Chapitre 35

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_Pourquoi m'accorder ces vingt minutes avec lui ? Demandais-je assez surprise. « Je croyais que nos adieux avaient été prononcés » ... poursuis-vis-je sur le ton que j'espérais le plus neutre possible. Je ne pense absolument pas ce que dis mais je trouve ça louche qu'Hernando me laisse voir Juan.
_Je te les offre alors tu les prends et tu ne discutes pas !
Son souffle puis son timbre grave vient vibrer dans mon oreille. Puis il me pousse en direction de Juan et sort.
A ce moment même toute la pression qui s'était installée retombe. D'emblée, je me mets à pleurer, c'est tremblante que je m'approche de Juan qui est affalé par terre. Sa blessure est beaucoup plus effrayante de près, j'essaie de l'oublier pour me concentrer essentiellement sur lui. Je m'accroupis et en prenant son visage humide entre mes mains, j'exhale :
_Ho Juan ... J'allais continuer ma phrase mais Mendoza me coupe :
_Isabella. De fort il s'efforce d'ouvrir les yeux pour me contempler : « Est-ce que je t'ai déjà dit que tu es magnifique ? »
A ces mots, mon cœur se met à battre plus fort et je laisse échapper un sanglot.
_Juan, je suis tellement désolée. Si tu savais comme je t'aime. J'approche davantage mon visage du sien, - mon être tremble à ne plus s'arrêter, j'ai tellement peur de le perdre. - jusqu'à ce que ses lèvres frôlent les miennes. Je lui souffle dans la bouche : « Pitié pardonne moi ».
_Je n'ai rien à te pardonner Isa.
_Ne dis pas ça ! Tu ne mérites pas cela. Alors, je me mets à l'embrasser, je le couvre de baisers fougueux et profonds. Entre chaque chuchote :
_Pardonne-moi. Pardonne-moi. Même si je sais qu'il ne me reproche rien, j'ai besoin de lui dire. Je me sens tellement coupable.
Je recolle ma bouche et alors je passe ma langue sur sa lèvre je poursuis :
_Je t'aime tellement. Mes mains parcourent ses cheveux rigides. Quand je reprends une bouffée d'air il m'affirme difficilement mais sur un timbre doux :
_Moi aussi Isa... Moi aussi...
De concert, je le galoche. Nos langues se rencontres enfin dans des caresses tendres, emplies d'amour. J'ai si souvent rêver de ce baiser depuis que j'ai tué Francesco. Mes mains sont toujours sur les joues de Juan. Je n'ose pas trop le toucher de peur de lui faire mal mais il m'implore :
_Colle toi à moi.
Ces paroles me font trémuler mais je lui réponds :
_Je risque de te faire mal.
Instantanément, je sens ses doigts enlacer ma nuque, alors je n'hésite plus. Je le chevauche lestement - et en faisant attention à ne pas toucher sa meurtrissure – j'appose mon bassin sur le sien, quand son intimité vient toucher la mienne, je sens que je perds pied. Juan rapproche ma bouche de la sienne pour se les faire rencontrer dans un tendre baiser. Ces émotions sont invraisemblables. Plus encore, lorsque Mendoza, de sa main droite tire sur ma chemise pour l'enlever de mon pantalon et vient délicatement poser sa main sur mon ventre qu'il chatouille, puis petit à petit ses doigts montent le long de ma peau et je lâche un léger grognement dès l'instant où il effleure mes seins de ses doigts. Je commence légèrement à m'agiter. Davantage, tandis que mes paumes plaquées sur ses épaules descendent pour rejoindre les creux de ses cuisses. Je suis chamboulée par ce que nous sommes entrain de faire en ce moment et quand Juan me re-souffle un « je t'aime » je comprends que je suis amoureuse de lui du plus profond de mon être. Je décolle ma bouche pour le contempler - son visage bien que marqué par la douleur et par de nombreux hématomes est resplendissant. Le sourire qu'il me donne me fait chavirer. - Je suis superficiellement trempée, à bout de souffle : je sens mon cœur battre dans mes tempes. On reste ainsi à s'admirer, une fois de plus le temps nous est compté. Je veux me dégager de lui quand je il se met légèrement à grimacer mais il m'en retient. Au lieu de quoi, il dépose un léger baiser sur mon front, que je pose sur le sien. Je lui prends les mains et entrelace mes doigts au sien. Je ne peux m'empêcher d'émettre quelques sanglots et de lui sourire dans un léger rire nerveux. Je repose une dernière fois mes lèvres sur les siennes puis je me dégage de lui.
_Courage Juan. Je trouverais un moyen de nous sortir de là. Je ne t'abandonnerai pas.
_Moi non plus Isa. Il me donne un dernier sourire.
Dès lors, la voix d'Hernando me sort de notre intime moment. Je me retourne et remarque avec épouvante qu'il est là posté à l'embrasure de l'ouverture de la tente pendant que les jumeaux la pénètrent afin de récupérer Juan.
Bordel. Il n'est pas sorti. Il a tout vu.
Il s'approche de moi, et passe son bras autour de ma taille avec force : mon dos se retrouve collé à son torse. Sur un ton diabolique, il me confère :
_Merci Isabella, tu m'as donné les preuves dont j'ai besoin de donner à Charles qui confirme que cet homme est bien un traître. Le roi se donnera plaisir lui-même à décider de sa sentence. Quelle belle fin de vie que celle de pourrir dans les cachots...
Je le savais. Je savais qu'il y avait un truc. Bordel. Bordel.
Je me suis fait avoir. Quelle idiote je fais. Pourtant cet instant était plus que magique et je ne veux pas regretter de l'avoir pris.
Hernando plaque sa main libre sur ma bouche et m'emmène de force dans le fond de sa tente. Des tapis et des coussins sont élégamment posés sur le sol. Ils entourent une simple table basse, créant ainsi un modeste petit salon. Je m'aperçois que plusieurs verres sont alignés sur la table et qu'un bon nombre de bouteilles de vin se cachent sous le meuble.
Le Gouverneur s'allonge et il m'entraine dans son élan. A peine une seconde plus tard, il prend le premier verre posé sur la table. Quand je vois le cristal s'approcher de moi, je me débats. J'ai de trop mauvais souvenir de mon passé avec Francesco mais je m'arrêtes à l'instant où je constate qu'Hernando le porte à ses lèvres. Il le boit cul sec puis il me fait savoir :
_Le vin n'est pas empoisonné figure-toi, je ne suis pas si cruel que ça. Je veux simplement m'amuser avec toi. Du moment que je te ramène vierge à Sa Majesté, le marché est conclu. Je ne vois pas pourquoi je me priverais de prendre du plaisir avec une si belle femme que toi. Quoique que celle qui m'attends maintenant à la cour d'Espagne n'est pas mal non plus. Tu penses que je devrais m'y prendre comment pour la séduire ?
Ses propos sont assourdissants. J'en reste ahuri et choquée. Le son reste coincé dans ma gorge, d'ailleurs trois de ses doigts sont toujours collés à mes lèvres.

Voyant que je ne lui réponds pas, il bascule ma tête en arrière. Ses yeux verts plongent dans mes pupilles, au même instant il tend le bras pour attraper un autre verre que cette fois-ci, il me fait boire. Ma tête est toujours penchée, par conséquent je manque de m'étouffer à de nombreuses reprises. Le vin m'humecte les lèvres, j'en ai sur le menton et je sens un filament dégouliner le long de ma nuque. L'alcool me monte déjà à la tête pourtant ce n'est que le premier verre. Hernando les enchaîne, je ne les compte plus. Un deuxième, un troisième, un quatrième ... au bout du cinquième il analyse mon état. J'ai la tête qui tourne, je me sens légère, mon cœur bat la chamade et j'ai chaud. Bien trop chaud. Je n'ai plus vraiment conscience des choses. Sous mon regard perdu, le frère de Francesco se reprend un verre, je pense qu'il fait tout de même en sorte de rester un minimum sobre...
Une fois qu'il en a bu la moitié - du contenu, - il me donne le reste. D'emblée la pièce se met à tanguer. C'étaient les gouttes de trop ...
Dès lors, une fois qu'il a jeté le cristal contre le mur, il se dégage de sous moi, enlève sa chemise d'un coup sec-dévoilant son torse musclé et taillé par les entrainements et les combats -pour venir se mettre à mes pieds. Tout en me regardant, il enlève délicatement mes bottes, ensuite il m'ordonne :
_Lève-toi. Je lui obéis, bien que cela soit assez difficile car le sol ne me paraît pas stable. Il s'approche de moi, attrape violemment mon pantalon par le premier bouton qu'il défait non sans nonchalance. Ses gestes sont vifs et maîtrisés. Le dernier bouton atteint, il se met à genoux et tire sur mon bas pour me l'enlever. Cela fait, il se relève, se poste face à moi, il est imposant.Il vient prendre mon menton entre son pouce et mon index, puis, il me contourne en me regardant de haut. Une fois qu'il est derrière moi, il pose ses paumes sur mes épaules dénudées et alors que sa bouche vient s'écraser dans mon coup, il passe ses mains sous l'élastique de ma tunique. A ces contacts, je me cambre et je lâche des gémissements de désir malgré moi. Plus les secondes passent et plus je sens mon vêtement descendre et les mains d'Hernando parcourir mon corps en suivant les courbes de mes hanches. Ma tunique tout comme mon pantalon finie en boule sur le tapis. Pendant quelques instants, je ne sens plus ses doigts sur moi, et au moment où il  me reprend par la taille et que les doigts de sa main droite passe au milieu de ma poitrine pour remonter jusqu'à ma nuque, il me déclare :
_Tu as de jolies cicatrices à ce que je vois...
Je ne dis rien, je suis bien trop loin pour ça. Tout tourne, il faut absolument que je m'allonge. Comme si Hernando avait entendu ma supplication, il m'attire à lui en agrippant mes seins et on se retrouve l'un sur l'autre étalés sur les coussins. Sans comprendre comment, Hernando me retourne : ma tête se retrouve entre ses genoux, mes pieds au niveau de ses épaules. Il m'empoigne le droit afin de soulever ma jambe, après quoi, sa bouche vient se coller à ma cuisse, sa langue est contre ma peau. Je me sens frissonner, je m'humidifie de plus en plus alors que ses lèvres s'approchent de mon entre-jambe. Quand il embrasse mes lèvres, mon dos se tend, je lâche un cri et ouvre plus grand la bouche pour aspirer une grande bouffée d'air. Mon être est en transe. Après quoi, il écarte mes jambes pour passer entre - il en profite pour me dire : "Tu es délicieuse". - et faire obstacle de son corps. Lorsqu'il vient jouer avec mon clitoris, il en profite pour m'embrasser. – Je m'agite sous lui et étreint sa nuque afin qu'il soit plus proche de moi. - Notre baiser est impulsif, je perds le contrôle de tout.J'ai envie de me consumer bien trop exagérément. C'est le comble au moment où il se glisse en moi de deux doigts. Je suis en sueur, complètement perdue dans un plaisir indomptable, mon être tremble d'euphorie, ma tête me tourne – l'alcool n'en n'est plus le seul effet. – Alors qu'Hernando m'embrasse toujours, je lui réponds en chuchotant entre deux langoureux baisers :
_Oui, c'est comme ça que vous devez la séduire.


Fanfiction Les Mystérieuses cités d'or.Saison 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant