Chapitre 33

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Je suis allongée sur un sol plutôt moelleux sur le dos. Je me réveille vaguement humide quand je sens une masse tiède me « masser » le bas ventre.
Bordel. Qu'est ce qui se passe ? Et qui ose ?
_Tu es vraiment très jolie, c'est toi Isabella n'est-ce pas ?
C'est la voix d'un jeune homme que je ne connais pas, elle est douce mais je n'aime pas du tout le fait que sa main soit contre ma peau. Dès lors, je me mets légèrement à trembler, je suis complétement dans les vapes. Je suis trop en manque de sommeil et ce que je viens de commettre m'a surement mis dans un état second. Mes muscles tous comme mes paupières sont lourds. Je suis incapable de bouger. Sans réfléchir mes lèvres s'entrouvrent légèrement et j'arrive à sortir un léger « oui » peureux.
J'ignore quelle est la réaction de l'homme ni dans quelle position il se trouve mais surement assez proche de moi pour avoir osé déboutonner mon pantalon.
Diable, il a quoi encore derrière la tête celui-là ?
Sa main descend de plus en bas, dès lors je me tends davantage petit à petit et lui demande avec toute la force qui me reste d'une très faible voix :
_Et vous, qui êtes-vous ? Et qu'êtes-vous entrain de faire ? Je vous en prie, ne me touchez-pas.
Je suis fragile, au bord du gouffre, par conséquent, je n'ai aucun moyen de me défendre et donc il continu sur sa lancé.
_Tu n'as pas besoin de savoir... mais détends-toi, ce que je m'apprête à faire ne vas pas être très agréable pour toi si tu restes aussi tendue...
Hein quoi ? Il veut que je me détende, c'est une blague ? Il ne peut juste pas me laisser tranquille ?
J'ai qu'une envie, c'est de dormir et d'être en paix une fois pour toute mais il n'a pas l'air de lâcher l'affaire. Quand il enlève davantage mon bas et que ses doigts frôlent mon entre jambe, je m'écris les larmes aux yeux et toute tremblante :
_NON ! Arrêtez ! Qu'est-ce que vous faites ? Ne me touchez-pas. Je perds le contrôlent de mes émotions, la fatigue n'arrange pas les choses. Je suis toujours collée au sol, aucun de mes membres ne bougent. Mais il ne me répond pas, ne m'écoute pas, bien au contraire...
Et quand il descend sa main et que ses doigts viennent caresser mes lèvres, je lâche un léger cri de stupeur.
_Tout va bien, je te dis, détends-toi. Son timbre est toujours aussi affectueux mais rien n'y fait, comme je ne sais pas vraiment ce qu'il a derrière la tête, je ne peux m'empêcher de contracter les muscles de mes cuisses.
Alors de son autre main, il m'empoigne le creux de la cuisse pour écarter légèrement mes jambes et délicatement je sens un de ses doigts me pénétrer.
D'un coup vif je me cambre et lâche :
_Mais qu'est-ce qu'il vous prend ? Arrêtez ça immédiatement, vous n'avez pas le droit... Je remarque que ma voix est brisée par les nombreux sanglots qui me bloquent la gorge. Mais une fois de plus, il passe outre mes demandes et j'émets de nombreux hochets quand son doigt s'enfonce plus profondément en moi. L'acte est loin d'être affable même si je ressens aucune douleur ... Comment peut-il oser ?
_Je suis soulagé de savoir que mon frère n'a pas réussi à te prendre, une seconde fois... tu as de la chance ... ce n'est pas difficile de savoir qu'elle moyen tu as utilisé pour le tuer quand on voit d'où le sang s'est écoulé...
Je suis tellement abasourdie par ses propos que les seuls mots qui sortent de ma bouche sont :
_Hein, quoi ?
Et alors qu'il se décide enfin à sortir son doigt il me dit :
_Et je te remercie de l'avoir fait. Mon frère ne m'héritait que ça. Et maintenant grâce à toi, c'est moi le nouveau Gouverneur.
Complètement perdue et gêner de ce qu'il vient de faire, je lui demande :
_Qu'est-ce que ça veut dire ? Qui êtes-vous ? Et pourquoi vous êtes-vous permis de ... ?
Alors que je sens que ces doigts ont quittés mon corps, je ramène délicatement mes mains aux pans de mon pantalon pour le remettre mais il articule :
_Ne te donne pas cette peine.
De concert, il me remet mon pantalon et une fois qu'il a fermé le dernier bouton, il se décide à répondre :
_Charles Quint tient à ce que tu lui reviennes vierge.
C'est quoi encore ce délire ?
_Et vous étiez obligez de ... « vérifier » ... ?
_On n'est jamais trop prudent ... mais maintenant laisse-moi voir la jolie couleur de tes yeux ...
En effet, je ne les avais pas rouverts, j'ignore où nous sommes, le jour et l'heure à laquelle nous nous trouvons et à quoi ressemble le jeune homme. C'est un visage plutôt ovale, avec un menton carré non recouvert de barbe et une chevelure claire tendant vers le roux qui m'apparaît. Je lui donne la trentaine.
_Bien, maintenant que tu me vois, je me présente : Hernando Pizarro, à ton service Señorita.
Ma bouche s'ouvre en grand à l'annonce de son nom. Aucun son n'en sort.
_Ne soit pas si étonnée ! C'est vrai qu'on ne se ressemblait pas tellement tous les deux, dans les deux sens du terme ... mais c'est avec Francesco que j'ai pris mon service. Partir conquérir le Pérou quand on est le cadet de famille et que l'héritage revient à l'ainé ça ne fait pas rêver ?? Nous savons, toi et moi que les Cités d'Or, ne se trouvent pas loin ... je me trompe ? Alors je t'annonce officiellement que tu es mon bras droit et que nous trouverons ces Cités tout en or, ensemble ! Mais dis-moi quel âge as tu ? Tu me parais bien jeune pour une ambassadrice ...
Je suis tellement hébétée par ce qu'il vient de me conférer qu'il me faut quelques minutes pour tout ingérer et enfin, lui donner réponse :
_22 ans ... j'ai 22 ans.
_Hmm. Soit ... mais passons, tu dois littéralement mourir de faim. Viens donc dîner avec moi, voici deux jours que tu étais « inconsciente ».
Je suis toujours affalée sur le sol à le regarder comme s'il n'était pas de mon espèce. C'est quand il me prend la main que je me décide enfin à me mettre debout. Je suis prise de vertiges quelques secondes puis je le suis. Nous sortons de la tente dans laquelle nous nous trouvions et c'est un camp militaire qui se construit devant moi. - Le soleil commence déjà à décliner, ses derniers rayons viennent délicatement se poser sur les toits de toiles. La brise légère du soir me fait légèrement frissonner. - Il y a des tentes à pertes de vue, plus ou moins grande selon la fonction qu'elles remplissent. On se dirige sur notre droite, à notre passage tous les soldats se retournent et nous saluent. Je ne sais pas trop comment réagir alors je regarde devant moi sans tourner la tête d'Hernando situé devant moi. Quand il se stoppe net pour renter dans l'une d'elle je manque de lui rentrer dedans.
_Hé bien Señorita, je dois dire que tu es pressée de manger, vas-y rentre, fait comme chez-toi. Je t'en prie. Dès lors, il me laisse passer et quand je rentre, je remarque qu'une table en bois est soigneusement dressée. - Elle est cintré de plusieurs chaises, toujours en bois. - Sur celle-ci deux chandeliers d'argent – composées de six bougies chacun – agrémentent les quelques assiettes parsemées çà et là. - certaines sont garnis de viande cuisinée de pommes de terre sautées – couronnées de verres en cristal dans lesquelles baigne un liquide pourpre : du vin rouge.
A l'odeur de ces délicieux mets mon ventre se met à gargouiller. D'emblée je m'assois sur une des chaises, Hernando sur celle faisant face à la mienne. Il me sert une assiette bien remplie, de concert je prends la fourchette, pique dans la première patate qui se présente à moi et croque dedans de pleines dents. La substance vient se fondre contre mon palais. Ça fait tellement du bien de se sustenter que je ne peux m'empêcher d'émettre des « mmm » de régal, petit à petit mes esprits s'éclaircissent et je constate que depuis que je me suis réveillée, je ne sais pas où nous sommes et où sont les enfants et Juan.
Ho Juan. J'espère que tu vas bien.
A ce moment-là, je me lève tellement vite et violemment que la chaise se reverse. Tout en posant mes poings sur la table, je demande en m'écriant :
_Où sont Juan et les enfants ?
A cette question, un léger sourire en coin se dessinent sur ses lèves :
_Enfin, nous y voilà ! Tu as mis du temps à te décider ! Alors comme ça, le capitaine s'appelle Juan. Intéressant.
Je sors mon fort caractère :
_Répondez !
_Ils vont bien, je te rassure. Enfin lui. Il est mon prisonnier. Quant aux enfants, ils se sont enfuis après qu'on est trouvé le troisième manuscrit.
_Vous avez trouvé le troisième manuscrit ?
_Je viens de te le dire. Tu as besoin que je te le répète peut-être ?
A ces mots, il vient caresser son menton et son sourire ce fait plus grand et plus coquin.
Il n'est pas si différent de Francesco finalement.
Je crache :
_Crapule.
_Merci du compliment mais reprenons si tu veux bien. Assieds-toi, mange et je te raconte tout.
J'obéis et ouvre mes oreilles.
_Bien. Après que tu es tué mon frère, je t'ai récupéré -comme il n'en revenait de droit – tu as dormi durant tout le trajet. Enfin, tu étais plus dans un état second, dû au manque de sommeil et de nourriture. Mes hommes t'ont directement emmené ici. C'était le cas aussi pour le navigateur. Pour ma part, j'ai fait des enfants mes prisonniers, ils nous ont emmenés à une cité dans laquelle se trouvait le troisième manuscrit indiquant l'emplacement des Cités d'Or. Ensuite les enfants se sont enfuis, je suis moi-même revenu ici, suis allé te voir et puis tu t'es réveillée.
Ne prenant pas compte de la fin du récit, je demande autoritairement :
_Et que disais ce manuscrit ?
Il me répond du tac au tac, ce qui m'étonne :
_De trouver la montagne du bouclier fumant.
_Et où sommes-nous par rapport à cette montagne ?
Il ouvre la bouche puis se ravise, il réfléchit vaguement puis me dit, toujours avec son sourire sadique :
_Si tu crois que je vais continuer à te donner des informations gratuitement ...
_Qu'est-ce que vous voulez ?
Il se lève de sa chaise, fait le tour de la table tout en faisant glisser les doigts de sa main gauche sur celle-ci puis vient se poster devant-moi. Puis tout en me prenant la mâchoire de son importante poigne, il rapproche nos visages et encre ses yeux verts d'eau dans mes prunelles. Ensuite, il me fait lever – toujours en m'agrippant – et quand sa bouche se rapproche dangereusement de la mienne, il me souffle :
_Juste gouter à tes lèvres.
A cette déclaration je me dégage de lui, je retombe sur les fesses ... à côté de la chaise ... malheureusement ... j'essaye de me rattraper grâce au dossier mais je rate mon coup. C'est sur le sol que je viens m'affaler. D'emblée Hernando fait obstacle de son corps - sur le mien – et me prends les mains pour me mettre hors d'état de le nuire. Alors il me requiert :
_Allez, laisse-moi, y gouter.
Je lui crache littéralement à la figure :
_JAMAIS !
_Hmm. Peut-être n'ai-je pas été assez clair ... tu me laisse t'embrasser ou c'est lui qui payera ... tu sais ce qui arrive au traitre n'est-ce pas Isabella ? Ou tu veux que je te rafraichisse la mémoire ?
Bon Dieu Juan. Que va-t-il lui faire ?
_Qu'est ce que vous lui avez fait ? Je suis hors de moi, la colère prend le dessus sur la peur.
_Hmm. Rien ... mais peut-être cela va-t-il arrivé ... ?
Je ne réponds rien, je ne veux même pas penser au fait de perdre Juan. Au moment où ses lèvres s'approchent promptement des miennes, je le laisse faire. Son baiser est nonchalant, beaucoup trop violent et rude. Je rentre dans son jeu. Quand, il passe sa langue sur ma lèvre inférieure, j'en profite pour le mordre. Il se détache et émet un grognement : je ne l'ai pas loupée et j'en suis plutôt fière. Pour l'achever je lui donne un coup pied et me sauve laissant Hernando recroquevillé sur lui-même.

Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant