à ses deux hommes encore déterminés à en terminer avec moi. Je compte bien me venger de mon déshonneur par la même occasion. Je ressemble mes forces restantes, mon mental et engage le duel à un contre trois. Je me défais de l'homme de droite en le commotionnant aux tempes par un coup de pistolet : assommé, il s'effondre par terre. Puis sans que je ne comprenne pourquoi, le deuxième homme s'en va me laissant en face à face avec le gouverneur. Je ne préfère pas tourner la tête pour voir comment les gamins se débrouillent pour ne pas me déconcentrer sur le duel à venir qui peux s'avéré être très intéressant.

A ma stupéfaction, c'est lui qui attaque le premier pourtant c'est à moi cette fois-ci de réclamer vengeance. Je pars sa charge et riposte en croisant ma lame à la sienne. Chacun de nous essaye de faire reculer l'autre mais nos forces sont égales -enfin, pour le moment, étant affaiblie par les rivalités précédentes... - Nous nous toisons mutuellement, il est fou de rage. Nous n'avons pas besoin de parler pour savoir ce que l'autre pense au fond de lui. Pizarro sait que je ne cherche qu'a le punir de l'abus dont il a fait part envers moi. Quant à lui ses yeux traduisent stupeurs déplaisirs, non remords mais désir. Mes bras commencent sérieusement à me faire souffrir, je rassemble mes forces encore une fois et maintient ma position. Malheureusement, je suis presque à bout de souffle. Pizarro lui, est au plus haut de sa forme -d'accord, je l'ai fait tomber dans l'escalier mais cela a eu sur lui aucuns effets... ou très peu... - et commence à me faire reculer. Il détache sa rapière et reviens frapper de plus belle, sa puissance est telle que je tombe à la renverse -sur le dos et les fesses - sur le sol. De concert, je place mon épée verticalement devant moi pour riposter son prochain coup, il y met toute sa rage, j'y mets l'ambition et le courage de retrouver mon honneur. Étant allongée sur le sol, la position étant à l'avantage de Francesco c'est tout le poids de son corps que je reçois et que je m'efforce de contrebalancer de mes bras. – Mes muscles s'enflamme, mon souffle se fait plus court. Je décide de changer de tactique : je ramène mes bras derrière ma tête, -toujours en tenant ma fidèle rapière de mes deux mains- Pizarro se rapprochant donc davantage de moi, une fois que son abdomen est au niveau du mien, je le soulève de ma jambe droite pour le dégager. Il s'écroule. J'en profite pour me relever -au même instant il en fait de même- on s'élance dans un grand élan, mutuellement l'un sur l'autre. Le choc est douloureux mais ne me fait pas tituber. Le gouverneur m'assaille de petits coups, je me défends mais mon offensive est loin d'être efficace : Pizarro réussit à disjoindre ma paume de la garde de mon épée. Celle-ci vient percuter le sol dans un bruit sourd. Le gouverneur détourne ses yeux et sourit. J'en profite pour l'empoigner de mes deux mains et dirige sa lame vers le bas. Au même instant, j'entends un cri. Je tourne ma tête, - Gaspard et Gomez ont réussis à remettre la main sur Zia – erreur, très grosse erreur – je n'aurais pas dû baisser ma vigilance : un gémissement sort de ma bouche quand je sens un métal dur et froid me transpercer la chair. La douleur s'intensifie quand celui-ci s'enfonce plus encore, lentement, abruptement : Francesco vient de me planter sa lame dans la cuisse. Sous l'intensité de la douleur, je ravale ma salive, me mords la lèvre et ferme les yeux. Ma tête tourne. Mon pantalon se mouille en quelques secondes : le sang coule en abondance. Quand Pizarro estime que la blessure est suffisamment profonde - à son gout - il retire violemment son bien. Son sourire est machiavélique. Quant à moi, je suis à bout de force, gravement blessée et ignorante de la situation dans laquelle nous nous trouvons avec les enfants mais ne doute pas que l'avantage est tourné au profit du gouverneur...

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant