Chapitre 20

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Elena n'hésite pas et court derrière nous, vers la rivière.

Le puma, pose immédiatement ses yeux sur elle. J'agite le bâton de bois pour qu'il reporte son attention sur moi, mais j'ai plus l'impression que mes mains tremblent tellement que le bâton s'agite presque tout seul.

Je serre fort le bâton entre mes doigts. La peur est là, c'est sûr, mais maintenant, c'est entre lui et moi.

Viens ici sale bête !

Ses yeux jaunes me font peur, me terrifie au plus au point et semble me juger sur chacun de mes gestes. En même temps, derrière son statut d'animal vivant, il représente la mort pour moi. Une mort vive, brutale et douloureuse.

Il s'approche d'un pas lent, s'approchant par le côté, comme pour évaluer la situation. Ses yeux jaunes sont fixes. Aussitôt mon corps se paralyse et mes mains tremblent de nouveaux.

Pourtant, ce n'est pas le moment. Je dois rester mobile quoi qu'il arrive. Je dois penser à la survie de nos vies.

Le rugissement de l'animal qui sort de sa gueule me sort de ma léthargie. Comme par instinct, ma main se resserre sur le bâton et le monte au-dessus de ma tête.

Le puma en profite pour bondir sur moi, mâchoire ouverte.

Aussitôt, le temps passe au ralenti dans ma tête, comme un brouillard. À peine plus qu'à un mètre de moi, je baisse le bâton sur tête, hurlant comme pour faire sortir la bête que j'ai en moi.

Mon arme s'abat sur la tête de l'animal, mais évidement ça ne fait pas grand-chose a ce prédateur, à part l'arrêter dans son élan. Il se relève aussitôt.

Une citation de Drew Bundini Brown que j'avais lue reviens dans mon esprit :

"Bouger comme le papillon, frapper comme la guêpe."

Alors, comme une forcenée, je bondis avec mon bâton sur lui et essaie de le frapper le plus possible tout en gardant l'esprit du papillon, bouger sur les côtés avec aisance. Puis, en hurlant de toutes mes forces, comme une lionne, je frappe comme la guêpe.

Mais, le Puma ne semble pas effrayé par ma manœuvre et saisit le bâton entre ses dents et d'un coup de mâchoire, le brise en deux.

Je relâche mon morceau et m'accroupis pour récupérer un caillou et le jette de toutes mes forces sur lui.

Puis, je cours à la suite d'Elena, espérant atteindre la rivière plus vite que le Puma.

Arrivé au bord de l'eau, je saute sans demander mon reste. Je brasse des bras, essayant de m'éloigner de la rive le plus vite possible.

Je ne sais pas si le Puma est derrière moi et pour l'instant, je n'ai pas envie de vérifier.

— Danielle!

Ses mots me font sortir de ma léthargie. Mes yeux se posent sur Elena, essayant de nager dans ces eaux. Je nage vers elle, me servant de sa tête hors de l'eau comme but à atteindre. Mon esprit est embrouillé, mais la survie de nos vies est le seul but qui me permette de rester éveillée.

Arrivé à sa hauteur. Je la tiens fermement dans mes bras. Mes yeux se posent sur la rive d'en face.

Il faut que l'on sorte de la rivière et que l'on trouve un moyen de se mettre en sécurité le plus vite possible.

Le problème, c'est que rester dans la rivière est peut-être plus sûr pour l'instant.

— Danielle, ¿y ahora? va où ? Questionne Elena.

Je resserre mes bras contre elle.

— Je... je ne sais pas. Je réfléchis...

La rive d'en face est desserte, mais pour combien de temps ?

— Danielle ?

— Oui attend, je cherche une solution.

— Non, le puma, il arrive...

Mon cœur s'arrête un instant. Je me tourne, regardant la même chose qu'Elena. La tête du Puma qui sort de l'eau vient dans notre direction.

— Quoi, mais, il sait nager ?

Mon cerveau s'affole. Il me faut une idée. La rive ne nous offrirait que peu de sécurité une fois que le Puma aura traversé.

— Nage ! On reste sur la rivière et on nage !

Elena se détache de mes bras et commence à nager loin du Puma. Je reste derrière elle, la poussant quand j'avance plus vite qu'elle.

Le souffle court, je nage, m'agitant dans tous les sens pour me donner plus d'élan, plus de vitesse.

Je regarde derrière nous. La tête du Puma est encore visible, mais j'ai quand même l'impression qu'on s'éloigne de lui.

— Continue de nager, ne t'arrête pas !

— Oui.

Je focalise mes pensées sur la nage. Mes bras commencent déjà à me faire mal, mais je ne peux pas le dire à Elena.

Je nage, perçant ses eaux sombres. Elena garde un bon rythme pour l'instant.

En même temps, elle est habituée à cette foret alors que moi, non.

Je ne sais pas combien de mètre, nous nageons sur la rivière depuis que j'ai quitté la rive. La foret se ressemble tellement que je ne peux ni dire l'encore sur une centaine de mètres.

— C'est très bien Elena, continue !

Mais, alors, que je donne un coup de bras dans l'eau, une douleur vive me prends dans les jambes.

La douleur ne m'empêche pas de bouger, mais, elle est assez forte pour me faire comprendre qu'à partir d'ici, nager va être plus difficile.

— Danielle, dolor de brazos, mal aux bras.... Fatigué.

J'inspire de l'air en regardant une dernière fois derrière nous. La tête du puma n'est plus visible, mais ça ne veut pas dire qu'il ne nous suit pas. Je tire le bras d'Elena et la glisse sur mon dos.

— Accroche-toi à moi, ne t'inquiète pas, ça va aller.

Je nage comme une forcenée, essayant de donner les dernières forces que mon corps à en stock.

J'ai mal aux bras, aux jambes et mon souffle n'est plus aussi vif qu'au début de notre cours, mais, je m'en fous, je continue de garder mon rythme effréné pour nous sauver.

Pourtant, mes yeux se ferment, comme si mon corps voulait dormir, se reposer.

Non, on va mourir si je m'endors !

Mais, mes yeux se ferment sans que je puisse y faire. Mes bras ont du mal à remonter à la surface, et mes jambes tremblent plus qu'elle de bouge pour avancer. L'eau qui rentre dans ma bouche est de plus en plus fréquent.

Soudain, ma vue se brouille totalement. La nuit emplit mes yeux, me rendant presque aveugle au ciel de la nuit. La lune disparait peu à peu.

Mes bras s'arrêtent d'un seul coup, emporter par le sommeil et le reste de mon corps le suit aussitôt.

— Danielle ! Hurle Elena. 

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant