Chapitre 33

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La forêt ne m'a jamais parue aussi silencieuse. Seuls mes pas sur les feuilles parviennent à mes oreilles.

Je suis fatigué, autant physiquement que moralement, mais je ne veux pas ralentir.

À mes côtes, pour la première fois, c'est mon guide. Sergio avait un autre plan en tête. C'est très risqué et pas seulement pour nous.

— Avec Dantae, nous allons les suivre à la trace pour être sûr des gardés en vue. Vous, vous continuez sur le même chemin, avait-il dit.

Seuls tous les deux, c'est effrayant, mais je sais que je suis en sécurité auprès de lui.

— Tu es sûr que ces hommes ne nous suivent pas ?, questionné-je mon guide. Dantae et Sergio ne sont que deux alors qu'ils sont beaucoup plus nombreux.

— Dantae et Sergio sont sur leurs traces, ils vont les pister et s'ils remarquent quoique ce soit, ils nous préviendront.

— Rafael, ces hommes sont les mêmes qui ont volé mon sac, on a vu qu'ils étaient armés et de quoi ils étaient capables, tu es sûr que c'est raisonnable de les laissés les suivre, c'est... dangereux.

— Dantae et Sergio sont des guerriers dans notre tribu. Dantae et ce que vous appelez un chef de guerre, tandis que Sergio, en plus d'être un soldat aguerri et un fin stratège.

Mais, ces mots ne m'empêchent pas d'avoir peur pour eux. S'il leur arrive quelque chose, je crois que je ne pourrais jamais me le pardonner.

— Ils me cherchent, ou du moins mon carnet. Je vous ai impliqué là-dedans sans savoir tout ça... Ce n'est pas ce que je voulais...

Rafael se retourne, saisie ma main et la pose sur son cœur.

— Je ne les laisserai pas te faire de mal, tu m'entends !

Il est proche. Son torse est presque collé au mien.

Sa main se pose sur ma taille et d'un geste, il me rapproche de lui, baissant sa tête dans ma direction. Nos lèvres se rapprochent, mélangeant nos souffles.

Pourtant, malgré notre rapprochement de tout à l'heure, je n'ai pas oublié que pour lui, je suis une mission. Peut-être qu'il avait raison de mettre une barrière entre nous. Cette mission est dangereuse, mortel.

Je pose ma main sur son torse, arrêtant son geste. Sans broncher, il s'écarte.

— Tout à l'heure, murmuré-je.

— Je suis un idiot ! Coupe-t-il. Je pensais que mettre de la distant, en mettrai aussi dans mon cœur, mais je me suis trompé. Je ne pense qu'à toi.

Mes yeux se posent sur les siens. Au fond de ses prunelles, trône de la sincérité.

— Mais, tu avais raison, on ne peut pas se lancer dans une relation alors que...

Que des gens meurent et que nos vies sont si incertaines.

— Non, j'avais tort ! S'il t'était arrivé quoique ce soit, je serais devenue fous.

— Mais, tu as dit que c'était juste une mission, que j'étais uniquement une mission.

— Dès que j'ai vu l'arme braquée sur toi, j'ai su. Su que mon cœur t'appelle en écho, te désire. J'ai été contaminé par ton être Danielle Farrow et je le sais maintenant. Peu importe la mission, personne ne te fera de mal.

Les battements de mon cœur s'affolent. Mon souffle, déjà bien rapide, accélère.

Personne ne m'avait dit ces mots, désirée autant.

Mierda, dit-il.

Il saisit ma tête entre ses doigts et pose ses lèvres sur les miennes. Le contact est presque brutal, bestiale contre ma peau, mais surtout nécessaire. Ses lèvres dévorent les miennes avec avidité et passion. Je pose mes mains dans son dos et le ramène contre moi, renforçant le contact entre nos corps. Ses lèvres quittent bientôt les miennes, me rendant vide et froide.

Il pose son nez contre le mien, cherchant lui aussi sa respiration.

— Tes lèvres sont esquisse, mais...

Mais, avant d'avoir pu prononcer le reste de sa phrase, un coup de feu travers le ciel dans un bruit sourd. Le ciel bien que bleu est obscurcie par une nuée d'animaux volant, affolé par le bruit.

Pour moi, c'est un rappel que nous ne pouvons pas profiter de l'instant présent, que la mission sauvetage n'est pas finie.

— Mais, nous devons partir, continué-je.

Au cœur de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant